mercredi 1 juin 2011

Rien de grave

De quoi se plaint-on ? On a le droit de vote, on peut travailler, gérer notre argent comme nous l'entendons, on a la contraception, l'avortement, des lois qui nous protègent contre les violences... Alors pourquoi les femmes politiques viennent-elles pleurnicher pour quelques blagues ? On a le droit de rigoler, quand même ! Et même quand la vanne clairement insultante, une blague n'a jamais tué personne. Les petites remarques ? C'est jamais méchant, un peu lourd, d'accord, mais faut pas se formaliser pour si peu. Les femmes françaises ont de la chance, regardez les Afghanes !

On pourrait penser que cette ambiance est propre à la classe politique. Les politiciens ne sont pour la plupart plus tout jeunes, ils fonctionnent encore avec une mentalité d'un autre âge ; les hommes craignent de partager le pouvoir, les femmes de pouvoir font peur ; les hommes politiques sont connus pour leur libido dévorante, ils deviennent cons quand une nana leur passe sous le nez. Pour Najat Vallaud-Belkacem, si le sexisme en politique est "plus insidieux qu'ailleurs", il est surtout l'expression d'"un des travers les mieux partagés de la société française". Le succès du livre et du site Vie de Meuf soutiennent cette affirmation. Les petites vannes, les petites phrases, c'est tous les jours, et pour toutes les femmes. Avec le temps, on ne s'en rend même plus compte.

Voilà un petit florilège de ce que j'ai pu entendre dans mon milieu professionnel. Les auteurs de ces petites phrases sont tous titulaires d'un diplôme d'ingénieur et/ou d'un doctorat. Des gens intelligents, quoi. Ils sont jeunes, ils font partie des hommes qui sont censés partager les tâches ménagères et tout ; ce sont ces "nouveaux pères" dont nous parlent les médias. En crochets, j'ajoute ce que j'aurais répondu si je n'étais pas restée muette comme une conne (ben oui, j'ai beaucoup plus de gueule à l'écrit, chez moi, qu'à l'oral sur le coup, bizarre, non ?).

"Quoi ? Tu ne collectionnes pas les sacs à mains ???"
"Tu fais ta valise ? Ca va être lourd, avec toutes les chaussures que tu vas prendre !" [J'ai qu'une paire, et elle va bientôt atterir dans tes roubignoles]
"Femme au volant, mort au tournant !"
"Nesp*esso a sorti une capsule rose, t'es contente ?"
"Regarde, il y a un troupeau de meufs à la table d'à côté !"[meuh !]
"Pourquoi tu ne mets pas une jupe ? C'est plus joli !"[t'as un pot de fleurs sur ton bureau, ça te suffit pas ?]
"Les femmes entre elles, c'est l'horreur, toujours à se tirer dans les pattes !" [dixit le mec qui n'hésite pas à marcher sur la gueule des collègues]
"Tu sais à quoi on reconnait qu'une blonde a utilisé un ordinateur ?" [elle te l'a déplanté ?]
"Ah non, je ne prends pas de sucre dans le café, chuis pas une gonzesse !"
"Ma femme va s'arrêter de bosser pour s'occuper des gamins. Comment ça, pourquoi pas moi ? Tu te fous de ma gueule ?"
"Les femmes, vous voulez l'égalité, faut commencer par porter les packs d'eau !"
"Ah ! Les hormones !" [Tu veux qu'on cause des effets de la testostérone ?]
"Maintenant qu'on a trois femmes dans le service, elles vont vouloir discuter pipole !" [dit dans une service de 15 personnes par un mec qui impose quotidiennement des discussions sur le foot]
"Hé, les filles, pourquoi vous ne faite jamais de gâteau ?"[et pourquoi tu te sors pas les doigts ?]
"Pourquoi tu ne lui offres pas une dînette, à ta nièce ? C'est bien, une dînette, pour une fille..."
"Tu vas offrir un PC portable à ta femme ? C'est cher, comme cadeau, quand même, surtout pour ce qu'elle va en faire !"
"Ta fille a 13 ans ? Tu vas voir, elle va bientôt te ramener des garçons !" [trop jeune pour être maman, elle sera putain, forcément !]
"Tu sais lire une carte ??? C'est pas possible !"
"T'as vu comment elle est habillée, aujourd'hui, Claudine ? Elle le cherche ! Mais avec sa tronche..."
"Salut la [nom de métier de l'interlocuteur mis au féminin] !"
"Faut balayer le bureau..." Il me tend le balai.
"Ton mec part bosser à *** ? Il n'y a pas de boulot pour toi, là-bas ! Prépare-toi à faire femme au foyer !" [ouaf ! ouaf ! elle va le suivre comme une bonne petite chienne !]
"Attends, qu'est-ce qu'elle faisait dehors à 4h du matin, aussi ?" [il y a un couvre-feu, pour les femmes ?]
"Tu pars 3 jours ? Ce sera le bordel, quand tu vas rentrer chez toi !" [justement, pour une fois, ce sera rangé. Mais toi, c'est le bordel dans ta tête.]
"Mets une jupe quand tu présenteras ton travail !"
"T'as pas beaucoup bronzé, cet été !" [c'est pas dans les musées qu'on bronze, par contre, toi, t'es toujours aussi con !]
"Le football féminin, c'est nul, c'est lent. Par contre, c'est bien quand elles enlèvent le maillot à la fin !" [dédicace spéciale à Gabrielle !]
"Tu prends encore des frites ? Mais tu ne fais pas attention à ta ligne ?" [j'ai aussi pris du chou et du Coca, tu vas être content qu'on bosse en open space !]
"Tiens, j'ai ramené le journal ! Pour les filles, il y a un supplément féminin !"
"Ah, les gonzesses ! Vous voulez absolument un jardin, mais quand il faut tondre il n'y a plus personne !"
"T'as trois filles ! La vaaaaaaaaache ! C'est pas trop dur, pour toi, à la maison ?"

