Lien vers la première partie.
Lien vers la deuxième partie.
Après une journée tranquille à Hanoi, nous avons repris la route, le matin du mardi 2 août, pour le village où ma Mamie est née et où vit encore un de ses frères. De là, nous devions rejoindre Hai Phong, puis la baie d'Halong.
Viet nous a embarqués dans un minibus en direction du village. Nous avons passé deux heures sur la route, deux heures où j'ai laissé mon excitation monter. J'allais rencontrer mon grand-oncle, sans doute une partie de sa famille, et peut-être voir les tombes de mes ancêtres. Ce dernier point me motivait moins que les autres, les cimetières, c'est pas mon truc, mais le reste de la famille avait l'air de trouver ça super important, alors...
Nous sommes arrivés en fin de matinée dans le village sous une pluie diluvienne. Une partie du groupe était déjà venu plusieurs fois et avait promis au chauffeur de lui indiquer le chemin ; le village avait cependant tellement changé, tant de maisons avaient été construites, qu'on a eu du mal à s'y retrouver. Mamie m'avait parlé pendant toute mon enfance d'un village miniscule et misérable perdu dans les rizières, et je trouvais une ville aux rues bordées de maisons flambant neuves, avec des boutiques bien achalandées et une circulation dense. Ca m'a fait réaliser, enfin, que le temps avait passé depuis que Mamie avait quitté le Vietnam.
Trouver la bonne rue n'a pas été simple, mais trouver la maisonnette de l'oncle a été facile : celui-ci nous attendait sous un parapluie sur le pas de sa porte, avec son fils et son gendre. Nous nous sommes retrouvés immédiatement entourés d'une chaleureux groupe de Vietnamiens qui nous abritaient sous leurs parapluies. Mamie, Tonton et Tata, relativement familiers du lieu, sont entrés dans la maison sans perdre de temps, et nous les avions suivis en hésitant un peu. Ils avaient beau être de ma famille, je ne les connaissais pas et ne voulais pas les froisser en envahissant leur espace vital de manière cavalière.
La maison était petite, mais meublée avec élégance et décorée avec soin. Nous sommes entrés par l'atelier de réparation de vélos qui fournissait la subsistance de la famille. Après l'atelier, nous avons retiré nos chaussures comme la famille, laquelle a protesté pour que nous les gardions ; nous nous sommes déchaussés quand même, nos grolles étaient trempées de pluie. La pièce à vivre est divisée en quatre espaces : un salon constitué de meubles incrustés de motifs nacrés, une salle à manger avec une table en inox et les incontournables tabourets en plastique, un escalier et des rangements à l'arrière menant à une mezzanine où, je suppose, se trouvaient les lits. Une porte, à l'arrière de la maison, conduit vers des annexes à la maison, avec la cuisine, les toilettes, la porcherie et le poulailler. Dans la cour, des bananiers ondulaient sous la pluie.
J'ai eu du mal à identifier les personnes qu'on me présentait. J'avais vu l'oncle en photo, et de toute manière il ressemble tellement à Mamie que je n'aurais pas pu me tromper. Il a eu 7 filles et un seul fils. Le fils était présent avec sa femme, ainsi que deux de ses filles avec leurs maris. Un petit-fils de l'oncle était présent avec son bébé, une petite fille de 19 ans était là aussi. J'ai été frappée par leur beauté.
Mamie a fait les présentation, mais il a fallu du temps pour que la famille vietnamienne puisse tous nous identifier. Peu importe, nous avons été accueillis comme la famille qui vient de loin mais qu'on adore revoir, avec un repas digne d'un mariage. L'un des gendres est cuisinier, et nous avons pu apprécier son art à se juste valeur. Les plats se sont succédés à un train soutenu, et vidés rapidement. La famille avait tué des poulets du poulailler, et croyez-moi, c'est autre chose que nos poulets de batterie rachitiques vendus en supermarché sous cellophane. Il y avait des crevettes, de la soupe... Au Vietnam, on ne perd rien. Même les tripes du poulet ont été utilisées dans la soupe. J'avoue que, si je peux manger plein de trucs bizarres, les tripes, c'est au-dessus de mes forces. En dessert, une montagne de pastèque a été pillée par les enfants.
L'un de mes cousins s'est éclipsé pour acheter aux enfants quelques jouets. Ces quelques babioles ont ravi les petits qui n'ont cessé de les tripatouiller. Hobbit a reçu un pistolet (arg !) lumineux et sonore (aaaaaaarg !) qui l'a plus enthousiasmé que ses parents.
La pluie n'a pas cessé et une mare profonde s'est constituée dans la cour. Aller aux toilettes est devenu une expédition. Une tante m'a munie de chaussures en plastique et d'un chapeau cônique en bambou tressé et j'y suis allée avec ma Mamie. Elle en a profité pour inspecter la cour et vérifier que son petit frère ne manquait de rien. Je suis restée un certain temps pour contempler les bananiers, le chapeau me protégeant parfaitement de la pluie toujours soutenue.
