mercredi 31 décembre 2008

Une journée au Futuroscope


Me voilà pour le Nouvel An chez mes beaux-parents à Poitiers. Ma belle-mère avait gagné deux entrées gratuites pour le Futuroscope et nous les a données ; j'ai donc pu y passer une journée à peu des frais. Ca faisait longtemps que je n'y étais pas allée, d'autant plus qu'on passe souvent à côté : dans ces cas-là, on se dit qu'on ira la prochaine fois, et la fois suivant qu'on ira la fois d'après...
Bref, nous nous y sommes rendus malgré le froid et malgré l'évacuation qui avait eu lieu la veille pour cause d'alerte à la bombe. Ambiance de rêve ! Juste avant de partir, je me suis rendue sur le site du Futuroscope pour me faire une idée des films à voir, sachant qu'ils auraient bien changé depuis ma précédente visite (ça fait bien 5 ans !) ; ce site n'offrant pas une lisibilité exemplaire (en tout cas pas quand on n'a que 10 minutes et peu de patience), je suis partie sans plan de vol.

Nous sommes arrivés peu après dix heures, le parc venant juste d'ouvrir. Nous sommes allés directement au fond du parc, car nous avons remarqué au cours de nos visites dans d'autres parcs qu'à l'ouverture, les visiteurs s'agglutinent dans les premières attractions qu'ils trouvent. Au fond du parc, donc, nous nous sommes précipités dans l'attraction Danse avec les robots, qui n'existait pas la dernière fois que nous étions venus. A l'entrée, j'hésite un peu, je me sais petite nature dans les attractions qui secouent ; nous suivons le conseil de l'hôtesse et nous perchons sur une terrasse qui nous permet d'observer l'attraction en fonctionnement. Le ballet des énormes bras robotisés n'est pas des plus esthétiques, mais se faire balader de la sorte a l'air exaltant : je n'hésitais plus et j'ai accepté de tenter l'expérience, à la grande joie d'Arnaud qui est friand de ce genre de divertissement.

Danse avec les robots

Nous nous sommes engagés dans la queue avec enthousiasme malgré les 40 minutes d'attente prévus. La queue serpente dans un couloir obscur (j'ai horreur de ces queues où on se sait pas où on met les pieds) encadré par des photos et des exemples plus ou moins âgés de robots. On entend en boucle une insupportable voix provenant d'un robot qui se veut sympathique ; au bout de la queue j'étais prête à le dessouder sauvagement. Les consignes de sécurité (c'est toujours rassurant de savoir qu'on peut faire une crise cardiaque sur l'attraction) nous suggèrent de laisser nos affaires dans une boîtes prévue à cet effet ; je suis prête à retirer mon chapeau et mon écharpe, mais sans mes lunettes je suis aveugle... L'attraction a plusieurs niveaux de difficulté, de 1 à 3, et nous nous décidons pour le 2 : on n'est pas des mômes quand même. Nous avons aussi pu entendre les différentes chansons disponibles pour l'attraction : Le p'tit bal perdu de Bourvil, I love rock'n'roll de Joan Jett, Didi de Khaled, Stayin'alive des Bee Gees. C'est sur La Bamba que nous sommes passés.
Au début, le robot nous a baladés gentiment et pas très vite ; nous chantions à tue-tête. Juste après la première vrille qui m'a faite crier et rire, on nous prend en photo, tout rigolards. La sensation provoquée par l'attraction est très agréable et amusante, j'étais contente, jusqu'au dernier tiers de la manoeuvre : le robot nous a fait tourner de plus en plus vite et on s'est retrouvés plusieurs fois les pattes en l'air. C'était un peu trop fort pour moi, et je suis sortie en titubant, sous le regard inquiet des papas et les glapissements excités de leurs enfants. La prochaine fois, je resterai au niveau des mômes.

Pas loin de là se dresse un bâtiment rappelant un nanocristal noyé dans un isolant, vers lequel Arnaud m'a entraînée. Il s'agit d'un cinéma comportant un écran hémisphérique, sur lequel est projeté un film sur les dinosaures. Pas de quoi casser trois pattes à un canard, mais c'est joli et ça détend après s'être fait décoller la pulpe par un bras robotisé commandé par un programme qui me rappelle un peu HAL.
En attendant que les restaurants se désemplissent, nous avons assisté à un film en images de synthèse et en 3D, Le Seigneur du Ring. Le mot ring m'attire comme un aimant, mais le film ne parle pas spécialement de baston. Il s'agit plutôt d'explication (données par un personnage féminin fantasmé par un informaticien onaniste) sur la création d'un personnage virtuel ; l'ensemble est amusant et sympathique, bien que l'effet 3D soit souvent mal réalisé.

Slim et Killer, les deux Seigneurs du ring

Les restaurants étant toujours pleins, nous sommes allés oublier nos estomacs gargouillant dans le bâtiment qui ressemble à un cristal. Ce dernier abrite un écran gigantissime sur lequel est projeté un reportage sur une expédition en bateau sur le Nil Bleu. Les images sont très belles bien que l'histoire soit tellement raccourcie qu'on n'y comprend pas grand-chose (que font-ils là ? que cherchent-ils ? à quoi ça sert leur délire ?). L'écran emplit tout le champ de vision et l'effet est puissant, j'ai même eu une sensation de vertige devant le canyon du Nil Bleu en Ethiopie.

Affamés, nous avons renoncé à attendre et nous sommes entrés dans un fast-food bondé. La décoration est charmante ; des photos montrent des familles du monde entier posant devant leurs provisions pour une semaine, dans le but de montrer les différences de culture d'un continent à l'autre. Derrière moi dans la queue, un beauf s'écrie devant une photo d'une famille du Bhoutan :"je sais pas c'qu'y mangent mais c'est pas bon pour les dents !" avant de ricaner bêtement. Ben oui, ducon, si t'avais pas la Sécu pour te payer tes soins dentaires, t'aurais aussi un sourire en damier, et peut-être que tu la fermerais, ta grande gueule. Enfin, j'ai rien dit, on était là pour s'amuser, pas pour provoquer un scandale.
Le menu du restaurant était prometteur, mais la nourriture n'était vraiment pas bonne. Heureusement, on n'était pas chez Mickey et le prix était tout à fait correct. Enfin, la prochaine fois, on ira ailleurs.

