mercredi 29 décembre 2010

Nouvelles pages : statistiques et citations

Vous trouverez, en haut de cette page, deux nouveaux onglets : j'ai créé deux nouvelles pages, une rapportant des statistiques, l'autre des citations féministes. Ces pages correspondent à deux des objectifs que je poursuis en tenant ce blog :
  • rappeler que les femmes subissent durement, en France et dans le monde, les effets du sexisme,
  • déboulonner les clichés sur le féminisme.
J'ai donc voulu rassembler, sur la page statistiques, les chiffres les plus marquants et si possibles récents sur les violences faites aux femmes. Je tiens à citer mes sources, et à ce qu'elles soient totalement fiables, en particulier en explicitant la méthodologie utilisée pour établir ces statistiques. J'évite les statistiques se rapportant à un pays en particulier (à part la France bien sûr), pour alléger la page ; j'ai tout de même été obligée de soulever un problème concernant un continent, et j'espère ne pas avoir à aller plus loin, sauf cas exceptionnel.
Je compte en rajouter petit à petit, selon ce que je trouverai.

Je me suis amusée également à rassembler quelques citations de féministes. Outre les grands classiques, je veux sélectionner plutôt des citations qui montrent que les féministes ne sont pas les ennemies des hommes ni des dominatrices frustrées, mais des personnes qui se battent plus l'égalité des sexes, et que le féminisme est un courant de pensée construit autour d'une philosophie cohérente. C'est un vaste projet qui est loin d'être achevé !

Blogger ne permettant pas de commenter les pages, je crée ce post pour vous permettre de commenter les statistiques et citations. De plus, si vous souhaitez m'indiquer un chiffre ou une source à partir de laquelle je pourrais obtenir des statistiques pertinentes, ou une citation, cet espace est pour vous !

dimanche 26 décembre 2010

Féministe ? Quand ça m'arrange !

Je ne connais pas grand-monde qui sache ce qu'est le féminisme.
Il y a celles et ceux qui rejettent le féminisme parce que ça finit en -isme ou parce que le nom leur fait croire que c'est juste contre les hommes (et l'essentialisme ? c'est contre le diesel peut-être ?) : c'est plus facile que se renseigner, se cultiver et réfléchir.
Il y a celles et ceux qui se réclament du féminisme pour mettre en avant les femmes dont les qualités intrinsèques devraient sauver le monde : un contresens.
Et puis il y a celles et ceux qui reprennent à leur compte les idées féministes pour combattres les inégalités les plus flagrante (mais pas les autres), pas toujours en osant se qualifier de féministes, et seulement quand ça les arrange. Un article récent des Nouvelles News dénonce ce phénomène.

Ce n'est pas un phénomène récent. Lors du débat sur l'interdiction du voile à l'école : on nous parlait jusqu'à la nausée de la liberté des femmes, sans parler de toutes les autres oppressions que nous subissons dans toutes les catégories sociales. Les violences sexistes, les inégalités de salaire ? Silence radio. On ne m'ôtera pas de l'idée que pour certains (pas tout le monde, peut-être pas la majorité des gens), l'égalité des sexes n'était qu'une excuse pour exprimer leur islamophobie.
Et ça continue... On a eu droit à la dénonciation de la polygamie (pourtant, quand un "bon Français" a des maîtresses, le seul commentaire que ça provoque, c'est "quel homme !"), au débat sur le voile intégral, et en ce moment, le NPA se fait tacler pour avoir osé présenter une candidate portant un foulard aux élections régionales. Dans la plupart des articles que j'ai lus sur le sujet, l'auteur ne prend même pas la peine de citer le nom de la candidate en question, c'est dire si sa liberté d'exister les intéresse.
Si seulement les violences sexistes faisaient couler autant d'encre que ce que les femmes portent ou non, ce serait un véritable progrès pour l'égalité des sexes. A part chez Ni Putes Ni Soumises qui mène un vrai combat, cette propention à ne dénoncer médiatiquement le sexisme que quand il frappe les musulmanes ressemble plus à du racisme qu'à un véritable souci pour les femmes concernées.

Et puis il y a eu l'Afghanistan. Pendant des années on a laissé les Afghanes se faire enfermer dans leurs burkas, lapider, pendre... dans l'indifférence générale. Et du jour au lendemain, quand il a fallu justifier une guerre, on nous a parlé d'elles. Mais si leur sort intéressait vraiment les politiques, il fallait y aller plus tôt !

