Voici la suite durécit de mon voyage au Vietnam. Pour la première partie, c'est * ici * !
Nous sommes partis jeudi 28 juillet au soir pour Sapa, au nord du Vietnam. Il s'agissait de prendre un train de nuit pour Lao Cai, une ville frontalière, puis un bus pour Sapa, par une route de montagne au milieu des rizières. Le lendemain, nous devions reprendre le bus, cette fois pour Bac Ha, où s'installe un très grand marché. Le dimanche soir, nous devions reprendre le train de nuit de Lao Cai à Hanoi. La bonne nouvelle, c'est que Sapa étant en altitude, il y ferait plus frais qu'à Hanoi. Mamie est restée à Hanoi, pour ne pas être fatiguée par l'excursion. Ses amis ont bien pris soin d'elle ; je sais qu'ils sonnent régulièrement à sa porte avec des victuailles diverses et de quoi faire du thé, veillant à ce qu'elle mange et boive bien.
Le train de nuit a été une excellente surprise. Nous disposions de trois cabines à quatre couchettes, propres, solides et confortables. Elles étaient exigües, mais puisqu'on allait dormir et pas faire un match de tennis, c'était suffisant. Pour l'anecdote, notre billet indiquait que nous disposions de "couchettes molles". J'ignore à quoi ressemblent les "couchettes dures" si elles existent, mais j'imagine des planches de bois et je plains les usagers.
Malgré une installation optimale des cabines, la nuit a été difficile. Le train nous a rudement secoués et faisait régulièrement des arrêts brutaux. La climatisation était réglée à fond, nous avions froid (ce dont je ne me suis pas trop plainte, vu comme j'avais eu chaud à Hanoi). Et puis je me suis mise à penser à mon Lutin, et mon coeur s'est serré. Les retrouvailles étaient loin.
Le réveil a été difficile. Une musique vietnamienne a été diffusée dans les haut-parleurs grésillants du train et les contrôleurs ont ouvert les cabines pour nous pousser à nous préparer. Nous avons remballé nos affaires, un peu stressés, et nous nous sommes rassemblés dans le couloir en faisant gaffe de ne pas perdre les gamins dans la cohue.
Viet nous a embarqués dans un minibus et nous avons immédiatement pris la direction de Sapa. Les paysage que nous voyions de la route étaient grandioses. Les montagnes aigües, les vallées encaissées, les rizières en terrasse bordées de canne à sucre... Il était 5h du matin, nous étions fatigués de notre nuit, les enfants s'endormaient doucement à l'arrière du bus.
Et puis là, j'ai réalisé que nous avions oublié Doudou dans le train. Arg. Hobbit nous a entendus en parler sans réagir : il était trop fatigué. Moi, j'ai craqué et fondu en larmes. C'était la goutte d'eau qui fait déborder le vase. J'avais dans les pattes trois années professionnellement difficiles, le stress des concours de recrutement, le stress de ma prise de poste, la peine d'avoir laissé mon bébé, le stress du départ, les deux jours alitée sans pouvoir profiter du voyage et une nuit très difficile. Doudou faisait un peu partie de la famille, mon Hobbit l'aimait énormément et je craignais sa réaction lorsqu'il comprendrait qu'il ne reverrait jamais son Doudou. A titre personnel, je m'étais attachée à cette peluche que je câlinais en l'absence de mon fils. Depuis 4 ans, il nous avait accompagnés partout, on avait failli le perdre plusieurs fois, et là, c'était fini. Je me maudissais et j'étais inconsolable.
Nous sommes arrivés finalement à Sapa. Comme celles de Lao Cai, les rues de Sapa m'ont frappée par leur caractère propre et net, contrairement à Hanoi où les façades sont passablement défraîchies et peu entretenues. Notre hôtel était bien mieux qu'à Hanoi, de décoration sobre pour ne pas dire minimaliste, mais confortable. Nous sommes allés prendre une douche dans une salle de bains un peu défraîchie. Le Hobbit a alors réalisé la perte de son Doudou et a pleuré à fendre l'âme. Nous lui avons raconté nos propres pertes et nous lui avons promis une montagne de cadeaux (ce que mon porte-monnaie regrette aujourd'hui). Nous sommes ensuite allés un excellent petit déjeuner au cours duquel nous avons lutté pour faire prendre au Hobbit une pilule de Malarone (anti-paludisme). C'était une bien dure journée qui commençait pour mon petit loup !