Mamie nous a servi d'interprète pour causer avec la famille, ce qui n'était pas simple vu qu'elle est à moitié sourde. Le sujet principal de conversation que j'ai eu avec les Vietnamiens, c'est les enfants. Mamie leur a expliqué que j'étais la fille du couple qu'ils avaient vu six ans auparavant (ils s'en souvenaient bien et m'ont demandé avec affection de leurs nouvelles), que le Hobbit qui tuait tout le monde avec son pistolet en plastique derrière était à moi, et qu'un bébé (snif !) m'attendait chez mes parents.
La conversation a continué sur le chapitre des enfants. D'après ce que j'ai compris des explication traduites par Mamie, c'est que le Vietnam met en place un politique de contrôle des naissances : les familles doivent être limitées à deux enfants. Mon cousin, le cuisinier, a eu un troisième enfant et a dû le cacher. Il devait s'acquitter d'une amende de 50€ (c'est lourd, pour un Vietnamien pauvre !) pour régulariser sa situation. Nous étions déjà en train de parler entre nous, en français, de lui donner l'argent, quand il nous a annoncé qu'il avait presque fini les formalités et l'aurait bientôt près de lui.
C'est le genre de choses qu'on lit dans la presse en se félicitant de vivre dans un pays "civilisé" ; la frontière avec la fiction est floue. Mais être face à une personne qui vit ce genre de situation, qui plus est une personne de sa famille, même éloignée, ça fait bizarre. Je n'étais pas au bout de mes surprises.
Nous avons commencé à parler de la jeune cousine qui tripatouillait son téléphone portable au bout de la table. Elle avait envie de se marier, ce qui provoquait les virulentes protestations de toute la famille qui l'encourageait à faire des études d'abord. Au Vietnam, les mère s'occupent de leurs enfants pendant un an au moins, et il doit être difficile de travailler dans ces conditions. Cependant, la famille avait peur pour elle : les disparitions de jeunes filles de son âge, enlevées sur la route de l'école, étaient nombreuses. Un trafic avait été organisé pour fournir des épouses aux Chinois : "ils n'ont plus de femmes, là-bas" a traduit Mamie. Tata s'est étonnée et je lui ai parlé du gender gap en Inde et en Chine sous le regard approbateur des cousines qui, sans comprendre les mots, partageaient ma colère. Je suis toujours scandalisée de constater à quel point ce drame est méconnu des Occidentaux malgré son ampleur. Et là encore, j'ai eu un choc. J'ai regardé cette jolie fille au bout de la table, ma cousine, qui partageait son patrimoine génétique avec moi, qui partageait en héritage l'histoire d'une partie de ma famille avec moi, et j'ai réalisé que cette fille, qui aurait pu être moi si Mamie n'avait pas suivi Papy au bout du monde, était en danger. J'ai regardé ses beaux bras ronds à la chair ferme et j'ai songé avec effroi que ce corps charmant risquait à tout moment d'être vendu et exploité pour du pognon, à cause de cette culture de merde, ce patriarcat qui gangrène aussi notre société occidentale bien-pensante, qui conduit les parents à préférer les garçons.
La pluie n'a pas cessé de la journée. Nous n'avons pas pu aller au cimetière, puisqu'il était situé au sommet d'une colline ; pour y accéder, il faut emprunter un chemin boueux rendu impraticable par la pluie. Tant pis, j'ai vu les vivant, c'est l'essentiel !
Ils nous ont raccompagnés au bus avec leurs parapluie. J'aurais aimé les serrer tous dans mes bras, mais je me suis abstenue, car je ne sais pas s'ils l'auraient apprécié. Je ne sais pas si je le reverrai un jour, mais, toute ma vie, je me rappellerai que, dans une petite ville du Vietnam, il y a une famille, ma famille, qui m'a accueillie comme une cousine perdue de vue, pas comme une étrangère débarquant chez eux, une famille qui élève des porcs et des poulets, qui répare des vélos, qui mange les bananes du jardin (chuis moins fière de mes fraisiers, du coup), et pour qui les drames du 20h ne sont pas de la fiction. Ce sont des gens francs, honnêtes et modestes, que j'ai aimés, tout naturellement, dès les premières secondes passées avec eux.
Le temps de rattacher les enfants dans le bus et de faire comprendre au Hobbit que son pistolet faisait un bruit d'enfer que nous n'avions pas envie d'entendre en boucle pendant le trajet, nous étions déjà loin. Hai Phong nous attendait.
C'est la troisième ville de pays, après Ho-Chi-Minh Ville et Hanoi. C'est aussi un des ports les plus importants du pays. A l'époque coloniale, les Français s'y étaient massivement installés et avaient donné à la ville une grande importance stratégique. Mais tout ça a peu d'importance à mes yeux : Hai Phong est surtout la ville où Mamie a vécu la fin de son adolescence, où elle a rencontré mon Papy, et d'où elle s'est embarquée avec lui pour la France.