Juste après le repas, nous nous sommes dirigés vers l'entrée du parc où plusieurs attractions nous intéressaient. Les horaires des séances nous ont imposé de commencer par Destination Cosmos, un film sur l'espace commenté par Pierre Arditi et projeté sur un écran hémisphérique. Franchement, j'ai détesté. On ne voit rien d'intéressant, on n'apprend rien et le texte est ridicule. Du temps perdu.
Nous avons ensuite subi une demi-heure de queue pour une nouvelle attraction, Les Animaux du Futur, où apparait Jamy Gourmaud. Les animaux présentés sont censés apparaître dans plusieurs millions d'années, ce qui autorise toutes les fantaisies de la part des concepteurs, du coup le spectacle est un peu artificiel. La technique de réalité augmentée mise en oeuvre est cependant très intéressante et le résultat est si joli que j'ai regretté qu'il soit si court.

La nouvelle attraction du futuroscope, basée sur le concept de réalité augmentée. A tenter !

Comme à chaque visite, nous nous sommes sentis obligés de revoir le film Vienne Dynamique. Il s'agit d'un cinéma dynamique présentant le département dans lequel a été construit le Futuroscope et qui m'a donné mon merveilleux époux. Je l'avais déjà vu et je l'avais adoré ; j'ai néanmoins été cette fois très déçue. L'ensemble a mal vielli : la salle d'attente comporte un écran géant constitué de 600 (oui, on a compté)... écrans cathodiques tellement vieux que Darty ne peut pas remplacer ceux qui sont défectueux. Les sièges dynamiques du cinéma sont en plastique tout dur, à l'ancienne, et les mouvements imprimés par les actionneurs antédiluviens sont sacadés, ce qui provoque quelques chocs douloureux pour le spectateur. Pour certains sièges, la position d'équilibre n'est plus horizontale, ça ne met pas en confiance. Enfin, le film lui-même est d'un ridicule achevé : je suppose que la souche enrhumée qui sert de guide au personnage principal est censée êst drôle, mais je n'ai pas entendu de rires. L'ensemble ne donne qu'une envie : faire du tourisme... à Paris.

La souche enrhumée (ça a un nom, ce truc, mais ne me demandez pas lequel) horripilante qui donne envie de fuir la Vienne.

Pour terminer notre visite, nous n'avons pas eu le courage de faire une heure de queue pour assister à l'une des attractions phares du parc. Nous avions déjà fait Atlantis au cours de notre précedente visite, nous avions beaucoup aimé. Nous nous sommes cette fois contentés de Sous les mers du monde, un film 3D projeté sur une écran hémisphérique, acheté par le parc à la Warner. Les voix sont celles de Johnny Depp et Kate Winslet (enfin, leurs doubleurs attitrés dans la version française) et la musique de Danny Elfman. La technologie est au point, quand un poisson vient se tortiller sous votre nez, on y croit. Le film de commenté de manière comique et la musique est superbe. C'est un film à ne rater sous aucun prétexte !

J'ai regretté de ne pas pouvoir faire l'intégralité du parc, alors qu'il n'avait pas l'air d'être plein. La capacité des salles de cinéma et surtout des attraction principales est bien trop faible pour tolérer un afflux de spectateurs tels que ceux des vacances scolaires. Certaines attractions sont trop vieilles ou peu intéressantes. Je pense que le parc serait plus attirant si les attractions "calmes" étaient instructives, le spectaculaire seul laisse un goût d'inachevé et ne donne pas envie de revenir.
Evidemment, on y retournera, même s'il faut payer l'entrée. Ca vaut le coup !

mardi 23 décembre 2008

Une bien jolie ville !

Me voilà en vacances pour Noël à Belfort. En bonne Facebbok addict, je l'ai immédiatement signalé dans mon statut Facebook, ce qui m'a valu quelques remarques acerbes à propos de ma ville de naissance.
Ca me fait un peu mal au cœur de constater à quel point Belfort a mauvaise réputation. Certes, il y fait soit très chaud, soit très froid, au point que j'ai plusieurs fois entendu "si tu viens t'installer à Belfort, tu as besoin de deux choses : un pull et des lunettes de soleil". En hiver, les vents glacés venant de l'est sibérien s'engouffrent entre Vosges et Jura, balayant la trouée de Belfort ; ce vent, la Bise, me fait l'effet du baiser du démon.
Malgré cela, Belfort est une jolie petite ville. C'est pas très grand et il ne s'y passe pas grand-chose, mais le peu qui existe vaut le détour.

Le fameux Lion de Belfort

J'ai une préférence marquée pour la Vieille Ville, faite de bâtiments charmants construits en grès rose des Vosges. Sur la place d'Armes se dressent la mairie et la cathédrale St-Christophe ; dans cette dernière, une grille sublime et un très bel orgue sont classés Monuments Historiques. Mais il vaut mieux se perdre dans les ruelles ponctuées de fontaines et d'escaliers, passer devant les vieilles bâtisses (quand j'étais petite, on disait que certaines étaient hantées), pour s'arrêter sur la terrasse d'un café ou monter vers le château.

Les grilles de la cathédrale St-Christophe

Le château abrite un musée militaire que j'ai toujours trouvé inintéressant au possible, mais on peut le parcourir à loisir, entre douves et pont-levis. Un peu partout, des caves humides à l'entrée barrées de grilles celent leur mystère. Au somment du château, une terrasse panoramique permet d'apprécier au premier plan les fortifications de Vauban (un parfait cas d'école de murs en étoile), au second plan la ville et ses toits d'ardoise, et en toile de fond la ligne bleue des Vosges.

Vue du château depuis la colline de la Miotte

La partie plus moderne de la ville abrite quelques détails valant le détour. Le musée Jardot contient la collection de peintures que Maurice Jardot a léguée à la ville à son décès. On y trouve des oeuvres de Chagall, Picasso, Braque, Léger... La gare dans son style Art Nouveau, la halle Fréry et les Faubourgs qu'il faut visiter le nez levé méritent eux aussi un petit détour.

On ne peut pas dire qu'il ne se passe rien non plus. Il y a bien les Eurockéennes, l'un des plus grands festivals de rock d'Europe, qui a lieu début juillet. Personnellement, j'essaie de ne pas rater le FIMU (Festival International de Musique Universitaire) qui permet d'assister gratuitement à des concerts de tous les styles, du classique au rock en passant par le jazz, les musiques traditionnelles de différents pays et des trucs bizarres, performés par des groupes d'étudiants du monde entier.
Plus prosaïquement, si vous passez à Belfort, faites-moi plaisir et arrêtez-vous au Bistrot des Moines rue Dreyfus-Schmidt, ils ont un choix de bières dont j'ai rarement trouvé l'égal.

Chorale vietnamienne au FIMU

Les environs de la ville regorgent de promenades à faire. Les étangs (celui des Forges, le Malsaucy), le canal, les forêts, permettent de retrouver un peu la nature que nous, parisiens d'adoptions, regrettons amèrement. Les Vosges, l'Alsace, et même le Jura si on a un peu de courage sont à quelques litres d'essence de Belfort. Un détour par Thann ou Besançon s'impose avant de retrouver la grisaille parisienne.