Nous sommes partis en randonnée. Je ne suis pas sportive du tout mais la marche ne me fait pas peur. Je craignais un peu d'avoir été affaiblie par mon malaise des jours précédents, mais la matinée s'est bien passé.
Sapa est le territoire des Hmongs "noirs". Cette ethnie doit son nom au costume bleu marine traditionnel des femmes Hmong (photo Wikimedia à droite).
A notre descente du bus, nous avons été accueillis chaleureusement par des femmes Hmong en costume. La route descendait rapidement vers leur village et elles sont descendues avec nous, veillant à ce que nous ne butions pas sur les pierres, nous causant dans un français approximatif mais fort compréhensible. C'était très sympathique, mais pas gratuit : à la première halte, elles nous ont assaillis pour nous vendre des produits d'artisanat : sacs teintés et brodés par leurs soins, bracelets, housses de coussin... Toutes nous entouraient en répétant d'un air geignard "buy to meeeee". J'ai acheté deux bracelets à l'une d'entre elle (celle qui avait un bébé dans le dos, tant qu'à choisir) et nous sommes reparties. Une femme est restée à marcher près de moi en m'appelant "copine". Elle ne m'a pas quittée et sa ténacité m'a convaincue : je lui ai acheté un sac qui, finalement, m'a servi tout au long du voyage.
Nous voyions des femmes, des filles, quelques vieillards dans les boutiques, mais pas d'hommes. Mon mari a donc demandé à Viet où ceux-ci se trouvaient, et où ils travaillaient. Viet a éclaté de rire : "Ils travaillent au bistrot !".
Nous avons traversé des rizières pour parvenir au village Hmong. Nous avons croisé des bufles et des porcs. Sur le côté de la route, un ruisseau faisait ingénieusement basculer périodiquement un pilon pour la farine de riz. Des boutiques d'artisanat Hmong bordaient la route, mais le rythme imposé par Tonton nous interdisait de nous y arrêter. Après avoir traversé un pont suspendu, nous avons fait une pause dans un bar surplombant une rivière où se baignaient des enfants. Un bufle les a rejoints et mon Hobbit a contemplé, sidéré, les enfants à la peau brunie par le soleil montés sur le dos ruisselant de la bête qui cheminait benoîtement. Mon gamin, qui a peur de l'eau et des animaux, avait l'air de découvrir un autre monde.
Nous sommes revenus à Sapa pour le déjeuner. Notre guide nous a emmenés dans un restaurant où un menu était déjà prévu : une demi-douzaine de plats étaient placés au milieu de la tablée, chacun se servant selon ses envies. On a commencé par une soupe de potiron, suivie de nems, puis de trois plats de poisson et viande accompagnés de riz blanc et de légumes. Le repas s'est terminé par un assortiment de fruits exotiques. Tout était très bon.
Nous avons ensuite rejoint notre hôtel pour une courte sieste (Hobbit a de nouveau pleuré son Doudou) avant de repartir pour une seconde randonnée. La précédente s'étant très bien passée, je me suis jointe au groupe avec confiance, bien qu'on m'aie annoncé une marche avec montée et descente. Monter et descendre, c'est quand même pas la mer à boire, et je n'ai pas peur de me fatiguer.
Nous avons d'abord traversé le marché. Dans la pénombre de l'espace couvert s'étalaient pêle-mêle des fruits et légumes que j'aurais bien été en peine d'identifier, des articles de vannerie charmants (ah, si les valises avaient été assez grandes !)... Au milieu des viandes, nous avons vu du chien, ce qui ne nous a guère surpris car nous en avions déjà entendu parler. Ce qui m'a secouée, c'est de voir la tête du chien, figée dans une expression horrifiante, exposée à côté du panier contenant le reste de son corps. Bouffer du chien, d'accord, mais exposer son cadavre comme une curiosité, je ne peux pas l'accepter.
A la sortie du marché, la route descend en pente abrupte vers la vallée. Le goudron laisse vite la place à la terre battue cabossée par les lourds véhicules de construction qui font pousser les hôtels de luxe. Mes jambes ont vite commencé à me faire mal, mais peu importe, c'était si beau ! J'ai marché lentement, à mon rythme, me laissant distancier : il vaut mieux marcher seule que forcer l'allure et ne pas pouvoir finir.