Nous nous sommes installés dans un hôtel très sympa. Bon, là encore, les crépis avaient souffert et la salle de bains n'était pas belle à voir, mais on y était bien. Laissant Mamie se reposer, nous sommes sortis nous promener dans les rues aux trottoirs larges bordées de demeures coloniales et d'immeubles modernes. Nous sommes passés devant l'opéra, puis devant une église catholique devant laquelle des jeunes Vietnamiens jouaient au football. Sur la place de l'église, une fontaine ornée de dragon contrastait avec les statues d'ange sur l'escalier menant à une école catholique.
Nous sommes ensuite allés dîner dans un restaurant à l'allure classe situé juste en face de notre hôtel. C'était visiblement un restaurant destiné aux groupes d'affaires en visite dans la ville, pas une gargotte à touristes. La moitié des plats étaient sur commande et ils ont eu l'air paniqué quand nous avons demandé un plat par personne, à la française. Le service a été chaotique, avec une partie des plats oubliée. Je soupçonne que certains plats ont été faits avec les moyens du bord, et pas suivant la recette conventionnelle, pour ne pas montrer qu'ils n'avaient pas su honorer toutes leurs commandes.
Après une bonne mais trop courte nuit, et un petit déjeuner sympathique (un pho au réveil, c'est que du bonheur ! avec en prime la tête du reste du groupe qui me demande comment je peux manger ça au petit déjeuner), nous avons repris la route.
Le chauffeur a d'abord fait une halte devant l'église que nous avions trouvée la veille. Il s'avérait que cette église était celle que ma grand-mère a fréquenté dans sa jeunesse ! Son émotion était presque palpable, et, malgré mon agnosticisme, j'ai lâché ma petite larmette.
Nous avons fait un second arrêt au marché de Hai Phong. Si le marché de Hanoi est dans un bâtiment de plusieurs étages, le marché de Hai Phong est dans les rues. On y trouve principalement des denrées alimentaires (à gauche, un assortiment de pâtes), et surtout des fruits de mer et poissons en tout genres baignant dans des bassines en plastique. Les enfants ont adoré déambuler entre les crabes, les anguilles et les palourdes, malgré la chaleur.
Enfin, nous sommes partis pour la baie d'Halong.
D'après notre guide, Ha Long signifie "le dragon descendu". La baie aurait été créée par un dragon descendu du ciel pour combattre un monstre marin. Les deux mastodontes auraient écrasé les rochers qui se trouvaient là pour laisser le paysage que l'on peut encore contempler aujourd'hui. Le dragon a bien sûr été victorieux ! Scientifiquement, a ajouté Viet, les rochers ont été créés par l'érosion. C'est nettement moins glamour, mais quand même impressionnant quand on y pense : quelle puissance, quel temps il a fallu pour sculpter ces formes !
Nous avons embarqué dans le port d'Halong sur une jonque privée à midi. La jonque était sur trois niveaux : en bas, trois cabines avec salle de bain, à l'étage, une petite terrasse avec quelques chaises, une salle de restaurant et deux cabines, et en terrasse, un petit salon avec des chaines longues. Nous avons été accueillis avec un jus d'ananas qui nous a fait un bien fou par cette chaleur.
Après avoir pris possession de nos cabines (confortables, jolies, et climatisées), nous avons eu droit à un magnifique repas, principalement constitué de fruits de mer et de poisson. On ne leur a pas laissé beaucoup de restes.
Pendant que nous mangions, le bateau s'est engagé entre les rochers. J'avoue avoir été un peu déçue par ma première vision de la baie : c'est des rochers, ils sont joli, mais on les a déjà vus sur des cartes postales... Et puis, au bout de quelques minutes, j'ai compris. C'est n'est pas seulement la beauté des rochers qui fait la splendeur de la baie, mais son immensité. On avance au milieu des rochers, puis d'autres, et encore d'autres, puis encore d'autre... jusqu'à perdre tout repère. On passe dans un autre monde, dans un monde où, à chaque mètre gagné, la perspective sur les rocs change et ceux-ci ont une apparence différente : rien n'est permanent, dans la baie d'Halong. A y regarder de plus près, les rochers sont creusés à leur base par les flots : c'est l'eau de mer qui, peu à peu, grignotté le calcaire pour sculpter de petites grottes où pourraient se nicher je ne sais quels animaux fantastiques.
Le bateaux de touristes étaient nombreux, mais pas autant que je l'aurais imaginé (c'était peut-être la mauvaise saison ?). Nous avons croisé des barques de pêcheurs et des habitations flottantes où l'on garde les poissons dans des filets sous la maison.
Je ne sais pas combien de temps nous avons navigué avant d'accoster sur un des rochers. De nombreux bateaux étaient déjà amarrés et d'autres arrivaient derrière nous. Un escalier bondé de touristes nous a permis d'escalader le roc. Dans la foule, notre rythme était limité, et la montée est restée tranquille.
Nous sommes parvenus à une grotte creusée dans la roche. Dans une première salle, un petit lac aux reflets de saphir sommeillait. Un étroit boyau (gloups, faut pas être claustro !) nous a menés dans une seconde salle ornée de stalagmites et stalagtites de calcaire aux angles acérés. Un dernier couloir nous a permis d'atteindre la troisième salle, la plus grande. L'immensité de cette salle est inattendue si l'on songe aux dimensions du rocher que l'on perçoit del'extérieur. Du fond de la salle, on peut voir un rayon de lumière caresser la roche. Près de la sortie, une formation de calcaire prend la forme d'une tortue auprès de laquelle des offrandes en dongs ont été déposés.