Le comble est atteint avec l'affaire Assange.
Combien de viols dans le monde ? Combien en France ? Et dans les pays en guerre ? Qui parle du cas de l'Afrique du Sud, par exemple ?
Mais quand il s'agit d'un Robin des Bois de la vérité comme Julian Assange, d'un type qui a donné un coup de pied jubilatoire dans la fourmillière du mensonge d'Etat, en y mettant les formes en plus (en collaborant avec les journaux du monde entier pour éviter de mettre des gens en danger), là, ça fait causer.
Evidemment, le timing des plaintes est troublant. Est-ce une raison pour à discréditer les plaignantes ? Pour jouer sur les termes de l'accusation pour nier ou minimiser le viol ? On ne pourrait pas laisser la justice travailler tranquille, il faut vraiment que chacun se permette de donner son avis sur la bonne manière de violer une femme ?
Si encore tous les viols étaient à l'origine d'un tel emballement médiatique, et d'une telle mobilisation de moyens pour arrêter le suspect... Mais lorsque l'on lit le J'Accuse de Noami Wolf publié par le Huffington Post, repris par Maïa Mazaurette et traduit intégralement par Hypathie, on a la nausée. Tant d'horreurs sont commises au vu et au su de tout le monde, sans que personne ne réagisse...
A noter que chez Emelire vous trouverez une savoureuse caricature sur le sujet.

Défendre les droits des femmes ? D'accord, mais seulement quand ça arrange les hommes au pouvoir. Sinon vous pouvez aller vous brosser. Le féminisme n'est bon que quand il peut être utilisé par les hommes.

lundi 20 décembre 2010

10 clichés sur l'accouchement à la télé et au cinéma

Les scènes d'accouchement me manquent pas dans les films et les séries. Qu'apprend-on en les regardant ?
  1. Un accouchement commence toujours par la perte des eaux. Elle est immédiatement suivie de contractions ininterrompues extrêmement douloureuses.
  2. Après cette perte des eaux, on n'a que quelques minutes pour aller à l'hôpital. Et il y a toujours des embouteillages.
  3. Même dans une série/film qui n'est pas une série/film historique, la femme qui accouche n'a jamais droit à la péridurale. D'ailleurs, on ne le lui propose même pas, et elle ne le réclame pas. Il faut qu'elle souffre et qu'elle hurle, sinon ce n'est pas un accouchement. Si c'est une comédie, elle enchaîne les gros mots.
  4. La femme qui accouche sue comme une truie. Mais pas de panique, il y a toujours une main secourable avec une ch'tite compresse pour lui tamponner maternellement le front.
  5. Le père, s'il est présent, a l'air d'un crétin.
  6. Le bébé nait tout rose, même s'il avait le cordon autour du cou. Il est de plus tout propre et il met du 3 mois.
  7. Le bébé crie tout de suite, sauf s'il s'agit d'une série médicale, où il a obligatoirement besoin de soins de la part du jeune héros.
  8. Ce premier cri remplace immédiatement la grimace crispée de douleur et d'inquiétude sur le visage de la parturiente par une expression extatique débile. Même si elle pisse le sang.
  9. Après un accouchement, il n'y a jamais besoin de délivrance ni de recoudre la jeune maman. Ou alors ça se passe mal et elle meurt tragiquement.
  10. Quelques minutes après l'accouchement, la maman est fraîche comme une rose, coiffée, maquillée (et surtout lavée, vu qu'elle a beaucoup sué). Au bout d'une heure, elle est capable de courir un marathon. Elle est mince et n'a pas la peau du ventre qui pend.
Conclusion : l'accouchement est une aventure extrêmement douloureuse qui se déroule dans la panique totale. Le père ne sert à rien, et on s'en remet tout de suite, comme si de rien n'était.