Au bout de quelques minutes, nous avons tourné pour prendre un escalier. J'ai alors réalisé que le "ça monte et ça descend pas mal" qu'on m'avait annoncé n'était qu'un euphémisme masquant une descente vertigineuse sur plusieurs centaines de mètres, par un escalier aux marches hautes et inégales constitué de pierres arrachées par endroits. Les sportifs de la famille étaient déjà loin devant, hors de portée de voix. Nous avons traversé un village, aperçu des boutiques vendant l'artisanat local, des buvettes, sans pouvoir s'arrêter. Et assez rapidement, je me suis retrouvée bloquée, les deux mollets tétanisés, au bord de tomber de l'escalier. C'était assez déprimant : quoique je fasse, malgré mes nombreuses tentatives pleines de bonne volonté (en général, quand je le dis, on ne me croit pas, mais c'est vrai, pourtant !), mon corps ne suit pas, et je me retrouve éternellement dans le rôle du boulet gémissant au milieu d'un groupe qui arrive à tout sans effort, dont certains lèvent les yeux au ciel, excédés par mes demandes d'aide qu'on prend pour des simagrées de feignante, comme si je faisait exprès de ne pas y arriver pour emmerder le monde.
Viet est venu à mon secours en me donnant un bâton de bambou pour conserver mon équilibre. J'ai donc pu descendre jusqu'en bas, lentement. Là, les enfants s'ébattaient dans un ruisseau qu'on traverse par un pont suspendu. D'habitude, j'ai la trouille de ce genre de pont, mais là, j'avais autre chose à penser. J'ai pu m'asseoir devant une sublime cascade en attendant les enfants. Un vrai bonheur.
Nous sommes repartis, j'étais à peu près requinquée. J'ai pris soin d'adopter un rythme de marche régulier, tout en profitant quand même un peu du paysage. Nous longions le torrent qui déroulait ses rubans argentés en contrebas. Des rochers brisaient le flux du torrent, donnant naissance à des tourbillons écumeux étincelant au milieu de la végétation luxuriante.
Après un second pont suspendu très haut au-dessus du torrent (ne pas penser, ne pas hésiter, ne pas regarder en bas, ne pas glapir, t'as déjà été assez ridicule !), nous avons trouvé des motos qui nous attendaient pour nous faire remonter en ville. J'ai beau être trouillarde, détester la vitesse, et avoir un très mauvais équilibre, j'adore faire de la moto. Pour une fois, je n'ai pas fait mon boulet, je suis montée sur la bécane derrière un conducteur inconnu (mais à la conduite très souple, c'est très agréable) pour remonter à pleine vitesse sur un sentier longeant un précipice. Nous avons été déposés au marché que nous avons traversé de nouveau pour regagner l'hôtel.
Mes hommes ont pris leur douche et j'ai eu la merveilleuse surprise de trouver, en entrant dans la salle de bains pour me laver à mon tour, un bain préparé pour moi par mon mari adoré. Ah ! Si je pouvais épouser cet homme plusieurs fois ! J'ai mariné comme un sachet de thé avant de rejoindre le groupe sur la terrasse de l'hôtel où ils prenaient un cocktail.
Nous avons dîné dans un restaurant à l'extrémité de la ville. Le repas a commencé par un petit fou rire : on nous a servi, en premier plat, une soupe de potiron, comme à midi. Il en faut peu pour faire rire un groupe fatigué. Le reste du repas s'est déroulé comme à midi, avec de nombreux plats, du riz, des légumes sautés, et des fruits.
J'appréhendais la première nuit sans Doudou, mais ça s'est bien passé : Hobbit a pleuré au début, mais j'ai fini par comprendre qu'il en rajoutait pour ne pas avoir à dormir. Après une petite remontrance, il est tombé dans les bras de Morphée.
Au matin, après le petit déjeuner au cours duquel mon Hobbit a pris bravement sa Malarone, le groupe est parti pour une nouvelle balade dans un jardin perché au-dessus de la ville. Pour y accéder, il fallait gravir un long escalier, ce que mes jambes perclues de courbatures refusaient d'envisager. Je suis restée à l'hôtel, tentant de dormir un peu, entre mes crises de déprime en pensant à mon bébé loin de moi, à Doudou, et à ma profonde nullité.
