Je suis un être avec un double personnalité. Une pour le jour, une pour la nuit. Un être mi-humain, mi-animal.
Le jour, je suis une personne reconnue pour son charme et son élégance.
Je travaille beaucoup, je cumule plusieurs postes, en fait. Je gère un groupe de personnes. Même si on me prend fréquemment pour un imbécile, on me confie des tâches variées. Mais il faut avouer que, pour les choses vraiment sérieuses, je laisse ma place à des personnes plus compétentes que moi. Ce n'est pas moi qui prends les décisions les plus importantes pour le groupe, en fait.
Je prête beaucoup d'attention à ma tenue. Mon apparence est toujours plus commentée que ce que je fais. On me prête volontiers un caractère frivole.
Je passe aussi pour quelqu'un de fragile, qui ne peut pas se débrouiller tout seul.
On me tient pour une personne gentille et généreuse. Je protège les faibles en exploitant mes propres ressources pour assurer leur confort matériel. Comme tout le monde sait que je possède ces ressources, on attend naturellement de moi que je prenne soin des autres.
La nuit, je me transforme. La part d'animal qui sommeille en moi se réveille.
Ma tenue change alors. Je porte volontiers du noir, du cuir, du latex, du vinyle.
Je porte un masque, car j'incarne un principe. Je n'ai plus d'identité propre, je ne suis plus qu'un corps agissant pour la liberté des autres.
Quand mon talent ne suffit pas, j'utilise des gadgets.
Mes actes sont influencés par les traumatismes de mon enfance. Je me mets en danger pour rendre service aux autres. Je m'oublie pour eux. Je me damne pour leur rédemption. Mais je ressens quand même un frisson lorsque je suis en pleine action, j'aime l'aventure, j'aime tenter de nouvelles choses. Je tente, par mes actes toujours plus fous, toujours plus dangereux, de combler un vide ; mais quand tout est fini, le vide est toujours là, alors il faut recommencer... A chaque fois, j'y crois, à chaque fois, je crois que ça suffira à me combler. A chaque fois je suis déçu, et un peu plus abîmé, à chaque fois, le vide se creuse.
Je suis sans cesse menacé par des être diaboliques. Ils sont déjantés, ils n'ont rien d'humain, bien sûr. La violence ne peut être qu'exercée par des fous furieux, pas par des gens normaux.
Je n'existe pas. Je suis un personnage de fantasme créé par les humains.
Je suis érigé en exemple éducatif. Certains veulent me ressembler, d'autres veulent m'avoir à leurs côtés. J'ai été décliné en jouets, en poupées, en figurines.
On m'a souvent dessiné. Les acteurs les plus cotés m'ont incarné au cinéma et à la télévision. J'ai même inspiré des musiques, quelquefois déjantées. Mon côté caricatural, exagéré, a été exploité autant que mon côté grandiose.
Mon image est utilisée couramment pour vendre des objets. Mon apparence est massivement exploitée dans le commerce.
Non, je ne suis pas Batman.
Je suis la femme parfaite. Lafâme, comme dirait Mademoiselle. Celle qui est maman le jour, putain la nuit. Celle qui est perpétuellement menacée par le Grand Méchant Loup.
Comme Batman, je n'ai pas de super-pouvoirs, mais j'ai de grandes responsabilités. On lui demande de veiller sur la ville, on me demande de veiller sur ma famille.
Comme les citoyens de Gotham n'arrivent pas à imaginer Bruce Wayne en costume de Batman, on a du mal à concilier l'image de la gentille Maman et de la vilaine Putain qui pimente les nuits de Papa. Pourtant, comme le dit Val Kilmer à la fin de Batman Forever, je suis les deux.
Je suis comme Batman : une créature imaginaire. Mais, alors que tout le monde s'accorderait pour reconnaître qu'un homme qui se prendrait pour Batman serait fou, nous nous accordons pour penser qu'une femme qui ne me ressemble pas est folle. On ne demande pas aux enfants de ressembler à Batman, alors qu'on demande aux petites filles de me ressembler, et aux petits garçons de me rechercher.
Cette comparaison est tordue ? Oui. Mais faut avouer que le modèle féminin qu'on nous impose est tordu aussi. Il n'a rien à envier à Batman, si on y réfléchit. La différence, c'est qu'on a appris à ne pas le remettre en question.
Le jour, je suis une personne reconnue pour son charme et son élégance.
Je travaille beaucoup, je cumule plusieurs postes, en fait. Je gère un groupe de personnes. Même si on me prend fréquemment pour un imbécile, on me confie des tâches variées. Mais il faut avouer que, pour les choses vraiment sérieuses, je laisse ma place à des personnes plus compétentes que moi. Ce n'est pas moi qui prends les décisions les plus importantes pour le groupe, en fait.
Je prête beaucoup d'attention à ma tenue. Mon apparence est toujours plus commentée que ce que je fais. On me prête volontiers un caractère frivole.
Je passe aussi pour quelqu'un de fragile, qui ne peut pas se débrouiller tout seul.
On me tient pour une personne gentille et généreuse. Je protège les faibles en exploitant mes propres ressources pour assurer leur confort matériel. Comme tout le monde sait que je possède ces ressources, on attend naturellement de moi que je prenne soin des autres.
La nuit, je me transforme. La part d'animal qui sommeille en moi se réveille.