Et puis il y a ces comportements.
Ces réunions au cours desquelles les femmes sont silencieuses pendant que les hommes parlent ; quand elles ouvrent la bouche, c'est pour poser une question, quelquefois en s'excusant. Ces discussions à la machine à café où seules les hommes parlent, plastronnant, pendant que les femmes écoutent en souriant. Ces dialogues où, quoi qu'elle dise, la femme qui a donné son avis est contredite sur un ton péremptoire. Ces hommes qui donnent des conseils non sollicités. Ces hommes qui courent littéralement régler les appareils électroniques avant vous.

Rien de grave.
Juste des petites remarques faites par des beaufs.
Juste des photos de femmes à poil accrochées au-dessus de la machine à café, "pour déconner".
Juste des petites blagues, pas toujours très drôles.
Juste des types qui veulent rendre service, pour aider la petite dame.
Juste des petits surnoms.
Juste des petites généralisations.
Juste le sexisme ordinaire.
Rien de grave.

Mais au bout du compte, vous souffrez. Pas parce qu'on a été violent un jour avec vous, mais parce que la violence a été distillée patiemment, tous les jours, pendant des années. Votre résistance est sapée, votre moral est usé.
Alors vous la mettez, cette foutue jupe. Vous le faites, ce foutu gâteau. Vous ne parlez plus en réunion. Vous l'achetez, ce GPS qui lira la carte que vous n'avez pas le droit de savoir lire, et vous le faites régler par votre compagnon, parce que vous ne pouvez pas savoir utiliser un appareil électronique. Vous perdez confiance en vous. Vous vous écrasez. Vous allez faire du shopping et vous commencez un régime pour que les remarques sur votre physique et votre tenue s'arrêtent. Vous évitez les sujets où on vous contredira (politique, économie, actualité...).

Rien de grave.
Juste du shopping, juste un régime.
Juste un léger changement de comportement.
Juste quelques concessions.
Juste quelques arguments pas exprimés, juste quelques silences.
Juste votre fierté ravalée, juste votre orgueil piétiné.
Rien de grave.