Le groupe est passé me prendre pour manger. Il semble que le jardin aie été superbe et qu'ils aient assisté à un spectacle de danse très sympa. Faut toujours que je loupe les trucs cool.
Le troisième repas de Sapa a, de nouveau débuté par une soupe au potiron. Cette fois, on n'a plus ri du tout. La suite, cependant, était aussi bonne et variée que d'habitude.
Nous avons rendu les chambres et sommes repartis en bus pour Bac Ha, en passant par Lao Cai et les splendides routes de montagne. Le trajet a duré trois heures, et nous avons fait une pause dans un bar où un singe en cage a beaucoup amusé les enfants.
Viet n'aime pas trop Bac Ha. A l'entendre, c'est sans intérêt. Nous n'étions là que pour le marché qui a lieu le week-end : c'est le plus grand marché de la région. Il nous a emmené dans notre nouvel hôtel, un très bel établissement pour ses deux étoiles. Nous y avons pris notre repas du soir : une soupe de pommes de terre (ah ! enfin de la variété !), des frites (les adultes ont un peu râlé, on n'est pas venus jusque là pour manger comme à Lille, mais les gosses étaient ravis), des brochettes de boeuf enveloppé dans des feuilles délicieuses, du poisson, du porc, du riz, des légumes sautés et des fruits. Après une bonne douche (oh ! un fil électrique dénudé qui pend au-dessus de la baignoire !), la nuit a été douce.
A Bac Ha, on croise aussi des Hmongs en tenue traditionnelle qui tentent de vendre leurs colifichets, mais ce sont les Hmongs "fleuris". Les costumes sont brodés de motifs multicolores exécutés au point de croix. Elles déambulent dans les rues et entre les étals du marché, chargées comme des mulets de marchandises à refiler aux touristes.
Le marché est immense. Les vendeurs sont regroupés par zone : une zone de boucherie, une zone de fruits et légumes, une zone droguerie... Les marchands d'animaux, eux aussi, étaient regroupés : une zone pour les poules, une pour les porcs, une pour les canards, une pour les chiens, une pour les bufles (ci-contre, des Hmongs fleuris au milieu des buffles à vendre), une pour les chevaux... Déambuler au milieu des bêtes est impressionant. Les petits animaux (volaille et porcelets) sont emportés dans des cages de bambous qui sont fixées sur le porte-bagage des motos. Les porcs couinent et ce débatent, ce qu'on ne peut pas leur reprocher en songeant à ce qui les attend. A la sortie du marché, nous avons trouvé une zone artisanale où nous avons acheté des nappes, des tentures, et un dragon brodé pour le Hobbit qui a eu un coup de foudre. Après une courte mais violente averse au cours de laquelle une vendeuse nous a accueillis sous sa bâche, nous avons repris le chemin de l'hôtel.
Nous avons de nouveau mangé à l'hôtel (un repas débutant par une soupe au maïs qui n'a pas vraiment eu de succès) avant de partir. Nous nous sommes arrêtés pour visiter le palais du roi des Hmongs, bâti par les colons français pour s'assurer sa coopération. Le palais est magnifique bien que la peinture jaune (le jaune colonial que l'on retrouve partout) s'écaille. Cette décrépitude donne paradoxalement un air magique au lieu, on se sent invité dans un palais perdu, caché, et ça fait rêver : si je l'achetais, si je le redécorais, si j'y vivais, si j'en faisais un hôtel...
Nous avons ensuite repris la route pour un village où nous devions embarquer pour une courte croisière sur une rivière. Le bus nous a déposés à 2 km du village. En chemin, nous avons croisé des habitations isolées d'où des enfants nous interpelaient avec une joie ingénue : "Hello ! Hello !". Il y avait des bufles (et plein de bouses sur la route) et Tata nous a fait découvrir la sensitive, une petit plante qui ne paie pas de mine mais qui se replie quand on l'effleure du doigts. Les enfants étaient fascinés (et moi aussi d'ailleurs). Les petits ont ramassé une feuille de bananier qu'ils ont agitée comme un drapeau. Il en faut peu pour s'amuser !