La grotte était fraîche, mais à l'extérieur, il faisait très chaud. Un second escalier permet de rejoindre l'embarcadère : cette descente, bien que rapide, a été suffisamment longue pour que nous arrivions en sueur au bateau. Le personnel de bord nous attendait avec des serviettes humides pour nous rafraîchir : ce genre de petites attentions est sans prix.
Nous avons été ensuite conduits dans une crique où nous avons débarqué sur une plage. Nous nous sommes baignés dans cette eau à 27° dont les reflets verts rappellent vaguement Venise. Les enfants ont trouvé de petits débris de coraux dans le sable. J'ai eu une pensée pour ceux qui, au même moment, tentaient de se baigner sur les plages de France où il faisait si froid !
A notre retour au bateau, le personnel avait encore prévu une petite attention qui fait mouche : une bassine d'eau pour nous rincer les pieds. C'est pas grand-chose mais ça fait vraiment plaisir. Nous sommes repartis, et j'ai pris ma douche dans la salle de bains de ma cabine, devant une petite fenêtre où je regardais défiler les paysages changeants de la baie.
Lorsque je suis sortie de la salle de bains, le bateau s'était arrêté dans la crique magnifique où nous devions passer la nuit. Je suis montée avec les enfants sur la terrasse pour profiter du crépuscule. Les adultes nous ont rejoints peu à peu et l'idée d'un cocktail s'est imposée comme une évidence. Nous avons pris une pina colada devant le soleil couchant.
Le dîner a suivi, avec des crustacés et poissons accomodés différemment de ceux du repas de midi. Nous avons couché les enfants avant de nous installer sur le pont, dans la nuit seulement percée par les lumières des bateaux autour de nous.
Certains ont pu se lever à 5h du matin pour profiter du soleil levant sur la baie. J'ai préféré éviter, de peur de ne pas pouvoir me recoucher ensuite : une très longue journée nous attendait !
Après un petit déjeuner somptueux, nous avons pris nos quartiers sur la terrasse pour profiter une dernière fois des paysages enchanteurs.
A onze heures, tout était fini. Nous avons visité une usine de perles : quelques explications nous ont été données sur la récolte des perles et nous avons eu un quartier libre... dans la boutique. Nous avons ensuite mangé dans un restaurant un peu médiocre, avant de partir pour Hanoi.
Deux haltes nous ont été proposées sur la route.
Nous avons d'abord fabriqué une fabrique de poteries traditionnelles. Près de l'entrée, des ouvrières peignaient des petits vases et ont donné aux enfants de la peinture et des vases. Plus loin, nous avons assisté au démoulage de pots en terre cuite : de l'argile encore souple a été donnée aux enfants pour qu'ils la manipulent. Nous sommes passés devant les fours sans oser nous y attarder (il faisait encore horriblement chaud !) et nous avons assisté à la peinture d'énormes pots. La dextérité des ouvrières, qui peignent des paysages merveilleux en 10 minutes, nous a stupéfiés. Là, Mamie a causé avec des ouvrières. J'aime la voir parler vietnamien avec tout le monde, avec délectation, et les gens l'accueillir avec une tendresse respectueuse (là où un Français froncerait les sourcils d'un air de se demander quand "la vieille" va le lâcher). Les ouvrières avaient reçu en cadeau par des touristes des pièces en euros et ne savaient qu'en faire : Mamie les a échangés contre des dongs. Nous avons fini la visite par la boutique où j'ai trouvé un chouette service à liqueur pour l'équivalent de 5€. Les enfants sont retournés à l'entrée de la fabrique pour rendre l'argile qu'on leur avait donnée et dont ils avaient fait des petits vases maladroits. A leur retour, ils m'ont annoncé fièrement que leurs vases avaient été mis au four. Les Vietnamiens sont vraiment adorables avec les enfants !
La seconde halte nous a permis de déambuler dans une sorte de supermarché d'artisanat vietnamien. Vêtements en soie, sculptures sur bois, tableaux laqués, bijoux en jade, tout y était. On aurait sans doute pu trouve moins cher ailleurs, mais quand on trouve des choses qui plaisent...
Nous sommes arrivés à Hanoi, mais nous ne sommes pas passés par la ville. Nous nous sommes directement rendus à l'aéroport d'où nous devions nous partir pour Hue. Nous avons laissé Mamie aux bons soins de Viet et nous somes engagés dans l'aéroport.
Mon Hobbit s'est débrouillé comme un petit baroudeur aux contrôles de sécurité. Malheureusement pour lui, on lui a confisqué son pistolet lumineux et sonore : interdit dans l'avion ! J'ai eu du mal à le consoler, après tout c'était un cadeau de sa famille du Vietnam ! Décidément, au cours de ce voyage, il n'a pas eu de chance avec ses jouets...