Vous êtes solide. C'est pas parce que vous faites un régime que vous finirez anorexique. C'est pas parce que vous perdez un peu confiance en vous que vous finirez dépressive. C'est pas parce que vous vous mettez un peu en retrait que votre carrière en prendra un coup.
Et celles qui s'écroulent pour si peu, c'est de leur faute, pas de celle des beaufs triomphants qui les ont minées. Ne changeons rien, surtout, on risquerait de ne plus avoir le droit de blaguer.

39 commentaires:

  1. Des mots si juste comme d'habitude!!
    Un jour un de mes collègues s'est précipité à notre insu pour réparer un problème informatique, j'arrive avec une possible solution, réponse : "ça risque de pas fonctionner et on va perdre les données" donc il a carrément fermer le dossier, comme ça on est sûr de perdre les données et on n'a pas pas pris le risque qu'une femme ait trouvé la solution qu'il n'arrivait pas à trouver...une journée de boulot de foutue pour sauver son ego...

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  2. Ce qui m'effare personnellement c'est que je n'entends JAMAIS ces phrases, moi ! Pourquoi ? Parce que je ne vis pas en France mais en Allemagne. Les allemands ne se permettent pas ce sexisme que se permette les francais. C'est affolant de lire cela. Franchement.
    Pas étonnant que DSK se soit fait épingler en Amérique et pas en France où il a présumément du en violer des femmes qui ont du s'écraser dans une telle ambiance ! Pas étonnant que les femmes ne portent pas plainte !
    Dans les pays non machistes les femmes portent dix fois plus plainte si quelque chose de semblable se produit. Car, bien entendu, la tentation de l'abus de pouvoir, blague machiste ou pas, est toujours là. Mis à part que le sentiment d'impunité est loin d'être le même !

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    1. C'est marrant comme remarque, car à chaque fois que je regarde un feuilleton allemand je suis choquée par l'abondance de blagues et dialogues sexistes, d'une vulgarité rarement attente en France ou aux USA.

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    2. Euterpe, d'accord avec toi. J'ai vécu 13 ans en Allemagne, et je n'ai pas souvent entendu ce type de réflexion. J'ai toujours trouvé qu'en Allemagne, les rapports étaient des rapports de personne à personne, et non d'une personne d'une sexe avec une personne (de l'autre) sexe.
      A la personne qui entend des blagues et dialogues sexistes dans les feuilletons allemands, personnellement, la seule chose que je trouve sexiste dans les films et téléfilms allemands, c'est la place qui est donnée aux femmes. Mais il est vrai que cela fait très longtemps que je n'ai pas regardé de feuilleton allemand. Vous les regardez en VO?

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    3. Je vais régulièrement en Allemagne. Principalement dans la Ruhr, et quelques fois à Berlin. C'est d'ailleurs à Düsseldorf que j'ai assisté à (sans par ailleurs réagir, tellement j'ai été surpris, avant que tout le monde ne descende), pour la seule fois de ma vie, une main aux fesses. Certes, c'était aussi le seul séjour aussi long que j'ai fait dans une grande ville avec métro.
      Et je trouve la remarque sur les feuilletons toujours d'actualité, pour ce que j'ai vu lorsque j'y étais.

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    4. Si seulement il y avait "des pays non machistes"...

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  3. @ Anonyme : Merci !
    C'est typiquement le genre de scènes qui passent inaperçue, ce que tu décris. Si tu dis quelque chose, on va te répondre "meuh non, tu vois le mal partout..."

    @ Euterpe : j'ai bossé à plusieurs endroits différents, et il y en a eu un où, pendant 5 ans, je n'ai subi presque aucune attaque machiste (juste une seule, qui n'a fait rire personne). Des gens qui sont choqués par ce type de réflexions, des milieux où on est tranquilles même si les hommes sont majoritaires, en France, ça existe (enfin, il y en a au moins un). Tout n'est pas perdu !

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  4. Le comble dans tout ça c'est que, quand tu pointes le machisme de la remarque ou du comportement, le macho en cause te répond qu'il est féministe, pour l'égalité, qu'il respecte les femmes, la preuve: il a une fille, par exemple ! C'est sûr, puisqu'il nous dit qu'il est féministe, ça change tout ...