Lorsque nous sommes arrivés au village, il s'est mis à tomber des cordes. Le guide nous a conduits au centre culturel local (une petite maison avec des chaises et une table, quoi) pour nous abriter. La pluie est passée vite : les averses de l'été sont violentes, mais brèves. Nous sommes donc repartis sur la route maintenant boueuse vers la rivière. Nous avons croisé, au passage, un temple charmant (je kiffe les dragons sur les toits), une mare pleine de lotus superbes mais malheureusement entourée d'un chemin carrelé rendu glissant par la pluie, et des rizières où travaillaient des Vietnamiennes qui n'ont pas trop apprécié qu'on les regarde.
Après une descente acrobatique sur une pente boueuse au cours de laquelle nous avons pu voir un buffle nous doubler avec une dextérité épatante, nous avons atteint l'embarcadère. Nous sommes montés dans deux bateaux actionnés par des moteurs qui émettaient un bruit de tondeuse à gazon. La traversée m'a paru courte tant elle était agréable.
Nous sommes descendus dans un autre village, et nous avons retrouvé le bus sur le parking du bar où, à l'aller, nous avions vu le singe en cage. Il était toujours là, à la grande joie des enfants.
Nous sommes repartis pour Lao Cai. Sur la route, nous nous sommes arrêtés pour visiter une plantation de thé vert, puis, à Lao Cai, nous avons jeté un oeil sur la Chine, juste de l'autre côté d'une rivière qui marque la frontière.
Nous sommes arrivés très tôt à Lao Cai. Nous avions de longues heures à tuer avant de reprendre le train de nuit pour Hanoi. Nous les avons passées dans un restaurant, avec des bières et un bon repas. Les enfants ont beaucoup joué, et mon Hobbit a profité de son dragon tout neuf qu'il a commencé à appeler son nouveau Doudou.
Nous avons repris le train, dans la même cabine qu'à l'aller. Mon mari a tenté de chercher Doudou, sans succès : trois jours s'étaient écoulés, il ne fallait pas trop rêver...
Le retour en train m'a paru moins pénible qu'à l'aller. Peut-être qu'il n'y avait pas de surprise, que j'avais pu un peu lâcher la pression... Nous sommes arrivés à l'aube à Hanoi où il faisait plus frais qu'à notre départ : un typhon était passé par là !
Viet nous a ramenés à l'hôtel en taxi. L'hôtel, le même que nous avions quitté, a eu du mal à nous donner les chambres que nous avions réservées, et nous nous sommes retrouvés, mon mari, mon Hobbit et moi, dans une chambre pour deux personnes en attendant. Nous y avons pris une douche dans une salle de bains dans un état parfait (sans doute la seule de l'hôtel) et avons dormi entassés. La climatisation fonctionnait et nous étions si fatigués que ça n'a posé aucun problème.
Nous avons ensuite retrouvé Mamie pour manger. Elle était en forme, et nous a raconté la violence du typhon. La journée s'est déroulée tranquillement, avec une balade au marché de Hanoi (c'est immense !). Au menu du midi : tofu aux noix de cajou ; au menu du soir : bahn cuon (photo ci-contre) pris chez une cuisinière de rue et dégustés dans le hall de l'hôtel de Mamie. Le tout arrosé de Tiger beer, bien sûr !
La suite ici !
Nous sommes partis jeudi 28 juillet au soir pour Sapa, au nord du Vietnam. Il s'agissait de prendre un train de nuit pour Lao Cai, une ville frontalière, puis un bus pour Sapa, par une route de montagne au milieu des rizières. Le lendemain, nous devions reprendre le bus, cette fois pour Bac Ha, où s'installe un très grand marché. Le dimanche soir, nous devions reprendre le train de nuit de Lao Cai à Hanoi. La bonne nouvelle, c'est que Sapa étant en altitude, il y ferait plus frais qu'à Hanoi. Mamie est restée à Hanoi, pour ne pas être fatiguée par l'excursion. Ses amis ont bien pris soin d'elle ; je sais qu'ils sonnent régulièrement à sa porte avec des victuailles diverses et de quoi faire du thé, veillant à ce qu'elle mange et boive bien.