L'étang des Forges avec les Vosges en arrière-plan

jeudi 18 décembre 2008

Piled Higher and Deeper - Jorge Cham à l'X

De gauche à droite : Tajel, Cecilia, Jorge Cham et Mike. Des fois, je me demande qui est le plus réel...

Voilà maintenant plusieurs années que je suis avec enthousiasme les folles aventures de quatre doctorants - Mike Slackerny, Cecilia, Tajel, et le protagoniste anonyme - publiées sous forme de comic strips sur le web par Jorge Cham. Ca s'appelle Piled Higher and Deeper, mieux connu sous le nom de phD Comics.
Jorge Cham a commencé cette série au cours de son propre doctorat en robotique à Stanford. Diplôme en poche, il s'est fait embaucher par Caltech, mais n'a jamais cessé de dessiner. Finalement, Cham a abandonné sa carrière de chercheur pour se consacrer entièrement à son art.
Je pense que phD Comics est la plus grande private joke du monde. Les doctorants du monde entier se sont passé le mot pour rire de cette série qui décrit avec à-propos leurs pérégrinations dans le monde terrible de la recherche. Exploités, sous-payés, méprisés, incompris, les héros de phD Comics nous font nous sentir moins seuls. Surtout quand on perd notre temps à lire des BD sur le net ou à écrire des blogs au lieu de bosser... Car ces héros (ou plutôt anti-héros) ont élevés la glandouille (plus poliment appelée procrastination par l'auteur) au rang d'art salvateur.


Voilà quelque temps, les comic strips en ligne sont devenus des livres. Et Jorge Cham est parti en tournée dans le monde entier pour donner des conférences. Et il s'est arrêté à Polytechnique hier après-midi.

J'y suis donc allée accompagnée de mon compagnon de bureau Nha. La conférence avait été décalée en raison de la visite du président, et nous avons pu y aller en quittant notre bureau à 16h, pas trop tôt donc, sans honte.
Je me demandais ce que Cham pourrait bien nous raconter. Un résumé de sa carrière ? Comment se faire du fric sur le dos des doctorants, public jusqu'alors négligé ? Comment bien dessiner Cecilia ?
Après avoir traversé les bâtiments de Polytechnique à la recherche de l'amphi Arago (j'ai été un peu déçue par le campus... c'est propre, grand, mais vieillot, avec quelques relents d'architecture stalinienne...), j'ai eu ma réponse : ce n'est pas vraiment une conférence, c'est un one-man show ! Cham fait défiler les diapositives avec un pointeur laser dans la main, comme un professeur, mais le contenu n'a rien de sérieux.

Il a commencé par quelques blagues sur l'X, comparant les polytechniciens aux X-men, ainsi que M. et Mme Sarkozy à Magneto et Mystique. Inutile de dire que ce genre d'humour chauffe bien l'ambiance. Il nous a ensuite parlé (un peu) de lui, de son parcours, de son comic. Et puis il a enchaîné les blagues sur notre condition. Que c'était bon !

Une séance de dédicaces a suivi, et j'ai eu la chance de passer parmi les premiers. J'ai eu droit à un petit portrait, chose qui m'a fait énormément plaisir. Réflexion faite, il a dessiné Cecilia avec plus de cheveux... Ca m'a fait réfléchir... Eh oui, il faut bien que je l'admette, je suis une Cecilia...
Moi aussi je déprime en corrigeant mes copies...

Moi aussi je me sens seule dans une conversation normale...
Moi aussi, sans mon ordinateur, je suis un peu paumée...
Devant aussi, d'ailleurs...


Merci pour tout M. Cham !

vendredi 17 octobre 2008

Nostalgie...

La source du Doubs à Mouthe

Les textes en "Tu sais que tu viens de..." sont monnaie courante sur le net, et pas toujours très malins. J'ai néanmoins été charmée par celui-ci qui est si vrai, et qui me rappelle avec tendresse la douce région d'où je viens...


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Tu sais que tu viens de la Franche-Comté ...


Quand tu vois le soleil trois fois par an
Quand le Comté est ton Dieu et le vin d'Arbois ta religion
Quand le cornet est pour toi un sac en plastique avant d'être un instrument de musique ou un biscuit pour glaces
Quand tu supportes Sochaux jusqu'au bout des ongles
Quand tu bois du Pont, et pas du Ricard
Quand pour toi, l'hiver dure de novembre à mai
Quand tu dégustes un délicieux roëstis-jambons-salade
Quand pour toi, la Suisse, c'est les clopes, le chocolat et un boulot mieux payé
Quand l'été tu te baignes au lac de Malbuisson alors qu'un sudiste serait glacé jusqu'aux os
Quand tu manges de la cancoillotte
Quand tu manges de la saucisse sèche fumée du Haut-Doubs quand tu bois l'apéro
Quand tu skies à Méta l'hiver
Quand tu ne peux te faire à l'idée que les cloches de vaches dérangent certains
Quand en juin, quand t'ouvres tes fenêtres le matin, ça sent bon les foins fraîchement coupés
Quand pour toi, la Fête de la saucisse n'est pas une fête 'plouc', mais un lieu d'échanges et de convivialité
Quand les autres se foutent de ton accent dont tu es si fier
Quand pour toi, la plus belle ville du monde c'est Besançon
Quand tu te les es déjà gelé à Mouthe
Quand tes plats d’hiver sont la raclette, la fondue et le Mont d'Or chaud bien sûr avec saucisses de Morteau ou de Montbéliard à la cancoillotte chaude
Quand pour toi, -20° en hiver, c’est la routine, ça ‘meule’ un coup c'est tout
Quand tu joues au foot en short par -15° en mars
Quand t’es fier que les comtois aient inventé l’hélicoptère, le TGV, la soie artificielle, le vaccin contre la rage, la montre à quartz, le cinéma...
Quand 1 bagnole sur 2 est une Peugeot
Quand tu es le seul à rouler sur la voie de gauche sur l’autoroute quand c’est enneigé
Quand tu peux faire 25 km en bagnole sans voir un seul patelin (surtout en Haute-Saône...)
Quand tu traites tes potes de « Beuillots » ou de « Daubots » ou même de « Viôsse »
Quand tu place des « la » et des « le » partout… du style « c’est la sœur à la Lucienne »
Quand t’as « beugné » l’auto
Quand tu sais ce qu’est « le Meton »

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Ah... La cancoillotte, la saucisse de Montbéliard, les paysages bucoliques, l'accent chaleureusement guttural...
Et Belfort...
Qu'est-ce que je fiche en région parisienne, moi ?

Belfort, place de la Grande Fontaine

vendredi 30 mai 2008

On m'aurait menti ?