La suite ici !
Lien vers la deuxième partie.
Après une journée tranquille à Hanoi, nous avons repris la route, le matin du mardi 2 août, pour le village où ma Mamie est née et où vit encore un de ses frères. De là, nous devions rejoindre Hai Phong, puis la baie d'Halong.
Viet nous a embarqués dans un minibus en direction du village. Nous avons passé deux heures sur la route, deux heures où j'ai laissé mon excitation monter. J'allais rencontrer mon grand-oncle, sans doute une partie de sa famille, et peut-être voir les tombes de mes ancêtres. Ce dernier point me motivait moins que les autres, les cimetières, c'est pas mon truc, mais le reste de la famille avait l'air de trouver ça super important, alors...
Nous sommes arrivés en fin de matinée dans le village sous une pluie diluvienne. Une partie du groupe était déjà venu plusieurs fois et avait promis au chauffeur de lui indiquer le chemin ; le village avait cependant tellement changé, tant de maisons avaient été construites, qu'on a eu du mal à s'y retrouver. Mamie m'avait parlé pendant toute mon enfance d'un village miniscule et misérable perdu dans les rizières, et je trouvais une ville aux rues bordées de maisons flambant neuves, avec des boutiques bien achalandées et une circulation dense. Ca m'a fait réaliser, enfin, que le temps avait passé depuis que Mamie avait quitté le Vietnam.
Trouver la bonne rue n'a pas été simple, mais trouver la maisonnette de l'oncle a été facile : celui-ci nous attendait sous un parapluie sur le pas de sa porte, avec son fils et son gendre. Nous nous sommes retrouvés immédiatement entourés d'une chaleureux groupe de Vietnamiens qui nous abritaient sous leurs parapluies. Mamie, Tonton et Tata, relativement familiers du lieu, sont entrés dans la maison sans perdre de temps, et nous les avions suivis en hésitant un peu. Ils avaient beau être de ma famille, je ne les connaissais pas et ne voulais pas les froisser en envahissant leur espace vital de manière cavalière.
La maison était petite, mais meublée avec élégance et décorée avec soin. Nous sommes entrés par l'atelier de réparation de vélos qui fournissait la subsistance de la famille. Après l'atelier, nous avons retiré nos chaussures comme la famille, laquelle a protesté pour que nous les gardions ; nous nous sommes déchaussés quand même, nos grolles étaient trempées de pluie. La pièce à vivre est divisée en quatre espaces : un salon constitué de meubles incrustés de motifs nacrés, une salle à manger avec une table en inox et les incontournables tabourets en plastique, un escalier et des rangements à l'arrière menant à une mezzanine où, je suppose, se trouvaient les lits. Une porte, à l'arrière de la maison, conduit vers des annexes à la maison, avec la cuisine, les toilettes, la porcherie et le poulailler. Dans la cour, des bananiers ondulaient sous la pluie.
J'ai eu du mal à identifier les personnes qu'on me présentait. J'avais vu l'oncle en photo, et de toute manière il ressemble tellement à Mamie que je n'aurais pas pu me tromper. Il a eu 7 filles et un seul fils. Le fils était présent avec sa femme, ainsi que deux de ses filles avec leurs maris. Un petit-fils de l'oncle était présent avec son bébé, une petite fille de 19 ans était là aussi. J'ai été frappée par leur beauté.
Mamie a fait les présentation, mais il a fallu du temps pour que la famille vietnamienne puisse tous nous identifier. Peu importe, nous avons été accueillis comme la famille qui vient de loin mais qu'on adore revoir, avec un repas digne d'un mariage. L'un des gendres est cuisinier, et nous avons pu apprécier son art à se juste valeur. Les plats se sont succédés à un train soutenu, et vidés rapidement. La famille avait tué des poulets du poulailler, et croyez-moi, c'est autre chose que nos poulets de batterie rachitiques vendus en supermarché sous cellophane. Il y avait des crevettes, de la soupe... Au Vietnam, on ne perd rien. Même les tripes du poulet ont été utilisées dans la soupe. J'avoue que, si je peux manger plein de trucs bizarres, les tripes, c'est au-dessus de mes forces. En dessert, une montagne de pastèque a été pillée par les enfants.
L'un de mes cousins s'est éclipsé pour acheter aux enfants quelques jouets. Ces quelques babioles ont ravi les petits qui n'ont cessé de les tripatouiller. Hobbit a reçu un pistolet (arg !) lumineux et sonore (aaaaaaarg !) qui l'a plus enthousiasmé que ses parents.
La pluie n'a pas cessé et une mare profonde s'est constituée dans la cour. Aller aux toilettes est devenu une expédition. Une tante m'a munie de chaussures en plastique et d'un chapeau cônique en bambou tressé et j'y suis allée avec ma Mamie. Elle en a profité pour inspecter la cour et vérifier que son petit frère ne manquait de rien. Je suis restée un certain temps pour contempler les bananiers, le chapeau me protégeant parfaitement de la pluie toujours soutenue.