Le train de nuit a été une excellente surprise. Nous disposions de trois cabines à quatre couchettes, propres, solides et confortables. Elles étaient exigües, mais puisqu'on allait dormir et pas faire un match de tennis, c'était suffisant. Pour l'anecdote, notre billet indiquait que nous disposions de "couchettes molles". J'ignore à quoi ressemblent les "couchettes dures" si elles existent, mais j'imagine des planches de bois et je plains les usagers.
Malgré une installation optimale des cabines, la nuit a été difficile. Le train nous a rudement secoués et faisait régulièrement des arrêts brutaux. La climatisation était réglée à fond, nous avions froid (ce dont je ne me suis pas trop plainte, vu comme j'avais eu chaud à Hanoi). Et puis je me suis mise à penser à mon Lutin, et mon coeur s'est serré. Les retrouvailles étaient loin.
Le réveil a été difficile. Une musique vietnamienne a été diffusée dans les haut-parleurs grésillants du train et les contrôleurs ont ouvert les cabines pour nous pousser à nous préparer. Nous avons remballé nos affaires, un peu stressés, et nous nous sommes rassemblés dans le couloir en faisant gaffe de ne pas perdre les gamins dans la cohue.
Viet nous a embarqués dans un minibus et nous avons immédiatement pris la direction de Sapa. Les paysage que nous voyions de la route étaient grandioses. Les montagnes aigües, les vallées encaissées, les rizières en terrasse bordées de canne à sucre... Il était 5h du matin, nous étions fatigués de notre nuit, les enfants s'endormaient doucement à l'arrière du bus.
Et puis là, j'ai réalisé que nous avions oublié Doudou dans le train. Arg. Hobbit nous a entendus en parler sans réagir : il était trop fatigué. Moi, j'ai craqué et fondu en larmes. C'était la goutte d'eau qui fait déborder le vase. J'avais dans les pattes trois années professionnellement difficiles, le stress des concours de recrutement, le stress de ma prise de poste, la peine d'avoir laissé mon bébé, le stress du départ, les deux jours alitée sans pouvoir profiter du voyage et une nuit très difficile. Doudou faisait un peu partie de la famille, mon Hobbit l'aimait énormément et je craignais sa réaction lorsqu'il comprendrait qu'il ne reverrait jamais son Doudou. A titre personnel, je m'étais attachée à cette peluche que je câlinais en l'absence de mon fils. Depuis 4 ans, il nous avait accompagnés partout, on avait failli le perdre plusieurs fois, et là, c'était fini. Je me maudissais et j'étais inconsolable.
Nous sommes arrivés finalement à Sapa. Comme celles de Lao Cai, les rues de Sapa m'ont frappée par leur caractère propre et net, contrairement à Hanoi où les façades sont passablement défraîchies et peu entretenues. Notre hôtel était bien mieux qu'à Hanoi, de décoration sobre pour ne pas dire minimaliste, mais confortable. Nous sommes allés prendre une douche dans une salle de bains un peu défraîchie. Le Hobbit a alors réalisé la perte de son Doudou et a pleuré à fendre l'âme. Nous lui avons raconté nos propres pertes et nous lui avons promis une montagne de cadeaux (ce que mon porte-monnaie regrette aujourd'hui). Nous sommes ensuite allés un excellent petit déjeuner au cours duquel nous avons lutté pour faire prendre au Hobbit une pilule de Malarone (anti-paludisme). C'était une bien dure journée qui commençait pour mon petit loup !
Nous sommes partis en randonnée. Je ne suis pas sportive du tout mais la marche ne me fait pas peur. Je craignais un peu d'avoir été affaiblie par mon malaise des jours précédents, mais la matinée s'est bien passé.
Sapa est le territoire des Hmongs "noirs". Cette ethnie doit son nom au costume bleu marine traditionnel des femmes Hmong (photo Wikimedia à droite).