samedi 18 décembre 2010

Prostitution et handicap

J'avais cité dans ma revue de presse il y a 2 semaines un billet publié par Emelire sur la proposition que font certaines personnes d'offrir des services sexuels aux handicapés. Sur le même sujet, un article est paru jeudi sur les Nouvelles News. Et Emelire vient de récidiver avec un billet qui propose plein de liens intéressants et un très bon dessin.
La sexualité des handicapés est certes taboue. Un corps abîmé, ça ne fait pas envie, et on n'a pas envie de l'imaginer en activité sexuelle. Ce qui parait laid, on préfère le cacher avec honte, dédain, voire agressivité. Comme pour la sexualité des personnes âgées. Il faudrait clairement lancer une réflexion sur le sujet.
Les articles en question ont le mérite de tenter de lancer le débat. Mais ils ne vont pas très loin : on se borne à proposer, comme solution à la misère sexuelle des hommes handicapés et à la détresse de leurs proches qui se chargent de les branler, de payer des femmes pour le faire. On ne parle pas de prostitution (ouh, le vilain mot !), mais de "service sexuel". Je ne vois pas vraiment la différence, d'autant plus qu'il est proposé de faire évoluer la loi sur le proxénétisme.

Cette rhétorique est un pur exemple d'androcentrisme. On pense au bien-être des hommes, et pas un mot n'est dit au sujet de celui des femmes.
Même en restant dans le discours androcentré, on peut très bien opposer un argument à l'emploi de ces services : devoir recourir à une professionnelle pour se faire éjaculer et ramener les désirs et plaisirs intimes à un simple acte d'hygiène doit être humiliant. Etre considéré comme un encombrant générateur de foutre qu'il faut traire de temps en temps, au prix de l'utilisation d'un corps humain, même sans scrupules chrétiens, ça ne doit pas être valorisant du tout. Le corps des handicapés est déjà bien assez méprisé comme ça. Les défenseurs de cette pratique parlent de sexualité, mais cette idée de la sexualité occultant l'affectif, déshumanise des corps qui souffrent déjà des regards détournés des bien-portants.

Mais quittons cette rhétorique de borgne.
Quid des femmes handicapées ? N'ont-elles pas de besoins sexuels ? Ces besoins sont-ils moins importants ? Nous voguons ici en plein cliché : les hommes auraient des pulsions souveraines, tandis que les femmes rêvent d'amour.
Mais surtout, quid des femmes (personne ne parle de confier cette tâche à ces hommes, pourtant ils sont les plus compétents pour l'accomplir) qui devraient monnayer leurs services pour soulager ces hommes ? On nous parle de "droit à la sexualité", et je ne nie pas que la frustration sexuelle est difficile à vivre. Mais cette gêne ne justifie en rien qu'on impose un rapport sexuel non consenti à quelqu'un, même en échange d'argent. Car il s'agit bien d'un rapport sexuel non consenti : le consentement ne s'achète pas ! Les témoignages d'anciennes prostituées et d'anciennes actrices porno (, , et là en anglais - mais je vous déconseille de lire ça sans sac à vomi) ne manquent pas pour dire que le "service sexuel" est humiliant et douloureux à pratiquer. Ce n'est pas un métier pénible comme tant d'autres mais une activité profondément déshumanisante qui peut vite devenir atrocement douloureuse. Et ne me dites pas que si on encadre bien la pratique, les prostituées ne risquent rien, ce serait d'une part occulter la nature même du rapport tarifé qui ne peut être pratiqué sans douleur (ben quand on ne mouille pas...) ni sans rapport de force (l'argent, c'est le pouvoir, sauf chez les Bisounours).
Au fait, z'avez remarqué que si vous enlevez une lettre à "services sexuels", ça fait "sévices sexuels" ?

D'ailleurs, plutôt que de parler de "service sexuel", j'aimerais qu'on appelle un chat un chat. Il s'agit de payer quelqu'un pour dégorger les couilles d'hommes handicapés. C'est vulgaire, dit comme ça ? Hé bien, je préfère une phrase vulgaire qu'une formulation polie pour une idée minable, c'est moins hypocrite.


=> Pour aller plus loin sur le sujet, lire le dossier très complet publié sur le site de la revue "Prostitution et Société" du Mouvement du Nid.

lundi 13 décembre 2010

Le sein ou le biberon ?

