Bientôt le congé maternité (la quiiiiiiiiille !) et je commence à m'organiser en vue de l'heureux événement. On prépare la chambre, on prépare le lit, on fait l'inventaire des fringues et des jouets que grand frère peut léguer, on répare la poussette, on se prend la tête pour le siège auto, on fait l'inventaire des biberons...
Et en tripotant les biberons, me voilà prise d'une hésitation. Je n'avais pas assez de lait, et mon premier s'est retrouvé au biberon. Le biberon, pour nous, ça a été le bonheur : après trois jour à voir notre fils pleurer sa faim, nous l'avons vu dormir comme un ange. Il a toujours mangé de bon appétit et son père a pu le nourrir. Au rythme d'un biberon toutes les 3 heures, en se levant à tour de rôle, mon mari et moi parvenions à dormir 6 heures par nuit. Quand je vois mes copines se lever toutes les 2 heures pour donner le sein pendant une heure, je trouve qu'on a été chanceux.
Bon, c'est un peu égoïste, comme vision des choses. Notre fils a certes bénéficié de parents reposés et de bonne humeur, mais il n'a pas pu profiter de mon lait. Chaque grossesse est différente, et peut-être que cette fois j'aurai assez de lait. Il n'y a qu'une seule manière de le savoir : il faut tenter de l'allaiter et s'accrocher.
Aujourd'hui Olympe aborde le sujet en citant Mère Bordel. Mettre en place un allaitement n'est pas simple, et on n'est pas vraiment aidées. Les forums de discussions regorgent d'inquiétudes de jeunes mères perdues.
J'ai eu de la chance, la maternité où je suis allée était plutôt pas mal pour l'allaitement. J'ai été bien informée et bien prise en charge. Dès qu'on a vu que mon fils ne prenait pas de poids, ils m'ont confié un tire-lait pour vérifier les quantités que je produisais. Devant les quelques malheureux millilitres que la machine m'avait soutirés, ils m'ont proposé un biberon. Nous avons discuté d'autres options, j'ai tenté l'allaitement mixte, avant de revenir totalement au biberon.
Ce qui me fait vraiment hésiter, c'est que je refuse de repasser 2-3 jours à attendre que le lait vienne en regardant mon bébé maigrir, sachant qu'il y a des chances que je n'aie pas de quoi le nourrir. L'important, c'est que bébé soit nourri, et le priver de nourriture, même temporairement, me parait insupportable.
Je ne tiens pas plus que ça à allaiter. Ca ne m'attire pas vraiment, sans me dégoûter non plus. Il y en a qui trouvent que ça fait vache, mais ça ne me gêne pas, c'est beau une vache. Je ne gagnerais pas grand-chose à allaiter et notre expérience du biberon a été excellente. Si je me lançais, ce serait seulement parce qu'il parait que c'est ce qu'il y a de mieux pour le bébé, pas pour moi.
C'est là où le personnel de la maternité, qui était si bon techniquement, m'a heurtée au point que je me demande si je suis bien objective aujourd'hui. Plusieurs auxiliaires de puériculture et sage-femmes m'ont harcelée de questions, jusqu'à me faire pleurer, pour vérifier que je n'étais pas traumatisée par mon échec, que ça ne m'empêchait pas de me "sentir mère" et que je ne me sentais pas coupable. Coupable de quoi ? De ne pas avoir de lait ? Que puis-je y faire ? Etre mère serait donc en priorité s'acquitter de fonctions organiques ? Elles ont refusé de me croire quand je disais que j'étais heureuse de voir mon fil nourri et détendu. J'ai ressenti comme une violence cette obstination à me vouloir coupable des déficiences de mon corps, à supposer que j'étais égoïstement accrochée à mes propres désirs de pompage de tétons.
Tout ce que je veux, c'est que mes enfants soient nourris et en bonne santé. Peu m'importe le moyen.
Oui, au fait, pardon pour le choix de l'image, j'admets avoir quelquefois un humour douteux. Mais j'aime tellement la Vache Qui Rit !
Et en tripotant les biberons, me voilà prise d'une hésitation. Je n'avais pas assez de lait, et mon premier s'est retrouvé au biberon. Le biberon, pour nous, ça a été le bonheur : après trois jour à voir notre fils pleurer sa faim, nous l'avons vu dormir comme un ange. Il a toujours mangé de bon appétit et son père a pu le nourrir. Au rythme d'un biberon toutes les 3 heures, en se levant à tour de rôle, mon mari et moi parvenions à dormir 6 heures par nuit. Quand je vois mes copines se lever toutes les 2 heures pour donner le sein pendant une heure, je trouve qu'on a été chanceux.