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  5. C'est comme dire "je suis pas raciste, ma bonne est noire".
    Le macho est pour que les femmes soient libres de se foutre à poil (Playboy est un magazine féministe !), pour que les femmes soient libres de se faire baiser comme dans un porno (c'est la liberté sexuelle !), pour qu'elles soient libres de s'habiller comme elles veulent (mais surtout en jupe avec des talons)... Le féminisme moderne, c'est la liberté d'être une femme, mi-maman, mi-putain, parce qu'au fond, c'est ce qu'on veut ! Maman classe le jour, putain en cuir la nuit, la femme vendue par ce "féminisme"-là, c'est Batman.

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  6. C'est sûr, la liberté de se soumettre aux fantasmes tordus masculins (je ne te désire que dans le mépris) c'est une sacrée liberté ... Une liberté qui vaut le coup que des "féministes" la défendent.

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    1. Avec ma naïveté d'adolescent, je vous répondrais que je ne pense pas que tous les hommes soient ainsi. En tout les cas, je ne me vois ni moi, ni mon entourage ainsi (Forcément, me direz-vous, qui se critiquerait?). Si ces comportements existent, je crois qu'ils sont plus le fait d'une minorité. Peut-être plus visible parce que plus agressive.

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  7. Merci pour ces mots si forts, merci d'exprimer aussi bien le mal être d'une société en péril ... merci.

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  8. Hélas je vois ça aussi sur mon lieu de travail ou mon ancien responsable a dit "ah non pas de femme ici, elle va faire quoi ?" il a été marié et est devenu gay par la suite surement à cause de sa haine contre les femmes..... C'est vraiment une France de c..

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    1. Sur le "devenir gay", c'est pas forcément si simple et je ne me risquerais pas à argumenter là-dessus (peut-être était-il gay avant sans le savoir et a-t-il souffert de son mariage ? peut-on changer de sexualité ?...).
      Mais il est certain que la haine des femmes, qui est bien plus généralisée qu'on veut bien l'admettre et qui émane aussi des femmes elles-mêmes, gangrène la plupart des lieux de travail. Surtout quand le responsable lui-même donne l'exemple et que les bitards du service savent qu'ils ne risquent rien de sa part.

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  9. Très bon article, j'ai souvent été témoin de ce genre de réflexion (les réflexions dans la "séduction" sont pas mal non plus).
    Cependant, je vais apporter mon témoignage, celui d'un ancien employé travaillant dans le prêt à porter féminin, donc une majorité de femmes. Des réflexions à mon encontre faites par des femmes qui n'avaient aucune raison de se sentir dévaluées : elles avaient le pouvoir.

    "Tu peux porter ça pour moi? Moi je suis trop petite/pas assez forte (il y a pourtant des escabeaux et il n'y a rien de bien lourd"
    "Vu que tu es un garçon, tu feras la livraison"
    "Normal que tu n'y connaisses rien en mode, tu es un garçon"
    "Tu vas pas mettre du rose, c'est pour les filles !"
    "Non mais on fait un truc entres filles, on laisse nos copains entre eux (non mais imaginez le contraire, ça serait pas sexiste???)"
    "Pour ça il faut bricoler, laisse ça aux garçons, c'est leur truc"
    "Tu cuisines? Ha bon? Tu es gay?"
    "Tu peux faire ça pour moi s'il te plait? *yeux papillonnants*

    Je crois que ce n'est pas un sexisme personnel, mais un effet de groupe, quand ce groupe a le pouvoir. Pris à part, peut être que tes collègues, comme les miens, sont très gentils et peu sexistes. Mais c'est vrai qu'en groupe, c'est assez invivable, car dans mon cas, quand je parlais d'égalité des sexes, c'était "l'égalité quand ça les arrangeait". Et c'est tout aussi sexiste.

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    1. Effectivement, je suis d'accord que le sexisme va dans les deux sens et que la pression (être grand, costaud, fort, invulnérable, carriériste, sportif... ), n'est pas moindre pour les hommes! Quant aux blagues sexistes euh, qui n'a jamais entendu des réflexions vulgaires du genre "il manque de c...s".? ou encore "il pisse partout pour marquer son territoire..."? Donc OK avec l'article, c'est important et subtile aussi de souligner que cela finit par influencer les comportements, mais très important aussi de ne pas se poser en victimes... Dépassons les stéréotypes et valorisons l'individu et hommes comme femmes s'en porteront mieux.