Mamie nous a servi d'interprète pour causer avec la famille, ce qui n'était pas simple vu qu'elle est à moitié sourde. Le sujet principal de conversation que j'ai eu avec les Vietnamiens, c'est les enfants. Mamie leur a expliqué que j'étais la fille du couple qu'ils avaient vu six ans auparavant (ils s'en souvenaient bien et m'ont demandé avec affection de leurs nouvelles), que le Hobbit qui tuait tout le monde avec son pistolet en plastique derrière était à moi, et qu'un bébé (snif !) m'attendait chez mes parents.
La conversation a continué sur le chapitre des enfants. D'après ce que j'ai compris des explication traduites par Mamie, c'est que le Vietnam met en place un politique de contrôle des naissances : les familles doivent être limitées à deux enfants. Mon cousin, le cuisinier, a eu un troisième enfant et a dû le cacher. Il devait s'acquitter d'une amende de 50€ (c'est lourd, pour un Vietnamien pauvre !) pour régulariser sa situation. Nous étions déjà en train de parler entre nous, en français, de lui donner l'argent, quand il nous a annoncé qu'il avait presque fini les formalités et l'aurait bientôt près de lui.
C'est le genre de choses qu'on lit dans la presse en se félicitant de vivre dans un pays "civilisé" ; la frontière avec la fiction est floue. Mais être face à une personne qui vit ce genre de situation, qui plus est une personne de sa famille, même éloignée, ça fait bizarre. Je n'étais pas au bout de mes surprises.
Nous avons commencé à parler de la jeune cousine qui tripatouillait son téléphone portable au bout de la table. Elle avait envie de se marier, ce qui provoquait les virulentes protestations de toute la famille qui l'encourageait à faire des études d'abord. Au Vietnam, les mère s'occupent de leurs enfants pendant un an au moins, et il doit être difficile de travailler dans ces conditions. Cependant, la famille avait peur pour elle : les disparitions de jeunes filles de son âge, enlevées sur la route de l'école, étaient nombreuses. Un trafic avait été organisé pour fournir des épouses aux Chinois : "ils n'ont plus de femmes, là-bas" a traduit Mamie. Tata s'est étonnée et je lui ai parlé du gender gap en Inde et en Chine sous le regard approbateur des cousines qui, sans comprendre les mots, partageaient ma colère. Je suis toujours scandalisée de constater à quel point ce drame est méconnu des Occidentaux malgré son ampleur. Et là encore, j'ai eu un choc. J'ai regardé cette jolie fille au bout de la table, ma cousine, qui partageait son patrimoine génétique avec moi, qui partageait en héritage l'histoire d'une partie de ma famille avec moi, et j'ai réalisé que cette fille, qui aurait pu être moi si Mamie n'avait pas suivi Papy au bout du monde, était en danger. J'ai regardé ses beaux bras ronds à la chair ferme et j'ai songé avec effroi que ce corps charmant risquait à tout moment d'être vendu et exploité pour du pognon, à cause de cette culture de merde, ce patriarcat qui gangrène aussi notre société occidentale bien-pensante, qui conduit les parents à préférer les garçons.
La pluie n'a pas cessé de la journée. Nous n'avons pas pu aller au cimetière, puisqu'il était situé au sommet d'une colline ; pour y accéder, il faut emprunter un chemin boueux rendu impraticable par la pluie. Tant pis, j'ai vu les vivant, c'est l'essentiel !
Ils nous ont raccompagnés au bus avec leurs parapluie. J'aurais aimé les serrer tous dans mes bras, mais je me suis abstenue, car je ne sais pas s'ils l'auraient apprécié. Je ne sais pas si je le reverrai un jour, mais, toute ma vie, je me rappellerai que, dans une petite ville du Vietnam, il y a une famille, ma famille, qui m'a accueillie comme une cousine perdue de vue, pas comme une étrangère débarquant chez eux, une famille qui élève des porcs et des poulets, qui répare des vélos, qui mange les bananes du jardin (chuis moins fière de mes fraisiers, du coup), et pour qui les drames du 20h ne sont pas de la fiction. Ce sont des gens francs, honnêtes et modestes, que j'ai aimés, tout naturellement, dès les premières secondes passées avec eux.
Le temps de rattacher les enfants dans le bus et de faire comprendre au Hobbit que son pistolet faisait un bruit d'enfer que nous n'avions pas envie d'entendre en boucle pendant le trajet, nous étions déjà loin. Hai Phong nous attendait.
C'est la troisième ville de pays, après Ho-Chi-Minh Ville et Hanoi. C'est aussi un des ports les plus importants du pays. A l'époque coloniale, les Français s'y étaient massivement installés et avaient donné à la ville une grande importance stratégique. Mais tout ça a peu d'importance à mes yeux : Hai Phong est surtout la ville où Mamie a vécu la fin de son adolescence, où elle a rencontré mon Papy, et d'où elle s'est embarquée avec lui pour la France.