Bon, c'est un peu égoïste, comme vision des choses. Notre fils a certes bénéficié de parents reposés et de bonne humeur, mais il n'a pas pu profiter de mon lait. Chaque grossesse est différente, et peut-être que cette fois j'aurai assez de lait. Il n'y a qu'une seule manière de le savoir : il faut tenter de l'allaiter et s'accrocher.
Aujourd'hui Olympe aborde le sujet en citant Mère Bordel. Mettre en place un allaitement n'est pas simple, et on n'est pas vraiment aidées. Les forums de discussions regorgent d'inquiétudes de jeunes mères perdues.
J'ai eu de la chance, la maternité où je suis allée était plutôt pas mal pour l'allaitement. J'ai été bien informée et bien prise en charge. Dès qu'on a vu que mon fils ne prenait pas de poids, ils m'ont confié un tire-lait pour vérifier les quantités que je produisais. Devant les quelques malheureux millilitres que la machine m'avait soutirés, ils m'ont proposé un biberon. Nous avons discuté d'autres options, j'ai tenté l'allaitement mixte, avant de revenir totalement au biberon.
Ce qui me fait vraiment hésiter, c'est que je refuse de repasser 2-3 jours à attendre que le lait vienne en regardant mon bébé maigrir, sachant qu'il y a des chances que je n'aie pas de quoi le nourrir. L'important, c'est que bébé soit nourri, et le priver de nourriture, même temporairement, me parait insupportable.
Je ne tiens pas plus que ça à allaiter. Ca ne m'attire pas vraiment, sans me dégoûter non plus. Il y en a qui trouvent que ça fait vache, mais ça ne me gêne pas, c'est beau une vache. Je ne gagnerais pas grand-chose à allaiter et notre expérience du biberon a été excellente. Si je me lançais, ce serait seulement parce qu'il parait que c'est ce qu'il y a de mieux pour le bébé, pas pour moi.
C'est là où le personnel de la maternité, qui était si bon techniquement, m'a heurtée au point que je me demande si je suis bien objective aujourd'hui. Plusieurs auxiliaires de puériculture et sage-femmes m'ont harcelée de questions, jusqu'à me faire pleurer, pour vérifier que je n'étais pas traumatisée par mon échec, que ça ne m'empêchait pas de me "sentir mère" et que je ne me sentais pas coupable. Coupable de quoi ? De ne pas avoir de lait ? Que puis-je y faire ? Etre mère serait donc en priorité s'acquitter de fonctions organiques ? Elles ont refusé de me croire quand je disais que j'étais heureuse de voir mon fil nourri et détendu. J'ai ressenti comme une violence cette obstination à me vouloir coupable des déficiences de mon corps, à supposer que j'étais égoïstement accrochée à mes propres désirs de pompage de tétons.
Tout ce que je veux, c'est que mes enfants soient nourris et en bonne santé. Peu m'importe le moyen.
Oui, au fait, pardon pour le choix de l'image, j'admets avoir quelquefois un humour douteux. Mais j'aime tellement la Vache Qui Rit !
evidemment tu fais comme tu sens
RépondreSupprimerEnfin, comme tu le sens .... quand on sait que l'idéal de la commentatrice du dessus (bonjour olympe ...) et d'une partie de ses lectrices est celui d'un pays nordique où 95 % des femmes allaitent ... Je suis désolée, à 95%, ce n'est plus un choix, mais une obligation. Et le "comme tu le sens", c'est : allaite, sauf contre indication médicale !!!
RépondreSupprimerJe m'étais bien jurée de ne plus commenter nul part (justement, suite à ce simili débat sur le 95 % ...), ce que j'ai fait jusqu'ici, mais je voulais te laisser un mot pour t'encourager à faire ..... comme tu le sens vraiment ! Et si tu le sens allaitement, que le père noel t'apporte beaucoup de lait ;-)
Joyeux noel !
Bonjour Anonyme !
RépondreSupprimerC'est toute la question du libre choix. Nos choix sont-ils libres, ou influencés ? Personellement je pense qu'il y a toujours une raison à nos choix, à trouver dans notre histoire personnelle, dans notre expériences, dans les influences que l'on a subies, dans nos besoins, nos frustrations...