Monsieur le juge, nous venons vous voir, car nous voulons divorcer.
- Mmmmh... Je vois sur votre dossier que vous vous êtes mariés il y a un mois seulement...
- Oui, mais nous nous sommes séparés le lendemain de notre mariage.
- Le lendemain ! Mais que c'est-il donc passé ?
- Vous voyez, je suis dingue des cacahuètes grillées. Pas les salées, hein, les grillées seulement. Elle m'avait juré qu'elle aimait ça aussi. Que les cacahuètes grillées, ça comptait autant pour elle que pour moi, qu'elle ne pouvait pas concevoir un apéritif sans elles. Et moi, je l'ai crue ! On s'est mariés, je pensais qu'on avait la même manière de concevoir l'apéro. Et puis, vous savez, l'apéro, c'est la pierre angulaire d'un couple, dans notre milieu.
- Si vous le dites...
- Mettez-vous à ma place ! J'appartiens à une culture qui n'est peut-être pas la même que la vôtre, mais ça ne veut pas dire que je suis différent de vous, ni que je vaux moins que vous...
- Enfin, je ne vois pas le problème, pour l'instant.
- Le soir de notre mariage, je l'ai amenée dans notre chambre, et j'ai débouché une bouteille de champagne, juste pour nous deux. J'ai ouvert un paquet de cacahuètes pour aller avec. Et là, elle a reculé. Ca m'a étonné, je lui ai demandé ce qu'elle avait. Il a fallu discuter longtemps pour qu'elle m'avoue qu'elle était allergique !
- Ah ben oui, l'allergie aux arachides, c'est pas rare...
- Non mais vous vous rendez compte ? Elle est allergique ! Elle m'avait pourtant juré qu'elle adorait les cacahuètes, que ça comptait autant pour elle que pour moi ! Je veux annuler mon mariage.
- Vous voulez annuler votre mariage pour un problème de.... cacahuètes.
- C'est pas seulement une question de cacahuètes, monsieur le juge. Elle m'a menti. Elle n'est pas celle qu'elle prétendait être. Comment pourrai-je lui faire confiance à l'avenir ?
- Parce que le goût pour les cacahuètes, et le culte de l'apéro, ça change tout à une personne pour vous ?
- Je me doutais bien que vous ne comprendriez pas. C'est une question de priorités, de croyances. Les cacahuètes, ça fait partie de mon mode de vie, l'apéro, c'est indispensable.
- Vous vous foutez de ma gueule ?
- Non, mais attendez, on annule bien des mariages pour une question de virginité ! C'est pas plus con que pour des cacahuètes ! Quelle est la différence entre une femme qui cache la perte de sa virginité et une femme qui cache son allergie à la cacahuètes ? L'importance de la virginité a aux yeux des religieux est-elle plus grande que celle des cacahuètes pour les amateurs d'apéros ? Moi, au moins, je ne considère pas que je possède son corps, je ne m'autorise pas un droit de regard sur son passé. Je me fous qu'elle ait mangé des noix de cajou avant de me connaître. Elle est un individu à part entière, elle existe par elle-même et pas seulement en tant qu'épouse et mère.
-Mais enfin, ce n'est pas pareil... C'est une autre culture, on peut ne pas être d'accord et respecter leurs priorités...
- Ouais, on disait ça avant aussi pour ne pas interdire l'excision en France : "c'est une autre culture, il faut laisser faire". Ça porte un nom, ça, c'est du relativisme social. Alors, au nom du relativisme social, je vous demande d'annuler mon mariage. Elle est d'accord en plus.
- Si j'annule votre mariage, vous me promettez de ne plus jamais revenir ?

mercredi 28 mai 2008

"Pourquoi les filles battent les garçons à l'école"

C'est avec bonheur que j'ai découvert cet article du Monde ce matin. Il s'agit de comprendre, à l'aide des dernières études menées, pour quoi les filles ont de meilleurs résultats à l'école que les garçons.

De nombreuses études ont été conduites, depuis l'avènement de la neurobiologie, pour tenter de débusquer les différences cérébrales entre hommes et femmes. Tout et n'importe quoi a été dit, et le n'importe quoi est joyeusement passé dans l'imaginaire collectif. Des âneries sur les connections entre neurones supposées différentes entre les deux sexes ou la capacité à utiliser un hémisphère, un autre, ou les deux, sont utilisées tout à fait innocemment par le Français (très) moyen pour justifier ce qui l'arrange et ce qui ne remet pas en question ses préjugés. Par contre, le fait que la plupart de ces études aient été infirmées n'est pas connu du grand public.

L'article a également la grâce de rappeler que le cerveau n'est pas totalement construit à la naissance, ce qui suggère que l'environnement peut influer sur son développement. La question de la différence hommes/femmes (si tant est qu'elle soit significative) ne trouvera donc pas de réponses en examinant cet organe, mais en observant l'éducation qu'on donne aux enfants. L'éducation donnée aux filles a l'avantage (faut bien qu'il y en aie un !) de convenir à ce qui est demandé à l'école : être sage, écouter ce qu'on dit et bien travailler. On les surveille plus, et, les enseignantes étant majoritairement des femmes, elles trouvent plus facilement un modèle auquel s'identifier. L'identification et la croyance en une douceur et une empathie supérieures à celles des hommes les conduiront à s'orienter vers des carrières où elles pourront prendre soin des autres (médecine, éducation...).

Jusqu'à maintenant, toutes les tentatives de prouver que les femmes étaient par nature comme ci ou comme ça ont échoué. Par contre, les théorie sociologiques marchent bien. Pourquoi une bonne partie de la population, avec l'aide des médias, s'accroche-t-elle encore à l'idée que notre naissance impose nos choix de vie et nos priorités ? Pourquoi continue-t-on à pousser nos enfants dans une voie qualifiée de naturelle ? Pourquoi rejette-t-on ceux et celles qui tentent simplement de vivre de la manière qu'ils ont choisie ? Est-il si difficile d'accepter nous sommes des individus avant d'être des animaux gouvernés par nos hormones ?

mardi 13 mai 2008

Sauvez le point-virgule !!!


J'aime les œuvres littéraires qui dérangent. J'aime les livres non conformistes. Je trouve jubilatoire de profiter d'un ouvrage qui fait râler des gens qui ne l'ont pas lu. Je crains que d'ici peu de temps, je doive aussi me déclarer admiratrice de Flaubert.