A notre descente du bus, nous avons été accueillis chaleureusement par des femmes Hmong en costume. La route descendait rapidement vers leur village et elles sont descendues avec nous, veillant à ce que nous ne butions pas sur les pierres, nous causant dans un français approximatif mais fort compréhensible. C'était très sympathique, mais pas gratuit : à la première halte, elles nous ont assaillis pour nous vendre des produits d'artisanat : sacs teintés et brodés par leurs soins, bracelets, housses de coussin... Toutes nous entouraient en répétant d'un air geignard "buy to meeeee". J'ai acheté deux bracelets à l'une d'entre elle (celle qui avait un bébé dans le dos, tant qu'à choisir) et nous sommes reparties. Une femme est restée à marcher près de moi en m'appelant "copine". Elle ne m'a pas quittée et sa ténacité m'a convaincue : je lui ai acheté un sac qui, finalement, m'a servi tout au long du voyage.
Nous voyions des femmes, des filles, quelques vieillards dans les boutiques, mais pas d'hommes. Mon mari a donc demandé à Viet où ceux-ci se trouvaient, et où ils travaillaient. Viet a éclaté de rire : "Ils travaillent au bistrot !".
Nous avons traversé des rizières pour parvenir au village Hmong. Nous avons croisé des bufles et des porcs. Sur le côté de la route, un ruisseau faisait ingénieusement basculer périodiquement un pilon pour la farine de riz. Des boutiques d'artisanat Hmong bordaient la route, mais le rythme imposé par Tonton nous interdisait de nous y arrêter. Après avoir traversé un pont suspendu, nous avons fait une pause dans un bar surplombant une rivière où se baignaient des enfants. Un bufle les a rejoints et mon Hobbit a contemplé, sidéré, les enfants à la peau brunie par le soleil montés sur le dos ruisselant de la bête qui cheminait benoîtement. Mon gamin, qui a peur de l'eau et des animaux, avait l'air de découvrir un autre monde.
Nous sommes revenus à Sapa pour le déjeuner. Notre guide nous a emmenés dans un restaurant où un menu était déjà prévu : une demi-douzaine de plats étaient placés au milieu de la tablée, chacun se servant selon ses envies. On a commencé par une soupe de potiron, suivie de nems, puis de trois plats de poisson et viande accompagnés de riz blanc et de légumes. Le repas s'est terminé par un assortiment de fruits exotiques. Tout était très bon.
Nous avons ensuite rejoint notre hôtel pour une courte sieste (Hobbit a de nouveau pleuré son Doudou) avant de repartir pour une seconde randonnée. La précédente s'étant très bien passée, je me suis jointe au groupe avec confiance, bien qu'on m'aie annoncé une marche avec montée et descente. Monter et descendre, c'est quand même pas la mer à boire, et je n'ai pas peur de me fatiguer.
Nous avons d'abord traversé le marché. Dans la pénombre de l'espace couvert s'étalaient pêle-mêle des fruits et légumes que j'aurais bien été en peine d'identifier, des articles de vannerie charmants (ah, si les valises avaient été assez grandes !)... Au milieu des viandes, nous avons vu du chien, ce qui ne nous a guère surpris car nous en avions déjà entendu parler. Ce qui m'a secouée, c'est de voir la tête du chien, figée dans une expression horrifiante, exposée à côté du panier contenant le reste de son corps. Bouffer du chien, d'accord, mais exposer son cadavre comme une curiosité, je ne peux pas l'accepter.
A la sortie du marché, la route descend en pente abrupte vers la vallée. Le goudron laisse vite la place à la terre battue cabossée par les lourds véhicules de construction qui font pousser les hôtels de luxe. Mes jambes ont vite commencé à me faire mal, mais peu importe, c'était si beau ! J'ai marché lentement, à mon rythme, me laissant distancier : il vaut mieux marcher seule que forcer l'allure et ne pas pouvoir finir.
Au bout de quelques minutes, nous avons tourné pour prendre un escalier. J'ai alors réalisé que le "ça monte et ça descend pas mal" qu'on m'avait annoncé n'était qu'un euphémisme masquant une descente vertigineuse sur plusieurs centaines de mètres, par un escalier aux marches hautes et inégales constitué de pierres arrachées par endroits. Les sportifs de la famille étaient déjà loin devant, hors de portée de voix. Nous avons traversé un village, aperçu des boutiques vendant l'artisanat local, des buvettes, sans pouvoir s'arrêter. Et assez rapidement, je me suis retrouvée bloquée, les deux mollets tétanisés, au bord de tomber de l'escalier. C'était assez déprimant : quoique je fasse, malgré mes nombreuses tentatives pleines de bonne volonté (en général, quand je le dis, on ne me croit pas, mais c'est vrai, pourtant !), mon corps ne suit pas, et je me retrouve éternellement dans le rôle du boulet gémissant au milieu d'un groupe qui arrive à tout sans effort, dont certains lèvent les yeux au ciel, excédés par mes demandes d'aide qu'on prend pour des simagrées de feignante, comme si je faisait exprès de ne pas y arriver pour emmerder le monde.