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    2. Attention, je n'ai jamais dit que les hommes étaient tous des salauds qui rabaissent les pauvres victimes que sont les femmes.
      Notre société est structurée par des stéréotypes qui définissent ce que doivent être les hommes et les femmes. Les hommes ET les femmes se conforment à ces stéréotypes et attendent de l'autre sexe qu'il s'y conforme. Nous sommes tous responsables de la reproduction du sexisme, et nous en sommes tous victimes.

      Pourquoi je ne parle à peu près que des stéréotypes visant les femmes ?
      - parce que je suis une femme et que je parle de ce que je connais et de ce qui me blesse (c'est un blog, j'y parle de mon nombril, c'est le concept, non ;-) ),
      - parce que les stéréotypes qui touchent les femmes sont aussi responsables des violences dont nous sommes victimes (75.000 viols par an toussa) ce qui démontre l'urgence à se bouger. Ce n'est pas de la victimisation quand il y a réellement des victimes.

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    3. Je n'ai pas du tout critiqué votre billet, je l'ai juste nuancé ;)

      Je suis un farouche défenseur des libertés, et j'ai beaucoup de mal avec le communautarisme, qu'il soit social, ethnique ou religieux. C'est d'ailleurs mon souci avec certaines féministes qui ne voient que le combat des femmes, alors que c'est les violences dans leurs ensemble qu'il faut combattre.

      J'avais écrit un article sur un sujet sexiste qui m'avait révolté à l'époque, celui du harcelement de rue, où j'ai vu des commentaires franchement malsains de beaucoup d'hommes (il n'y a qu'à voir les commentaires youtube qui oscillent entre sexisme et racisme) : http://www.cygnification.com/blog/le-harcelement-de-rue/#.UQEdVKHXSno

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    4. Je n'ai pas pris ton commentaire comme une critique, pas de souci ! ;-)
      Joli billet, au fait.

      Juste deux remarques à propos de ton second commentaire :
      - Qui sont ces "certaines féministes" en particulier et qu'est-ce qui te fait dire qu'elles ne voient QUE le combat des femmes ?
      - Oui, toutes les violences doivent être combattues. Mais pour les combattre, il faut les connaître. Or, le féminisme est un outil d'analyse de la société qui permet de comprendre pourquoi il y a tant de violences envers les femmes. Pourquoi, par exemple, y a-t-il violence verbale dans le contexte du harcèlement de rue ? Pourquoi les femmes en sont-elles victimes alors que si peu d'hommes le sont ? Parce qu'il y a un système dde pensée sexiste à l'oeuvre. Ce qui ne veut pas dire qu'aucun homme n'est jamais insulté ni qu'insulter un homme n'est pas grave. La violence envers les femmes est donc issue d'un mécanisme spécifique au sein des violences générales. C'est la compréhension de ces mécanismes qui fonde le féminisme. Et c'est tellement prenant qu'on a du mal à parler d'autre chose. =]

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    5. Je ne pourrais pas te réciter le nom de ce groupe féministe, mais elles étaient passé dans le petit journal de Yann Barthès, elles portaient des postiches pour "singer" les hommes, et leur discours était très haineux. Ca faisait froid dans le dos.

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    6. Ah oui, c'est la Barbe. Elles ont objectivement foiré leur passage télé, effectivement, c'était dramatique.
      J'aime bien ce que fait l'association : aller là où aucune femme n'a été nommée, élue ou promue et féliciter tout le monde avec un discours au style décalé disant que c'est super de garder les femmes à leurs place, à la maison. Elles utilisent la dérision pour pointer du doigt le manque de femmes dans les instances, il n'y a rien de haineux, ou alors elles le cachent bien. Au contraire, elles ont été victimes de violences lors de quelques apparitions.
      Mais quand elles sont passées dans le Petit Journal, elles ont bien loupé leur coup. Une horreur !