Ce petit symbole si joli dont j'use et j'abuse avec délectation serait en voie de disparition, d'après Sylvie Prioul, qui a recherché sans grand succès à le retrouver dans la presse. Pourtant, le point-virgule est né pour rendre les argumentaires plus clairs... Il permet de respirer entre deux idées, il organise les choses. La virgule ne sépare pas assez, le point cloisonne violemment ; le point-virgule joint sans unir, sépare à l'amiable deux propositions qui ont en commun une même phrase. Le sens de la nuance qu'il apporte, le rythme qu'il donne au phrases est d'une beauté et d'une harmonie sans égale.

Pourquoi l'abandonner ? La mode est aux phrases courtes, ne comportant qu'une idée chacune, à l'anglo-saxonne. Il s'agit maintenant de décrire les choses. Une texte est fait pour être argumentatif ou descriptif, en aucun cas joli. Les phrases comportent un sujet, un verbe, et peut-être un complément. Il ne faut pas surcharger le cerveau du lecteur. La réflexion est réservée au fond. Il ne faut pas qu'on doivent respirer au milieu de la phrase.
Pourtant, le petit point virgule fait de la résistance. Les mots ont chacun leur sonorité, leur musique ; le point-virgule n'est qu'une manière supplémentaire qu'a le rédacteur, devenu chef-d'orchestre, de donner ordre et rythme à tous ses instruments dispersés.

Ne cessons pas d'employer notre ami le point-virgule ; vaillamment, insérons-le dès que la décence le permet (avec un espace insécable avant et un espace après, comme le mérite un symbole typographique double). Après tout, le point-virgule est bien sympathique : c'est lui qui nous permet de marquer notre connivence, si l'on penche la tête...
;-)

vendredi 25 avril 2008

Les choses simples


La vie humaine est quelquefois étrange.
Notre esprit est flexible et peut étudier le monde, créer et aimer de belles choses, pour notre plus grande fierté. Mais tout ça disparait en fumée devant le sourire d'un enfant.

Vous pouvez animer des conférences à l'étranger et revenir plein de fierté, peu importe quand votre bébé rit de vos retrouvailles.
Vous pouvez participer à de longues discussions sur les paradoxes de la physique, et disserter le soir venu sur la quantité et la consistance des selles dudit enfant : sa santé compte plus que des concepts.
Vous pouvez vous faire des amis habitant à des kilomètres et correspondre avec eux sans jamais les avoir vus, ça n'est rien pour un enfant qui pleure quand il n'est pas dans vos bras.
Vous pouvez vous émerveiller devant la précision des images STM de nanocristaux, ce qui émerveille cet enfant, c'est de vous voir souffler sur un pissenlit.
Vous pouvez passer des heures à optimiser l'esthétique et l'ergonomie de sa table à langer, il sera toujours autant fasciné par le paquet de lingettes qui crisse.
Vous pouvez apprécier Bach, Metallica et Laurent Garnier, pour lui, la plus belle musique restera celle que vous chantez.
Vous pouvez lui offrir les nounours les plus doux, les plus jolis, et les plus résistants que vous trouverez, il préfère mordiller le doudou donné en cadeau dans une boîte de savon.
Vous pouvez connaître trois langues étrangères, deux langues mortes et quatre langages de programmation informatique, et pleurer de joie quand il dit "maman".
Vous pouvez rechercher pendant des heures des jouets qui participeront à son éveil, lui apprendront à mieux appréhender le monde qui l'entoure, il le jettera pour taper dans votre main : c'est rigolo, ça fait du bruit.
Vous pouvez étudier le programme télé et surveiller ce qui passe pour contrôler ce qu'il va voir, lui ne s'intéresse qu'aux pubs du 118-218.
Vous pouvez passer des heures à préparer vos cours, à les donner et à corriger des copies dans une faculté renommée, et ne pas arriver à lui faire comprendre qu'il doit appuyer sur un bouton pour faire sonner son jouet.
Vous pouvez vous faire des nœuds dans la tête pour savoir si vous êtes une bonne mère, lui se blottira dans vos bras.

C'est bizarre la vie. On oublie si vite l'essentiel... Ce sont ces petits anges, si fragiles, si innocents, qui nous rappellent qu'être humain, ce n'est pas seulement réfléchir et créer, c'est surtout aimer.

lundi 7 avril 2008

In Pasta we trust

Après des années d'errance, j'ai enfin trouvé LA voie !
Le monde n'a pas été créé par un dieu invisible, il n'a pas évolué de lui-même. Darwinistes, créationnistes, et les tenants de l'intelligent design se trompent...

Le monde a été créé par un monstre volant fait de spaghettis... Le Flying Spaghetti Monster :


Ainsi, à l'instar des autres (nombreux !) adorateurs du FSM, les pastafarians (nous sommes reconnaissables à notre tenue de pirate), je demande que cette conception de la création du monde soit enseignée à l'école.

Rejoignez-nous ! Plus il y aura de pirates sur Terre, plus le réchauffement planétaire diminuera ! Pour preuve :


Ramen...

mercredi 19 mars 2008

Week-end à Venise

Puisque je passais par Venise un vendredi soir en rentrant de ma conférence, j'ai proposé à Arnaud de m'y rejoindre pour y passer le week-end. C'était une occasion à ne pas manquer !



Vendredi soir :
Je suis donc arrivée avec Philippe vendredi 14 mars à 20h à la gare de Mestre ; Arnaud m'attendait sur le quai, comme prévu. Nous avons accompagné Philippe à son hôtel (Arnaud était arrivé beaucoup plus tôt et avait déjà eu le temps d'investir notre chambre) et nous nous sommes dirigés tous les trois vers un restaurant (Da Bepi Venesian) qu'on nous avais conseillé dans cet hôtel. Nous n'avons pas été déçus ! L'accueil était très sympathique : nous avons hérité d'un serveur francophone grandiloquent qui nous a fait manger plus que de raison. Evidemment, j'ai pris des pâtes (je ne le dirai jamais assez, j'aime les pâtes). La note est restée correcte. Le serveur nous a indiqué l'arrêt de bus le plus proche pour retrouver notre hôtel un peu plus loin à Mestre ; l'arrêt n'était pas difficile à trouver, il était juste derrière le bus que nous avons bien sûr manqué... Heureusement, les bus Vénitiens passent très régulièrement, nous n'avons attendu qu'un quart d'heure, et il était 23h. J'espérais acheter un ticket auprès du chauffeur, mais il était calfeutré derrière une vitre blindée : visiblement à Venise il faut être prévoyant, et j'ai resquillé. Nous avons dit au revoir à Philippe qui rentrait à Paris le lendemain et nous sommes rentrés à notre hôtel. J'ai découvert un petit établissement bien sympathique ; une méchante odeur d'égouts empuantissait malheureusement notre chambre. Nous avions la chambre 103, une chambre fantôme il faut croire : un panneau à l'arrivée de notre étage indiquait les chambres 100 à 102 à droite et 104 à 110 à gauche...