Bientôt le congé maternité (la quiiiiiiiiille !) et je commence à m'organiser en vue de l'heureux événement. On prépare la chambre, on prépare le lit, on fait l'inventaire des fringues et des jouets que grand frère peut léguer, on répare la poussette, on se prend la tête pour le siège auto, on fait l'inventaire des biberons...
Et en tripotant les biberons, me voilà prise d'une hésitation. Je n'avais pas assez de lait, et mon premier s'est retrouvé au biberon. Le biberon, pour nous, ça a été le bonheur : après trois jour à voir notre fils pleurer sa faim, nous l'avons vu dormir comme un ange. Il a toujours mangé de bon appétit et son père a pu le nourrir. Au rythme d'un biberon toutes les 3 heures, en se levant à tour de rôle, mon mari et moi parvenions à dormir 6 heures par nuit. Quand je vois mes copines se lever toutes les 2 heures pour donner le sein pendant une heure, je trouve qu'on a été chanceux.
Bon, c'est un peu égoïste, comme vision des choses. Notre fils a certes bénéficié de parents reposés et de bonne humeur, mais il n'a pas pu profiter de mon lait. Chaque grossesse est différente, et peut-être que cette fois j'aurai assez de lait. Il n'y a qu'une seule manière de le savoir : il faut tenter de l'allaiter et s'accrocher.

Aujourd'hui Olympe aborde le sujet en citant Mère Bordel. Mettre en place un allaitement n'est pas simple, et on n'est pas vraiment aidées. Les forums de discussions regorgent d'inquiétudes de jeunes mères perdues.
J'ai eu de la chance, la maternité où je suis allée était plutôt pas mal pour l'allaitement. J'ai été bien informée et bien prise en charge. Dès qu'on a vu que mon fils ne prenait pas de poids, ils m'ont confié un tire-lait pour vérifier les quantités que je produisais. Devant les quelques malheureux millilitres que la machine m'avait soutirés, ils m'ont proposé un biberon. Nous avons discuté d'autres options, j'ai tenté l'allaitement mixte, avant de revenir totalement au biberon.
Ce qui me fait vraiment hésiter, c'est que je refuse de repasser 2-3 jours à attendre que le lait vienne en regardant mon bébé maigrir, sachant qu'il y a des chances que je n'aie pas de quoi le nourrir. L'important, c'est que bébé soit nourri, et le priver de nourriture, même temporairement, me parait insupportable.

Je ne tiens pas plus que ça à allaiter. Ca ne m'attire pas vraiment, sans me dégoûter non plus. Il y en a qui trouvent que ça fait vache, mais ça ne me gêne pas, c'est beau une vache. Je ne gagnerais pas grand-chose à allaiter et notre expérience du biberon a été excellente. Si je me lançais, ce serait seulement parce qu'il parait que c'est ce qu'il y a de mieux pour le bébé, pas pour moi.
C'est là où le personnel de la maternité, qui était si bon techniquement, m'a heurtée au point que je me demande si je suis bien objective aujourd'hui. Plusieurs auxiliaires de puériculture et sage-femmes m'ont harcelée de questions, jusqu'à me faire pleurer, pour vérifier que je n'étais pas traumatisée par mon échec, que ça ne m'empêchait pas de me "sentir mère" et que je ne me sentais pas coupable. Coupable de quoi ? De ne pas avoir de lait ? Que puis-je y faire ? Etre mère serait donc en priorité s'acquitter de fonctions organiques ? Elles ont refusé de me croire quand je disais que j'étais heureuse de voir mon fil nourri et détendu. J'ai ressenti comme une violence cette obstination à me vouloir coupable des déficiences de mon corps, à supposer que j'étais égoïstement accrochée à mes propres désirs de pompage de tétons.
Tout ce que je veux, c'est que mes enfants soient nourris et en bonne santé. Peu m'importe le moyen.


Oui, au fait, pardon pour le choix de l'image, j'admets avoir quelquefois un humour douteux. Mais j'aime tellement la Vache Qui Rit !

samedi 11 décembre 2010

Comment fabriquer une femme ? - Manuel à l'usage des mères - Introduction

J'ai décidé de m'amuser à écrire une espèce de manuel qui expliquerait aux mères comment reproduire les clichés dans l'éducation de leurs filles. Je l'ai écrit de manière caricaturale pour montrer l'absurdité du bourrage de crâne que subissent nos enfants.


