samedi 22 octobre 2011

Un heureux événement

Vous savez que, côté cinéma, je suis un peu fleur bleue. Je suis plutôt bon public, j'aime les jolies histoires même quand elles sont un peu neuneu, un peu cliché. J'aime quand il y a un peu de provoc', quand ça mène quelque part. Un heureux événement est typiquement le genre de film qui me va bien.
J'ai lu le livre juste après la naissance de mon premier enfant. A ce moment-là, j'étais en colère d'avoir découvert certaines réalités de la maternité sans que personne ne m'aie prévenue. Forcément, le livre m'a fait du bien, je me suis sentie moins seule. Quand le film est sorti, j'ai tout de suite voulu aller le voir. Coup de chance, j'ai gagné des places grâce à Crêpe Georgette (merci encore, d'ailleurs !). J'ai donc réservé mon baby-sitter et emmené mon mari, toujours content de sortir de la maison, voir le film. J'ai même relu le bouquin la veille.

Etre parent, ou pas, c'est vivre un cheminement très personnel. On arrive devant ce film avec sa propre vision de la parentalité, avec sa propre expérience, ses propres aspirations. Et puis il y a le poids des clichés, les choses qu'on nous a appris à aimer voir, et les autres. Comment critiquer de manière objective un film qui touche à quelque chose d'aussi intime ?
On peut juger la technique cinématographique, la cohérence du scénario ou la qualité de l'adaptation, le jeu des acteurs. Ne connaissant rien à la technique, je passe mon tour. Le jeu des acteurs, en revanche, m'a conquise : on a beaucoup parlé de Louise Bourgoin, mais Pio Marmaï, Anaïs, Firmine Richard et Thierry Frémont offrent également une excellente prestation. J'ai été un peu déçue par Josiane Balasko dont la diction ne m'a pas parue naturelle, mais son regard en dit plus que sa voix.

dimanche 9 octobre 2011

Souvenirs d'étudiants

J'inaugure une nouvelle catégorie sur mon blog : l'enseignement.
J'ai déjà annoncé que j'avais pris, à la rentrée, mes fonctions d'enseignant-chercheur dans une Université de la région parisienne. J'ai parlé du changement de labo, mais pas encore de mon arrivée dans mon nouvel établissement d'enseignement.
Je manque encore de recul pour dire si je m'y sens bien ou pas. J'ai donné mon premier cours mardi, et j'ai accompagné les étudiants en sortie. Pour l'instant, je suis heureuse d'y être. Ces jeunes gens sont en situation quelque peu difficile, et ils ont 18 ans à peine. Les former, c'est tout un métier. Bien que je ne sois pas arrivée là par choix, mais parce que c'est le seul job que j'ai trouvé, je suis enthousiaste. Et je ne dis pas ça parce que certains risquent de me lire !

dimanche 2 octobre 2011

Il était une porte

C'était un bâtiment construit dans les années 60, massif, carré, fonctionnel. Il était tout en béton, pourvu dans l'entrée d'un escalier monumental donnant sur un hall résonnant. On y accédait par une porte cerclée de métal, vitrée, et très lourde. Cette porte suffisait à illustrer le principe du levier : il était absolument inutile de tenter de l'ouvrir en poussant près des gonds, il fallait pousser à l'extrémité de la porte pour qu'elle pivote lentement, difficilement, comme à regret.
J'ai haï cette porte. Pas parce qu'elle était lourde, mais parce qu'elle menait à mon lieu de travail : un laboratoire où je m'acquittais d'une tâche peu intéressante au milieu de gens que je n'aimais pas. Leur conversation se limitait au football, aux films de zombies et à la série le Trône de Fer (parce qu'il y a du cul). Leurs perpétuelles remarques machistes ont réveillé ma conscience féministe. Ils m'ont inspiré l'un des textes dont je suis la plus fière, Rien de grave. Je faisais partie d'un groupe de quelques filles en emploi précaire, au nombre variant au gré de nos congés maternité et des fins de contrat. Coquettes, silencieuses, riant volontiers aux vannes les plus cruelles, elles m'ont inspiré un texte qui me semble aujourd'hui un peu maladroit, Le silence des poupées.