Je ne sais pas comment ça se passe dans les pays nordiques. Peut-être qu'il existe une pression pour l'allaitement que nous ne soupçonnons pas, effectivement. Peut-être que l'allaitement y est tellement facilité (pas de clichés, une information correcte sur les méthodes, possibilité de concilier allaitement et travail...) que les femmes font ce choix plus facilement. Je ne dis pas que tu as tort ou raison (à mon avis, il est fort probable que tu aies raison), je dis qu'on ne peut pas conclure sans plus de données.
Je n'ai pas encore fait mon choix. Je penche plutôt pour le biberon, quand même. Je pense que je vais en parler à une sage-femme pour voir. Connaissant le personnel de la maternité où je vais, elle va essayer de me convaincre d'allaiter, mais je ne me laisserai pas avoir comme ça. ;-)
Joyeux Noël, et au plaisir de lire à nouveau tes commentaires (sous un pseudo donné, peut-être ?)
je pense pas que ta mater soit une pro en allaitement...
RépondreSupprimersi c'etait le cas ils n'auraient pas eu d'inquietude vis à vis de la quantité que tu tirais, puisque 1) le TL n'est pas du tout representatif, il ne stimule pas comme un bébé 2) vu la taille de l'estomac d'un nouveau né, quelques mililitres suffisent.
ensuite, ils ne t'auraient pas refilé un bib si vite, ils auraient verifié la mise au sein et betement attendu la mise au sein...
(et si tes copines se levaient toutes les deux heures, c bien qu'elles l'ont choisi... moi je me suis jamais levée la nuit, le couffin à coté du lit c qd meme impeccable pour allaiter sans se reveiller)
bonjour, c'est une idée reçue de penser qu on a pas assez de lait!
RépondreSupprimerune mère a toujours suffisamment de lait, il suffit de bien boire (de l eau!), mettre bébé au sein à la demande, voir plus! et ne pas donner de bib de complément...
après le choix est libre et quelque soit celui ci c'est toujours le meilleur!
Bonjour. Vous avez cru que vous n'aviez pas de lait. C'est fort dommage car la probabilité que ce soit vraiment le cas est extrêmement faible en dehors de pathologies génétiques connues et/ou de chirurgie mammaire. Je vous invite à lire un article très instructif sur le sujet intitulé "Allaitement maternel : l'insuffisance de lait est un mythe culturellement construit" que vous trouverez sur le site de l'Institut Co-naître : http://www.co-naitre.net/flire.htm.
RépondreSupprimerMon commentaire n'est en aucun cas une pression pour que vous allaitiez. Allaitez si vous en avez envie, n'allaitez pas si vous n'en avez pas envie. Mais ne préféreriez-vous faire ce choix de façon éclairée ? Que ce soit votre choix, parce que vous avez ce droit, plutôt que de renoncer à l'allaitement à cause d'une croyance sur un manque de lait qui en réalité n'existe pas ?
Merci à tous pour vos commentaires.
RépondreSupprimerIl faut dire que ma grand-mère puis ma mère ont eu un problème similaire : on leur a dit qu'elles n'avaient pas assez de lait. Je ne l'ai su qu'après, ça n'a donc pas eu d'influence sur ma situation psychologique. Pour défendre ma maternité, je dois dire aussi que le biberon ne m'a pas été proposé si vite, c'est moi qui l'ai demandé pour que le papa puisse nourrir son fils pendant que je dormais enfin. Ca nous a plu, on a continué comme ça, mais le dialogue avec le personnel a été long ; je ne l'ai pas résumé ici pour ne pas vous gaver avec mes histoires. Après, je veux bien convenir qu'ils ne sont pas parfaits, mais j'ai eu moins d'échos négatifs de chez eux que d'ailleurs.
Honnêtement, l'idée d'avoir du lait ou pas ne me touche aucunement, même si je trouve très intéressantes vos réactions et je tiens compte de ce que vous me dites. C'est avoir été harcelée par le personnel médical persuadé que je devais être dévastée par cette situation, malgré mes dénégations répétées, qui m'a laissé un souvenir douloureux.
Bon, de toute manière, j'ai décidé que ça serait le biberon, ça m'évitera de me prendre la tête et de stresser inutilement. C'est peut-être moins bon physiologiquement pour le bébé, mais une maman détendue, c'est sans prix, non ? ;-)