Madame, vous allez mettre au monde une fille, et nous vous en félicitons. Il est possible que votre entourage, en particulier le père de votre enfant, soient déçus de ne pas voir naître un garçon, et il est vrai que, malgré les lois outrageusement progressistes et heureusement ignorées du commun de la population, elle ne pourra transmettre le nom, et par conséquent l'héritage culturel, de votre famille. Cependant, si votre éducation est bien menée, elle prendra soin de vous jusqu'à votre dernier souffle, au contraire de vos fils qui, eux, devront assurer la subsistance de leur famille et suivre leur voie (ce fait est prouvé statistiquement).
L'objet de ce manuel n'est pas de vous donner des conseils de puériculture, mais de vous aider à élever votre fille de manière à ce qu'elle puisse s'insérer aisément dans notre société. Rappelez-vous que l'avenir de vos enfants est votre responsabilité bien plus que celle du père qui, lui, fournit l'essentiel de la subsistance de votre famille et contribue au bon fonctionnement du pays par son rude labeur. C'est bien pour cela que les femmes assument encore 80 % des tâches domestiques en France malgré leur important taux d'emploi.

Si la féminité est l'essence de votre fille, cette féminité peut être aisément ignorée, voire dévoyée. Il vous appartient de révéler à votre fille ses propres potentialités, par l'exemple principalement, mais aussi en aiguillant soigneusement ses activités. Votre comportement à son égard et vos exigences contribueront à lui faire comprendre son rôle social et à le lui rendre naturel. Il importe également de lui éviter de tomber dans les pièges de sa propre condition et de devenir une femme de mauvaise vie : bien que ces dernières soient nécessaires au bon fonctionnement du corpus social, la honte s'attache à elles. La société dans son ensemble, par le biais de la publicité, de l'art et de la culture, vous soutiendra dans votre œuvre.
Hommes et femmes sont différents ; la nature leur a accordé des rôles différenciés dans le groupe humain, et ce depuis la nuit des temps (même les paléontologues vous le diront). L'homme produit, la femme reproduit. La femme est garante de la reproduction de l'espèce et doit veiller sur sa progéniture. Votre fille doit donc être en mesure de maîtriser les méthodes lui permettant de :
  • trouver un mari, car pour constituer sa famille, votre fille doit trouver un époux qui puisse subvenir à ses besoins et lui donner des enfants,
  • garder son mari, pour que sa famille reste intègre, que ses enfants puissent être élevés dans de bonnes conditions et qu'elle ne se retrouve pas sans ressources,
  • prendre soin de ses enfants, car c'est le seul moyen pour une femme de s'épanouir parfaitement.
Ce manuel se compose de trois parties :
  1. la petite enfance, qui est l'étape cruciale de l'éducation sexuée, au cours de laquelle vous lui donnerez ses repères,
  2. l'enfance, qui est une période au cours de laquelle les enfants s'identifient à leurs parents,
  3. l'adolescence, qui est l'âge de la mise en pratique des leçons de l'enfance et de la petite enfance.
Rien de ce que nous décrirons pas la suite n'est nouveau, nous ne ferons que mettre en lumière les mécanismes utilisés par les parents pour façonner leurs enfants, en espérant que ces outils étant connus seront utilisés à meilleur escient.

A suivre !

lundi 6 décembre 2010

La Princesse et la Grenouille



Pour Noël, Canalsat soigne sa grille et nous a proposé, à grand renfort de publicité, La Princesse et la Grenouille. J'avais un bon a priori sur ce film, car j'ai beaucoup apprécié de voir Disney choisir une héroïne noire. Le pari n'était pas aisé : il fallait insérer un brin de culture noire-américaine dans un conte classique pour que les petites filles puissent s'identifier à l'héroïne sans que cela soit exagéré et caricatural ni détruire le conte. Le choix de la Nouvelle Orléans des années folles pour situer l'histoire permet de gagner ce pari avec classe. Pas trop de transgression tout de même, le prince est noir aussi, Disney n'est pas moderne au point de montrer un couple mixte.

J'ai beau adorer les films Disney, je râle toujours quand je vois un de leurs longs-métrages pour la première fois car ils ne respectent pas les contes. Quand il s'agit de Cendrillon, je ne peux rien dire, tout le monde comprendra bien qu'on ne peut pas montrer les demi-sœurs se découper le pied pour rentrer dans la pantoufle. Dans le cas de la Petite Sirène, j'accepte parfaitement la création d'un happy ending à la place de la fin sadique mise en place par Andersen. Là, je n'ai rien dit non plus, car si Disney n'avait pas un peu brodé (enfin... plus qu'un peu !) le film aurait duré 20 minutes. D'après ce que j'ai lu sur Raiponce, par contre, je me prépare à péter une durite.
Bref, du conte original, il ne reste que l'idée d'un prince transformé en grenouille et qui doit rouler une pelle à une princesse. Les lecteurs de Garulfo apprécieront. Seulement, allez chercher une princesse à la Nouvelle Orléans...