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    7. Le problème c'est pas l'individu mais la société. T'en connais beaucoup toi des putes mecs ? T'en connais beaucoup des femmes qui paient pour baiser ? Moi je connais plein de politiques qui pleuraient si on leur enlevait leur prostituées, etc. La mère à la maison, la pute pour les soirée.. Donc non, avant de parler de l'égalité, cassons les stéréotypes qui ont été créés et qui putain sont bien encrés. Et seule la société pourra parvenir à ce résultat..
      Une jeune femme qui n'est qu'au début de sa révolte...

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    8. Chère anonyme (ou jeune femme qui n'est qu'au début de sa révolte, choisi ce qu'il te plait)

      Si tu cherches le respect, en tout cas venant de moi, tu commences mal ton entrée. Ne m'appelle pas "mec", vu que je ne t'appelle pas "meuf". Respect de base.

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    9. "Laisse, tu vas encore tout foirer, avec tes grosses mains."
      "Ah tu lis? Pourquoi tu ne fais pas un peu de sport, comme un vrai garçon?"
      etc... Ça c'était juste aujourd'hui ;)
      Pour moi, ce sont juste des stéréotypes stupides, que l'on tente d'appliquer à tout le monde, plus qu'un véritable machisme, qui existe pourtant.
      Mais très beau billet, sinon.

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    10. Xavier, je ne crois pas que l'anonyme t'aime appelé "mec". Elle a demandé si tu connaissais beaucoup de prostitués hommes.

      Pour l'autre anonyme, les stéréotypes sont machistes. C'est l'outil le plus insidieux du machisme. Mais merci pour le compliment. :-)

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    11. Au temps pour moi, j'avais cru voir une virgule ;)

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  10. Mais peut-on demander autre chose à un mec de n'être qu'un mec?
    Un mec anonyme...

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    1. Je dirais aussi qu'avant d'être un mec, tu es quelqu'un. Alors les gens, arrêtez aussi de vous définir et de définir les autres selon un groupe d'appartenance. Et si nous arrêtions d'avoir des attentes, envers nous, envers les autres, selon des schémas prédéfinis, ce serait déjà bien.

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  11. Merci, Kalista, pour ce billet si juste.

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  12. Le groupe d'appartenance étant plus fort que l'individu, je vais bien me garder de rentrer dans des généralités. Et les docteurs ne sont pas des gens intelligents. Juste des bosseurs. Et j'en ai cotoyé un paquet. Je sais pas pourquoi on confond toujours les deux.

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    1. C'est exactement pour ça que j'ai précisé la situation. On m'a dit plusieurs fois que le machisme ne sévissait que chez les "beaufs" et ne pouvait toucher des laboratoires remplis de ppersonnes merveilleuse. Hé ben non, perdu, les diplômés sont aussi cons que les autres.

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    2. Oui, après j'avoue, en lisant ce billet que je me suis quand même dit plusieurs fois que ça sentait plus le véhiculage de bons gros clichés pour appartenir à un groupe plus que du machisme pur et dur. Toujours difficile à détecter. Et quand j'ai lu la fin, je me suis demandé s'il fallait pas devenir un peu plus punk. C'est bien d'avoir une attitude punk, ça libère :D

      (bref, pardon pour ces deux commentaires, le sujet étant peut etre un peu trop sérieux pour partir dans ce genre de disgressions)

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    3. Et l'intelligence n’empêche pas d'avoir ses craintes et ses peurs, et de les évacuer par l’agressivité, fut-elle sous couvert d'humour...

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    4. Nan mais on peut causer, digresser et se marrer, ici, pas de souci, hein. On ne peut juste pas s'insulter. Je veux bien qu'on sorte la poire et les cahuetes, qu'on rigole, mais pas de vacheries.
      Dextarian, j'apprécie le punk, mais je fais trop de cas de l'avis des autres pour m'identifier au mouvement. Personne n'est parfait. Mais tu as raison sur l'appartenance à un groupe : une bonne partie des contributeurs à mon florilège de beauferies faisait partie d'un groupe de potes auquel je n'ai pu ni voulu m'intégrer. A l'effet de groupe de mecs voulant rester entre mecs (le machisme, quoi), s'est ajouté l'effet de groupe de potes.