Ma tenue change alors. Je porte volontiers du noir, du cuir, du latex, du vinyle.
Je porte un masque, car j'incarne un principe. Je n'ai plus d'identité propre, je ne suis plus qu'un corps agissant pour la liberté des autres.
Quand mon talent ne suffit pas, j'utilise des gadgets.
Mes actes sont influencés par les traumatismes de mon enfance. Je me mets en danger pour rendre service aux autres. Je m'oublie pour eux. Je me damne pour leur rédemption. Mais je ressens quand même un frisson lorsque je suis en pleine action, j'aime l'aventure, j'aime tenter de nouvelles choses. Je tente, par mes actes toujours plus fous, toujours plus dangereux, de combler un vide ; mais quand tout est fini, le vide est toujours là, alors il faut recommencer... A chaque fois, j'y crois, à chaque fois, je crois que ça suffira à me combler. A chaque fois je suis déçu, et un peu plus abîmé, à chaque fois, le vide se creuse.
Je suis sans cesse menacé par des être diaboliques. Ils sont déjantés, ils n'ont rien d'humain, bien sûr. La violence ne peut être qu'exercée par des fous furieux, pas par des gens normaux.
Je n'existe pas. Je suis un personnage de fantasme créé par les humains.
Je suis érigé en exemple éducatif. Certains veulent me ressembler, d'autres veulent m'avoir à leurs côtés. J'ai été décliné en jouets, en poupées, en figurines.
On m'a souvent dessiné. Les acteurs les plus cotés m'ont incarné au cinéma et à la télévision. J'ai même inspiré des musiques, quelquefois déjantées. Mon côté caricatural, exagéré, a été exploité autant que mon côté grandiose.
Mon image est utilisée couramment pour vendre des objets. Mon apparence est massivement exploitée dans le commerce.
Non, je ne suis pas Batman.
Je suis la femme parfaite. Lafâme, comme dirait Mademoiselle. Celle qui est maman le jour, putain la nuit. Celle qui est perpétuellement menacée par le Grand Méchant Loup.
Comme Batman, je n'ai pas de super-pouvoirs, mais j'ai de grandes responsabilités. On lui demande de veiller sur la ville, on me demande de veiller sur ma famille.
Comme les citoyens de Gotham n'arrivent pas à imaginer Bruce Wayne en costume de Batman, on a du mal à concilier l'image de la gentille Maman et de la vilaine Putain qui pimente les nuits de Papa. Pourtant, comme le dit Val Kilmer à la fin de Batman Forever, je suis les deux.
Je suis comme Batman : une créature imaginaire. Mais, alors que tout le monde s'accorderait pour reconnaître qu'un homme qui se prendrait pour Batman serait fou, nous nous accordons pour penser qu'une femme qui ne me ressemble pas est folle. On ne demande pas aux enfants de ressembler à Batman, alors qu'on demande aux petites filles de me ressembler, et aux petits garçons de me rechercher.
Cette comparaison est tordue ? Oui. Mais faut avouer que le modèle féminin qu'on nous impose est tordu aussi. Il n'a rien à envier à Batman, si on y réfléchit. La différence, c'est qu'on a appris à ne pas le remettre en question.
Dans la même veine:
RépondreSupprimerQuel est le métier idéal pour un parent?
- métier auquel vous accéderez à un âge certain et il y a quasiment aucune chance que vous ayez un enfant en très bas âge (ah mince une info vient de filtrer d’un certain palais)
- vous aurez un chauffeur pour emmener et chercher vos enfants à l’école
- vous aurez les moyens d’avoir des gardes d’enfants jours et nuits, qui s’occuperont de l’habillage, lavage, coiffage, devoirs si besoin
- on fera la cuisine, le ménage, la lessive, les courses pour vous
- vous n’aurez pas besoin de courir chez le pédiatre car c’est lui qui viendra à vous
- de part l’historique, malgré la très large charge qui pèsera sur vos épaules, vous pourrez comme quasiment tous vos prédécesseurs vous organiser un cinq à sept sans problème quasiment tous les jours, que vous pourrez passer avec vos enfants avec juste les bons moments (les devoirs ayant été fait avec l’aide de d’autres personnes). Bien sûr étant donné que vos prédécesseurs passaient ces cinq à sept avec des « amies », vous pourrez rajouter le temps qu’ils devaient passer auprès de leur famille (étant de grands moralisateurs sur la responsabilité des parents, nul doute qu’ils étaient très investis aussi dans leur famille)
Donc quel est ce métier où vous pourrez passer bien plus de temps avec vos enfants que la très grande majorité des parents actuels ne peuvent se le permettre, et qui pourtant enflamment de multiples débats où vous êtes jugés pas aptes surtout si vous êtes une femme, parce que un « faut penser aux enfants » alors qu’il y a pas de risques que vous en ayez de jeunes, parce que deux « c’est une lourde charge pour s’occuper de sa famille » alors que vos prédécesseurs ont montré qu’ils pouvaient très bien s’organiser pour des « loisirs ».
Bien sûr vous soupçonnez ces débats d’être du politiquement correct pour dire on veut pas de f…., et où c’est bien la première fois que les débatteurs s’intéressent vraiment à l’organisation que supposent une famille.
Excellente comparaison. Untermensch le jour et superwoman la nuit.
RépondreSupprimerL'être inférieur et l'être supérieur mais surtout pas "normal".