Mon petit bonhomme de trois ans et demi est resté scotché à la télévision du début à la fin, il a donc bien aimé. Personnellement, j'ai aussi passé un très bon moment, il y a pas mal de petites blagues destinées aux parents. C'est une jolie histoire, avec de l'action et un brin de romantisme. Le dessin et l'ambiance jazzy sont très sympas.

La vraie surprise du film, c'est le message qui passe. Tiana, l'héroïne, n'est pas une princesse qui fait le ménage comme Blanche-Neige ou Cendrillon, elle n'est pas passive comme Aurore, ni naïve comme Jasmine et Ariel. Elle a un rêve et bosse comme une forcenée pour le réaliser (bon, OK, elle est cuisinière et serveuse, c'est un peu stéréotypé, mais bon...). Quant à Naveem, le prince, c'est un feignant qui passe son temps à faire la fête et vit aux crochets de sa famille, et il se retrouve transformé en grenouille. Moralité : si tu veux un truc, ne compte pas sur ton physique ni ta naissance, bouge-toi les fesses ! Ca fait plaisir.
Un bémol tout de même : j'ai été déçue de la voir se demander à quoi sert la réussite si on n'a pas l'amour. Ce n'est pas faux, mais dans une société où on encourage les filles à chercher avant tout un mari, ce n'était pas la peine d'insister là-dessus. Et je ne parle pas du personnage de la copine richissime et hystérique, je vais être vulgaire.


Enfin, je retiens surtout le progrès dans la vision sociale proposée par Disney, il est tellement énorme... Espérons que Raiponce ne constitue pas un retour en arrière trop violent !

vendredi 3 décembre 2010

Merci les filles !... d'hier et d'aujourd'hui

Grâce à la page Facebook de l'association La Barbe, j'ai appris que le documentaire "Encore elles !", qui a été diffusé sur France 3 et que j'ai honteusement raté, est peut être visionné en ligne sur le site de la chaîne. Le documentaire revient sur la lutte féministe des années 70, ce qui fait toujours du bien, et donne quelques clés sur les aspects les plus noirs de la situation des femmes aujourd'hui. Les Chiennes de Garde, Osez le féminisme, la Barbe et Ni Putes Ni Soumises sont citées pour montrer que le féminisme est de retour, et rappelle qu'on en a bien besoin. Hé oui, encore elles !
Pour mes lecteurs et lectrices qui s'intéressent à l'histoire du féminisme, je recommande au passage le brillant Merci les Filles ! de Virginie Berthemet, Juliette Joste, et Valérie Ganne sorti il y a quelques mois.

Curieuse coïncidence, juste après avoir vu le documentaire où l'on voyait le magazine Elle fustigé par le MLF, j'ai appris, par le blog de Sandrine, que les résultats du prix des blogueuses Elle étaient tombés. Pas de catégorie "féminisme", évidemment, mais tous les blogs ne parlant pas de godasses ou de cuisine étaient répertoriés sous "société". Et dans cette catégorie, c'est un blog féministe qui l'emporte : Olympe et le plafond de verre. Félicitations à elle ! A dire d'elle était aussi sélectionné, et si je l'avais découvert plus tôt, j'aurais été bien en peine de choisir entre elles.
C'est un beau pied de nez, n'empêche, de voir un blog féministe sacré par un magazine aussi cliché. Et si ça faisait réfléchir la rédaction ? Ou au moins les lectrices...

En parlant de documentaires, les abonné-e-s de Canal + auront le plaisir de découvrir La Domination Masculine de Patric Jean ce mois-ci. J'en au entendu beaucoup de bien et il sera diffusé le 14 décembre en seconde partie de soirée. On y parle, entre autres, de la tuerie de l'école Polytechnique de Montréal, événement totalement inconnu en France et pourtant si dramatique, dont on "fêtera" les 21 ans le 6 décembre prochain.