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  13. Je suis une fille et j'ai toujours vécu dans des milieux bondés de filles que ce soit dans mes études, dans mes différents jobs.. je n'ai jamais cotoyé un milieu où les hommes étaient majoritaires. J'ai été victime de réflexions stéréotypées sur les femmes, bien sûr, mais j'ai aussi été témoin de l'inverse. Les hommes prennent cher dans les milieux féminins, et souvent carrément plus que les femmes en minorité dans des milieux d'hommes. Je vous dis ça, et pourtant, comme beaucoup de filles, je m'indigne des inégalités hommes/femmes, des réflexions salaces à mon encontre dans la rue ou ailleurs. Les préjugés par contre, ça me fait rire parce que je ne doute pas de moi. Je suis petite ? ok Je suis plus faible qu'un homme ? Physiquement oui et alors ? Je ne m'en sors pas en informatique ? Si, et je te le montre et là tu vois que c'est toi qui a tort. Bref.. les préjugés, tout le monde en a sur tout le monde, faut faire avec, et ça, que l'on soit des femmes, des hommes, des noirs, des blancs, des jaunes, ça ne changera jamais.
    Par ailleurs, je voudrais répondre à certains posts que j'ai vus : Oui, les hommes putes existent. Qu'ils aient 5 ans en Thaïlande, qu'ils soient transexuels, gigolos, travestis ou autres, il y en a. Seulement, quand on voit un transexuel faire le tapin, est ce qu'on se dit "Merde le pauvre, il doit en chier, peut être qu'il se fait tabasser par des clients le soir' ? hum... non, on se dit "Ah ah ah trop drôle, t'as vu le mec il est habillé en meuf" ou au pire "putain il est glauque le gars, c'est crade". On peut aussi parler des mecs qui se font taper sur la gueule par leur femmes ? Parce qu'il y en a. Combien ? Beh... difficile de savoir, c'est quand même la honte de se faire taper par une femme. Pas pour eux, non, pour eux la honte c'est de se faire taper tout court. Mais de la part de ceux qui l'écouteront, imaginez un peu les réflexions : "ah ouais ? Mais attend, pourtant c'est un mec" "Bizarre, pourtant il a l'air sur de lui en temps normal" "Boah t'es sûr ? ça se trouve il s'est juste pris une ou deux claques".. ouais, mais si deux claques c'est grâve quand c'est une femme qui les reçoit, alors c'est tout autant grave pour un homme.

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    1. Assez d'accord. J'ai eu bien des remarques sur mon comportement par des groupes de nanas juste parce que je correspondait pas, à l'époque, à l'image du mec viril véhiculé par les médias de masse (bon maintenant ça serait l'inverse mais c'est un autre débat) et reproduit par tout un chacun le moment venu. C'est autant notre faute de manière individuelle (et ça nécéssite une reflexion que l'on n'a pas toujours) comme une main mise et une emprise de quelque chose qui nous dépasse de manière collective.

      Mais je trouve qu'il y a quand même pas mal d'évolution. déjà parce qu'on parle aujourd'hui de sujets complètement tabous par le passé.

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    2. Livia (quel beau prénom !), j'ai écrit un post sur les stéréotypés contre les hommes ("ce qu'on m'a appris sur les hommes"). Ça devrait suffire à te convaincre que je suis consciente que tout le monde prend cher. Les stéréotypes sont construits de manière binaire. L'objet de ce poser ici est de décrire l'effet des stéréotypes quand on est dans un milieu qui leur permet de s'exprimer sans complexe.
      Oui, il y a des hommes qui souffrent. Ça commence enfin à être étudié et pris en cOmpte. Continuer à dénoncer le sexisme leur profite aussi : si on cesse de dire qu'en les hommes sont forts et les femmes faibles, les hommes forts vont enfin pouvoir s'exprimer.

      Guilhem, oui, les choses avancent, ça vaut donc le coup de continuer à lutter !

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