Nous nous sommes installés dans un hôtel très sympa. Bon, là encore, les crépis avaient souffert et la salle de bains n'était pas belle à voir, mais on y était bien. Laissant Mamie se reposer, nous sommes sortis nous promener dans les rues aux trottoirs larges bordées de demeures coloniales et d'immeubles modernes. Nous sommes passés devant l'opéra, puis devant une église catholique devant laquelle des jeunes Vietnamiens jouaient au football. Sur la place de l'église, une fontaine ornée de dragon contrastait avec les statues d'ange sur l'escalier menant à une école catholique.
Nous sommes ensuite allés dîner dans un restaurant à l'allure classe situé juste en face de notre hôtel. C'était visiblement un restaurant destiné aux groupes d'affaires en visite dans la ville, pas une gargotte à touristes. La moitié des plats étaient sur commande et ils ont eu l'air paniqué quand nous avons demandé un plat par personne, à la française. Le service a été chaotique, avec une partie des plats oubliée. Je soupçonne que certains plats ont été faits avec les moyens du bord, et pas suivant la recette conventionnelle, pour ne pas montrer qu'ils n'avaient pas su honorer toutes leurs commandes.
Après une bonne mais trop courte nuit, et un petit déjeuner sympathique (un pho au réveil, c'est que du bonheur ! avec en prime la tête du reste du groupe qui me demande comment je peux manger ça au petit déjeuner), nous avons repris la route.
Le chauffeur a d'abord fait une halte devant l'église que nous avions trouvée la veille. Il s'avérait que cette église était celle que ma grand-mère a fréquenté dans sa jeunesse ! Son émotion était presque palpable, et, malgré mon agnosticisme, j'ai lâché ma petite larmette.
Nous avons fait un second arrêt au marché de Hai Phong. Si le marché de Hanoi est dans un bâtiment de plusieurs étages, le marché de Hai Phong est dans les rues. On y trouve principalement des denrées alimentaires (à gauche, un assortiment de pâtes), et surtout des fruits de mer et poissons en tout genres baignant dans des bassines en plastique. Les enfants ont adoré déambuler entre les crabes, les anguilles et les palourdes, malgré la chaleur.
Enfin, nous sommes partis pour la baie d'Halong.
D'après notre guide, Ha Long signifie "le dragon descendu". La baie aurait été créée par un dragon descendu du ciel pour combattre un monstre marin. Les deux mastodontes auraient écrasé les rochers qui se trouvaient là pour laisser le paysage que l'on peut encore contempler aujourd'hui. Le dragon a bien sûr été victorieux ! Scientifiquement, a ajouté Viet, les rochers ont été créés par l'érosion. C'est nettement moins glamour, mais quand même impressionnant quand on y pense : quelle puissance, quel temps il a fallu pour sculpter ces formes !
Nous avons embarqué dans le port d'Halong sur une jonque privée à midi. La jonque était sur trois niveaux : en bas, trois cabines avec salle de bain, à l'étage, une petite terrasse avec quelques chaises, une salle de restaurant et deux cabines, et en terrasse, un petit salon avec des chaines longues. Nous avons été accueillis avec un jus d'ananas qui nous a fait un bien fou par cette chaleur.
Après avoir pris possession de nos cabines (confortables, jolies, et climatisées), nous avons eu droit à un magnifique repas, principalement constitué de fruits de mer et de poisson. On ne leur a pas laissé beaucoup de restes.
Pendant que nous mangions, le bateau s'est engagé entre les rochers. J'avoue avoir été un peu déçue par ma première vision de la baie : c'est des rochers, ils sont joli, mais on les a déjà vus sur des cartes postales... Et puis, au bout de quelques minutes, j'ai compris. C'est n'est pas seulement la beauté des rochers qui fait la splendeur de la baie, mais son immensité. On avance au milieu des rochers, puis d'autres, et encore d'autres, puis encore d'autre... jusqu'à perdre tout repère. On passe dans un autre monde, dans un monde où, à chaque mètre gagné, la perspective sur les rocs change et ceux-ci ont une apparence différente : rien n'est permanent, dans la baie d'Halong. A y regarder de plus près, les rochers sont creusés à leur base par les flots : c'est l'eau de mer qui, peu à peu, grignotté le calcaire pour sculpter de petites grottes où pourraient se nicher je ne sais quels animaux fantastiques.
Le bateaux de touristes étaient nombreux, mais pas autant que je l'aurais imaginé (c'était peut-être la mauvaise saison ?). Nous avons croisé des barques de pêcheurs et des habitations flottantes où l'on garde les poissons dans des filets sous la maison.
Je ne sais pas combien de temps nous avons navigué avant d'accoster sur un des rochers. De nombreux bateaux étaient déjà amarrés et d'autres arrivaient derrière nous. Un escalier bondé de touristes nous a permis d'escalader le roc. Dans la foule, notre rythme était limité, et la montée est restée tranquille.
Nous sommes parvenus à une grotte creusée dans la roche. Dans une première salle, un petit lac aux reflets de saphir sommeillait. Un étroit boyau (gloups, faut pas être claustro !) nous a menés dans une seconde salle ornée de stalagmites et stalagtites de calcaire aux angles acérés. Un dernier couloir nous a permis d'atteindre la troisième salle, la plus grande. L'immensité de cette salle est inattendue si l'on songe aux dimensions du rocher que l'on perçoit del'extérieur. Du fond de la salle, on peut voir un rayon de lumière caresser la roche. Près de la sortie, une formation de calcaire prend la forme d'une tortue auprès de laquelle des offrandes en dongs ont été déposés.