Samedi matin :
Après une très bonne nuit et un très bon petit déjeuner (j'ai réussi à prévenir Arnaud à temps au sujet du jus d'orange : il est rouge, le truc jaune c'est de l'ananas, berk) nous avons pris le bus pour Venise. J'ai de nouveau resquillé car je ne savais pas (enfin, je n'ai pas pris la peine de chercher il faut l'avouer) où acheter des tickets. Le bus nous a emmenés en 10 minutes à l'entrée de Venise, piazzale Roma, où j'ai enfin pu prendre un ticket valable 48h. De là nous avons pris le vaporetto (le bateau-bus qui parcourt les canaux vénitiens) pour la piazza San Marco. Nous avons pris la première ligne qui venait, et elle nous a fait faire le tour de l'île par le sud, en longeant la Giudecca. C'était très joli, mais nous avons regretté de ne pas passer par le grand canal que nous étions pressés de voir. Près de la piazza San Marco, le bateau commençait à pas mal tanguer, et j'ai chopé un furieux mal de mer, ça commence bien me suis-je dit...
Enfin, la terre ferme. Nous débarquons à quelques mètres du pont des Soupirs que nous photographions avec enthousiasme depuis un petit pont blanc qui fait très carte postale. Sur le quai comme sur la Piazzale Roma, nous sommes entourés de marchants de souvenirs dont les articles varient peu : masques de toutes tailles et toutes couleurs, chapeaux à grelots, Pinocchios en bois. Nous hésitons à ramener quelque chose à Alexandre, mais aucun de ces articles ne nous parait approprié pour un bébé de 8 mois. Nous longeons le superbe palais des Doges pour arriver piazza San Marco, face à la basilique. La place me déçoit un peu, l'architecture est monotone (excepté la basilique et le campanile) et les pierres sont toutes noircies, sauf à certains endroits qui nous laissent deviner que la place est très belle quand elle est propre). Arnaud, plansantant à moitié, me propose de monter dans le campanile, je ne prends même pas la peine de répondre (j'ai un vertige monstrueux). Etant donné la queue qu'il y a à l'entrée de la basilique, nous nous contentons de photographier sa façade colorée et quittons la place pour nous perdre dans les ruelles.


Nous passons quelques canaux, photographions des gondoles (qu'elles sont belles !) sans monter car le prix est prohibitif (80 € la demi-heure) et visitons vite fait l'église San Zaccharia. Nous avons continué à marcher au hasard dans les charmantes ruelles et nous avons échoué campo Santa Maria Formosa. Là, assis sur un banc, nous choisissons un restaurant dans la liste de bonne adresses qu'Arnaud a récupéré sur le net, et nous nous dirigeons vers le Rialto près duquel se trouve le seul restaurant (Alla Madona) que nous avons pu situer sur la carte. Nous passons le Rialto qu'Arnaud adore.

La petite trattoria est excellente. Je prends des pâtes (sans blague) aux fruits de mer, Arnaud des de seiches à la vénitienne accompagnés de polenta.

Samedi après-midi :
L'estomac plein, nous reprenons le vaporetto pour la piazza San Marco. Cette fois, nous prenons la ligne 1 par le grand canal et nous profitons autant que possible de la vue des palais qui le bordent. Nous arrivons un peu avant la place, et accédons à cette dernière par le via Vallaresso et ses boutiques de luxe. Cette fois, nous traversons la piazza sur toute se longueur en râlant sur les pigeons et leurs fientes. Il y en a un ou deux qui ont failli servir de ballons de foot ; il faut dire que les bestioles ne sont pas farouches. Comme la queue est cette fois réduite (on avait du tomber sur un groupe) nous pénétrons dans la basilique. Nous avons été très déçus. Autant l'extérieur est splendide, coloré et lumineux, autant l'intérieur est terne. A chaque virage on voit une flèche indiquant quelque chose qui a l'air intéressant, mais qui est payant. Arnaud a calculé que la visite totale de la basilique coutait 10 €. Nous sommes sortis assez rapidement.
Nous avons repris (encore !) le vaporetto, pour une station cette fois, jusqu'à l'église Santa Maria de la Salute qui avait l'air bien sympathique. Elle est toute ronde, c'est marrant. A l'intérieur, deux touristes américaines discutent bruyamment art, ce qui nous fournit une autre occasion de râler (on ne s'en lasse pas).

Nous sommes partis ensuite à pied, en direction du campo Santa Maria Gloriosa dei Frari, où nous comptions trouver les meilleures glaces de la ville. Après 2 bonnes heures de marches, nous trouvons porte close et nous consolons avec une crêpe un établissement ouvert. Nous prenons le vaporetto pas loin de là, vers le nord, et nous redescendons jusqu'à l'Arsenal : ainsi nous avons suivi tout le grand canal deux fois. A l'Arsenal, nous prenons une bière dans un petit troquet où nous épluchons nos adresses et plans pour trouver un restaurant où dîner. Le choix fait, nous repartons par le vaporetto au centre de la ville. De nouveau, nous trouvons porte close, mais pas loin de là nous entrons dans un restaurant conseillé par nos sources (Ai 4 Rusteghi). Il faut manger vite, la table est réservée une heure plus tard. Nous sommes rentrés juste après ce très bon dîner (calamars frits, lasagnes). J'ai vraiment été bluffée par la facilité avec laquelle on se déplace par les transports en commun dans toute la région vénitienne.


Dimanche matin :
Nous avons cette fois pris le vaporetto qui longe la côte nord de Venise pour rejoindre Murano.
Cette charmante petite île est spécialisée dans le cristal ; d'ailleurs les boutiques vénitiennes proposent toutes du verre de Murano. Nous avons visité le musée du verre (pas mal du tout !) et l'église Santa Maria e San Donato. Après avoir acheté un ensemble de verres pour les beaux-parents, nous sommes repartis pour Venise, avec l'objectif de manger dans un restaurant près de la gare Santa Lucia, restaurant qui était évidemment fermé. Nous avons pris le premier ouvert (All'Anfora), nous y avons été très bien. Et j'y ai mangé des pâtes aux fruits de mer, ça faisait longtemps.


Dimanche après-midi :
Au restaurant, nous avons réalisé que nous n'avions pas encore visité le palais des Doges. Nous avons donc pris le vaporetto pour ledit palais. Arrivés à 15h50, on nous a prévenus que le palais fermait à 17h et que nous n'aurions le temps de rien voir... Déçus, nous avons tourné autour de la piazza San Marco en faisant les vitrines à la recherche d'un cadeau pour notre petit ange (pas trouvé !), pour finir par prendre un verre campo San Stefano. De là nous sommes repartis piazza San Marco, avons repris le vaporetto pour aller dans le Canareggio à la recherche d'un petit restaurant. Ce dernier était, miracle, ouvert, et aussi peu cher qu'annoncé, mais beaucoup moins bon (foie à la vénitienne trop cuit, frites dont l'huile n'avait pas été changée depuis longtemps...). Le quartier nous a cependant bien plu. Nous sommes revenus à pied à la gare Santa Lucia, repris le vaporetto pour la Piazzale Roma. Avant de monter dans le bus qui nous ramènerait à l'hôtel, nous avons eu un petit pincement au cœur en nous retournant pour voir une dernière fois Venise...

dimanche 24 février 2008

Les délicieuses atrocités de Sweeney Todd


En général je déteste les films violents. Et encore plus les films où on chante. J'ai quand même voulu voir Sweeney Todd, parce que c'est un film de Tim Burton avec Johnny Depp, deux personnages du cinéma que j'adule. J'y suis allée à reculons en craignant une amère déception.
L'esthétique glauque de Burton (L'étrange Noël de Mr Jack, Les noces funèbres) m'a toujours séduite, avec cette capacité à mélanger le clair et l'obscur (Edward aux mains d'argent), la couleur et le noir et blanc. Il manie les effets spéciaux et l'animation avec une dextérité époustouflante... Au final on perd tout repère.
Quant à Johnny Depp... Je pourrais parler de sa beauté, mais il a réussi à la faire oublier comme certains artistes de familles connues se font un prénom. On savait déjà qu'il était un extraordinaire idiot , rêveur, naïf (Edward aux mains d'argent, Ed Wood, Sleepy Hollow, Charlie et la chocolaterie...) mais nous ignorions ce qu'il donnerait en psychopathe épris de vengeance. Finalement, Depp est magnifique.

Le scénario est étrange et les répliques sont pleines d'humour. Il s'agit d'une comédie musicale déjà existante. On comprend assez rapidement ce qui a séduit Burton dans cette oeuvre décalée et grandiose. On croirait que c'est lui qui l'a écrite.

A mes yeux, Sweeney Todd est le meilleur film de Tim Burton. Les litres d'hémoglobine coulant délicatement sur les murs sales, les immeubles de Londres dont on ne sait s'ils sont réels, les dentelles usées d'Helena Bonham Carter, le four flamboyant et les rasoirs étincelants forment une danse macabre et splendide ; l'amour, toujours absolu, se marie à des jaillissements de sang, à des gorges tranchées en l'honneur d'une femme à la beauté impardonnable.
La violence, la souffrance et la saleté révèlent une insoupçonnable beauté tandis que ce que nous croyions beau devient blessant pour les yeux. La justice est infecte, le meurtre est juste ; le monstre est aimable, le notable est monstrueux.

Seul bémol, Burton ayant embauché tous les acteurs d'Harry Potter, je m'attendais toujours à voir le Bedeau se transformer en rat. Quoique ça n'aurait pas vraiment détonné...

jeudi 21 février 2008

Egalité juridique et égalité réelle


S'il y a une chose que je déteste entendre c'est bien des phrases du genre "vous avez l'égalité maintenant, de quoi vous vous plaignez, les gonzesses ?". Ça me met hors de moi.

Il y a égalité et égalité. Nous avons l'égalité juridique, c'est indéniable. A part quelques exceptions notables comme la transmission - scandaleusement patriarcale - du nom de famille, les
lois nous donnent ce à quoi nous avons droit moralement. Mais cela, ce n'est que la théorie. Qu'en est-il en pratique ?
Un rapport vient de sortir prouvant qu'en France en 2008, dans le vie de tout les jours, les femmes sont encore durement pénalisées. Un article du Monde souligne le point le plus visible (et le plus incontestable), le choix du secteur d'activité et la différence de rémunération.
Pour quoi l'égalité juridique n'entraîne-t-elle pas automatiquement l'égalité réelle ? Parce que d'une part les lois ne sont pas appliquées et d'autre part parce que les victimes ne portent pas plainte ! Nous vivons dans un pays où les victimes n'ont pas connaissance de leurs droits (combien de femmes savent qu'elles n'ont pas à porter le nom de leur mari ?) et les coupables n'ont pas conscience de mal faire...


Ce qui me parait central dans ce rapport, c'est la place des femmes dans la famille. On a tendance à penser que ce qui se passe dans les familles est du ressort des individus et qu'il ne faut pas s'en occuper. Pourtant, c'est là que tout se joue.


Les femmes s'occupent de la plupart des tâches ménagères, des enfants et des vieux. En plus du boulot quand elles bossent. Vous me direz, c'est leurs affaires. Pourquoi s'en mêler ? Ben tout simplement parce que les conséquences de ce phénomène nous touchent (ou devraient nous toucher) tous.
Des mômes élevés seulement par leur mère auront forcément tendance à reproduire le schéma. Alors à la génération suivante, les femmes auront encore du mal à "conjuguer la vie familiale et la vie professionnelle" comme on dit.
Des recruteurs habitués à voir leur épouse trimer à la maison refuseront d'embaucher des femmes qui seront, selon eux, plus prises par leur vie de famille que par leur vie professionnelle. Et hop, le taux de chômage qui fait un bond...
Des hommes habitués à être entourés de femmes cantonnées à leurs travaux domestiques (faisables par un enfant de dix ans) n'auront pas une grande estime d'elles. Si, en plus, elles restent à la maison, elles feront partie des meubles. On peut cogner alors...
Des femmes ayant été élevées par leurs maman et l'admirant follement feront tout pour lui ressembler et seront détruites par leur échec inévitable. Dépression, anorexie...
Je pourrais continuer longtemps...

A mon sens, ne pouvoir imaginer les femmes que comme les gardiennes de la famille et du foyer est la source de tous nos problèmes de sexisme. Et c'est aussi ce qui nous empêche de nous en sortir car, puisque les femmes sont solidaires de leur famille, de leurs pères, de leurs époux, elles ne sont pas solidaires entre elles et ne peuvent s'allier pour protester efficacement. La solidarité féminine n'est qu'un mythe de plus ; nous sommes élevées pour être rivales car notre valeur étant proportionnelle à l'attention que nous recevons, nous ne pouvons vivre et travailler ensemble.

jeudi 14 février 2008

Saint Valentin

La Saint-Valentin est sans doute la fête que je déteste le plus.

D'abord, c'est une fête qui n'est que commerciale. Noël est une fête commerciale, mais dans ce cas il y a au moins une base religieuse. Pour la Saint-Valentin, ce n'est pas le cas. Le saint en question, si je me souviens bien, est un moine qui a eu le malheur de finir brûlé vif. Je ne sais pas par quel hasard il s'est retrouvé saint patron des amoureux. En tout cas les fabricants de cartes de vœux ont bien choisi leur jour.