La grotte était fraîche, mais à l'extérieur, il faisait très chaud. Un second escalier permet de rejoindre l'embarcadère : cette descente, bien que rapide, a été suffisamment longue pour que nous arrivions en sueur au bateau. Le personnel de bord nous attendait avec des serviettes humides pour nous rafraîchir : ce genre de petites attentions est sans prix.
Nous avons été ensuite conduits dans une crique où nous avons débarqué sur une plage. Nous nous sommes baignés dans cette eau à 27° dont les reflets verts rappellent vaguement Venise. Les enfants ont trouvé de petits débris de coraux dans le sable. J'ai eu une pensée pour ceux qui, au même moment, tentaient de se baigner sur les plages de France où il faisait si froid !
A notre retour au bateau, le personnel avait encore prévu une petite attention qui fait mouche : une bassine d'eau pour nous rincer les pieds. C'est pas grand-chose mais ça fait vraiment plaisir. Nous sommes repartis, et j'ai pris ma douche dans la salle de bains de ma cabine, devant une petite fenêtre où je regardais défiler les paysages changeants de la baie.
Lorsque je suis sortie de la salle de bains, le bateau s'était arrêté dans la crique magnifique où nous devions passer la nuit. Je suis montée avec les enfants sur la terrasse pour profiter du crépuscule. Les adultes nous ont rejoints peu à peu et l'idée d'un cocktail s'est imposée comme une évidence. Nous avons pris une pina colada devant le soleil couchant.
Le dîner a suivi, avec des crustacés et poissons accomodés différemment de ceux du repas de midi. Nous avons couché les enfants avant de nous installer sur le pont, dans la nuit seulement percée par les lumières des bateaux autour de nous.
Certains ont pu se lever à 5h du matin pour profiter du soleil levant sur la baie. J'ai préféré éviter, de peur de ne pas pouvoir me recoucher ensuite : une très longue journée nous attendait !
Après un petit déjeuner somptueux, nous avons pris nos quartiers sur la terrasse pour profiter une dernière fois des paysages enchanteurs.
A onze heures, tout était fini. Nous avons visité une usine de perles : quelques explications nous ont été données sur la récolte des perles et nous avons eu un quartier libre... dans la boutique. Nous avons ensuite mangé dans un restaurant un peu médiocre, avant de partir pour Hanoi.
Deux haltes nous ont été proposées sur la route.
Nous avons d'abord fabriqué une fabrique de poteries traditionnelles. Près de l'entrée, des ouvrières peignaient des petits vases et ont donné aux enfants de la peinture et des vases. Plus loin, nous avons assisté au démoulage de pots en terre cuite : de l'argile encore souple a été donnée aux enfants pour qu'ils la manipulent. Nous sommes passés devant les fours sans oser nous y attarder (il faisait encore horriblement chaud !) et nous avons assisté à la peinture d'énormes pots. La dextérité des ouvrières, qui peignent des paysages merveilleux en 10 minutes, nous a stupéfiés. Là, Mamie a causé avec des ouvrières. J'aime la voir parler vietnamien avec tout le monde, avec délectation, et les gens l'accueillir avec une tendresse respectueuse (là où un Français froncerait les sourcils d'un air de se demander quand "la vieille" va le lâcher). Les ouvrières avaient reçu en cadeau par des touristes des pièces en euros et ne savaient qu'en faire : Mamie les a échangés contre des dongs. Nous avons fini la visite par la boutique où j'ai trouvé un chouette service à liqueur pour l'équivalent de 5€. Les enfants sont retournés à l'entrée de la fabrique pour rendre l'argile qu'on leur avait donnée et dont ils avaient fait des petits vases maladroits. A leur retour, ils m'ont annoncé fièrement que leurs vases avaient été mis au four. Les Vietnamiens sont vraiment adorables avec les enfants !
La seconde halte nous a permis de déambuler dans une sorte de supermarché d'artisanat vietnamien. Vêtements en soie, sculptures sur bois, tableaux laqués, bijoux en jade, tout y était. On aurait sans doute pu trouve moins cher ailleurs, mais quand on trouve des choses qui plaisent...
Nous sommes arrivés à Hanoi, mais nous ne sommes pas passés par la ville. Nous nous sommes directement rendus à l'aéroport d'où nous devions nous partir pour Hue. Nous avons laissé Mamie aux bons soins de Viet et nous somes engagés dans l'aéroport.
Mon Hobbit s'est débrouillé comme un petit baroudeur aux contrôles de sécurité. Malheureusement pour lui, on lui a confisqué son pistolet lumineux et sonore : interdit dans l'avion ! J'ai eu du mal à le consoler, après tout c'était un cadeau de sa famille du Vietnam ! Décidément, au cours de ce voyage, il n'a pas eu de chance avec ses jouets...
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