Ensuite, c'est une journée qui peut être très douloureuse pour tous les célibataires et les victimes de chagrins d'amour. C'est tellement injuste !

Et puis je déteste les cœurs, le rose, la guimauve. Quoiqu'un cœur gothique entouré de roses noires ça doit avoir de la gueule.

Et enfin... Choupinou oublie toujours de me faire un petit cadeau. Je vais encore finir cette journée comme le premier mai, à repenser à tous ces types que j'ai croisé dans la rue un bouquet de fleurs à la main en mangeant des raviolis devant la télé.

samedi 19 janvier 2008

Persépolis

J'avais adoré le livre. Passant dans les rayons de la Fnac, alors que je n'avais pas l'intention d'acheter quoi que ce soit, je vois 15 secondes du film sur un petit écran, en tête de gondole, avec les DVD proposés dessous. Ca m'a suffit pour me décider à l'acheter.
L'ouvrage faisait déjà rire et pleurer. C'est une histoire sublime, poignante du début à la fin. Le film n'ote rien à cette émotion : il l'amplifie. Le jeu sur les cadrages, les lumières, les ombres, ajoutent de la vie à un dessin austère qui ne garde que l'essentiel. C'est la première fois que j'aime autant la pellicule que le papier. Les deux supports offrent quelque chose de différent : le livre donne plus de détails, le film des émotions plus fortes. Le livre donne envie de voir le film et le film donne envie de (re)lire le livre...
Franchement, j'espère que les scénaristes d'Hollywood obtiendront ce qu'ils veulent (et méritent à mon avis). Ce serait dommage que la grève gâche les Oscars. Parce que Persépolis l'aura, si la politique ne s'en mêle pas !

mercredi 16 janvier 2008

Méchante !


Ce matin, pour la première fois, j'ai du gronder mon fils.

Il l'avait cherché, mérité, et il n'est pas question que je le laisse faire n'importe quoi, comme certaines mamans qui laissent leurs gamins faire des caprices en plein supermarché. Il n'empêche qu'on a beau avoir de grands principes d'éducation, quand il faut le faire, c'est dur.
Il n'a que 6 mois ! Je pensais que j'avais encore le temps. J'ai déjà vu des enfants abuser de la patience de leurs parents à cet âge-là, mais le mien est tellement gentil que j'ai cru que je serais tranquille encore quelques mois. C'est naïf, mais bon.

Il est malin, quand même. Quand j'ai commencé à le disputer, il m'a fait ses plus beaux sourires et il a saisi mon bras pour le serrer très fort contre sa poitrine. C'était dur de résister, mais je suis assez contente de moi. Lorsqu'il a recommencé à faire sa comédie (nous partions chez la nounou et il ne voulait pas quitter mes bras pour la poussette), je l'ai grondé un peu plus fermement. Là il s'est calmé, tout étonné de ce qui lui arrivait. Arrivés chez la nounou, je lui ai raconté ce qui s'était passé. La preuve qu'il savait de quoi on parlait : il faisait la tête.

J'ai eu droit à un joli sourire un peu plus tard. C'est bon, la crise est passée. Mais c'est pas facile de se dire que, l'espace d'un instant, il m'en a voulu. L'espace d'un instant, je n'étais plus la maman idéale, gentille et douce que je voulais être. Au lieu de soulager sa souffrance, comme je l'ai toujours fait, je lui en ai infligé une, nécessaire et bénigne, certes, mais réelle.

Et c'est qu'un début.

dimanche 13 janvier 2008

Pov'choupinette

Le sexisme vient décidément se cacher partout, et on n'y fait plus attention, même quand ça devrait être évident.
Ce matin au réveil, je trouve mon cher et tendre époux qui s'escrime sur la console de jeux. Pas de mal à ça, il faut bien se détendre, et j'ai monopolisé l'objet toute la soirée.
C'est un de ces jeux où on a un flingue qui fait plein de gros bruits et on tire sur tout ce qui bouge. Bon, j'ai jamais compris le plaisir qu'on pouvait prendre à (faire semblant de) tuer des gens, mais admettons. Ce qui me choque, c'est surtout le scénario. Si, si, je vous jure, il y en a un !
J'étais donc en train de prendre mon café, l'ordi sur les genoux, tranquille quoi, quand ma chère moitié s'est écrié "t'as vu, t'as vu ? ils ont enlevé ma choupinette !". Le "ils" se référant visiblement aux types qu'il essayait (vainement) de buter. Et mon compagnon, énervé maintenant, a tout fait pour la libérer.

Pov'choupinette ! C'est con ce qui lui arrive !

D'abord, je me suis dit que le scénario était bien pauvre, vu que l'enlèvement de la choupinette, ou son meurtre, est un préalable à toute histoire gavée de testostérone. Les concepteurs du jeu n'ont rien inventé, quoi. Et puis je me suis dit que, finalement, ça ne changerait peut-être rien à l'intérêt du jeu si on avait volé la mob' du héros.
J'ai toujours été gênée par cette habitude qu'avaient les scénaristes de films hollywoudiens de trucider les gonzesses au début de l'histoire. C'est sadique quand même. Mais il y a autre chose : on touche à ce que le héros a de plus cher, sa possession, son faire-valoir, la démonstration de sa puissance virile. La femme est un prétexte, non pas à faire pleurer le héros (le film deviendrait psychologique, c'est pas le but), mais à l'énerver. Cette possession, fragile, convoitée, qu'on lui enlève, quelquefois en même temps que son enfant, n'est pas un être humain à part entière, mais une chose qu'il faut protéger...

Et pendant que j'écris, mon chéri a sauvé sa choupinette, et cette gourdasse n'a rien trouvé de mieux à faire que... se laisser ré-enlever. Elle est vraiment nulle cette choupinette...

jeudi 10 janvier 2008

Et c'est parti...

Hier donc, anniversaire de Simone de Beauvoir passé sous silence. Et pour cause.

Hier, c'était surtout le premier jour des soldes !
Cette grande célébration de la femme-objet, figée dans ses inutiles colifichets, hystérique et ridicule, pathétique dans son vain effort d'exister, en étant belle sans dépenser trop les sous que monsieur a durement gagnés.
En plus, il faut voir les affiches. Celle du Printemps, que je refuse de reproduire ici, figure un corps de femme sans visage, construits à partir d'accessoires de mode. Ca veut bien dire ce que ça veut dire. J'ai pas encore vu celle des Galeries Lafayette, mais après Laeticia Casta dans un paquet cadeau, plus rien ne m'étonne venant d'eux.

Et meeeerde, il va falloir que j'y aille, j'ai besoin de fringues.