Viet est venu à mon secours en me donnant un bâton de bambou pour conserver mon équilibre. J'ai donc pu descendre jusqu'en bas, lentement. Là, les enfants s'ébattaient dans un ruisseau qu'on traverse par un pont suspendu. D'habitude, j'ai la trouille de ce genre de pont, mais là, j'avais autre chose à penser. J'ai pu m'asseoir devant une sublime cascade en attendant les enfants. Un vrai bonheur.
Nous sommes repartis, j'étais à peu près requinquée. J'ai pris soin d'adopter un rythme de marche régulier, tout en profitant quand même un peu du paysage. Nous longions le torrent qui déroulait ses rubans argentés en contrebas. Des rochers brisaient le flux du torrent, donnant naissance à des tourbillons écumeux étincelant au milieu de la végétation luxuriante.
Après un second pont suspendu très haut au-dessus du torrent (ne pas penser, ne pas hésiter, ne pas regarder en bas, ne pas glapir, t'as déjà été assez ridicule !), nous avons trouvé des motos qui nous attendaient pour nous faire remonter en ville. J'ai beau être trouillarde, détester la vitesse, et avoir un très mauvais équilibre, j'adore faire de la moto. Pour une fois, je n'ai pas fait mon boulet, je suis montée sur la bécane derrière un conducteur inconnu (mais à la conduite très souple, c'est très agréable) pour remonter à pleine vitesse sur un sentier longeant un précipice. Nous avons été déposés au marché que nous avons traversé de nouveau pour regagner l'hôtel.
Mes hommes ont pris leur douche et j'ai eu la merveilleuse surprise de trouver, en entrant dans la salle de bains pour me laver à mon tour, un bain préparé pour moi par mon mari adoré. Ah ! Si je pouvais épouser cet homme plusieurs fois ! J'ai mariné comme un sachet de thé avant de rejoindre le groupe sur la terrasse de l'hôtel où ils prenaient un cocktail.
Nous avons dîné dans un restaurant à l'extrémité de la ville. Le repas a commencé par un petit fou rire : on nous a servi, en premier plat, une soupe de potiron, comme à midi. Il en faut peu pour faire rire un groupe fatigué. Le reste du repas s'est déroulé comme à midi, avec de nombreux plats, du riz, des légumes sautés, et des fruits.
J'appréhendais la première nuit sans Doudou, mais ça s'est bien passé : Hobbit a pleuré au début, mais j'ai fini par comprendre qu'il en rajoutait pour ne pas avoir à dormir. Après une petite remontrance, il est tombé dans les bras de Morphée.
Au matin, après le petit déjeuner au cours duquel mon Hobbit a pris bravement sa Malarone, le groupe est parti pour une nouvelle balade dans un jardin perché au-dessus de la ville. Pour y accéder, il fallait gravir un long escalier, ce que mes jambes perclues de courbatures refusaient d'envisager. Je suis restée à l'hôtel, tentant de dormir un peu, entre mes crises de déprime en pensant à mon bébé loin de moi, à Doudou, et à ma profonde nullité.
Le groupe est passé me prendre pour manger. Il semble que le jardin aie été superbe et qu'ils aient assisté à un spectacle de danse très sympa. Faut toujours que je loupe les trucs cool.
Le troisième repas de Sapa a, de nouveau débuté par une soupe au potiron. Cette fois, on n'a plus ri du tout. La suite, cependant, était aussi bonne et variée que d'habitude.
Nous avons rendu les chambres et sommes repartis en bus pour Bac Ha, en passant par Lao Cai et les splendides routes de montagne. Le trajet a duré trois heures, et nous avons fait une pause dans un bar où un singe en cage a beaucoup amusé les enfants.
Viet n'aime pas trop Bac Ha. A l'entendre, c'est sans intérêt. Nous n'étions là que pour le marché qui a lieu le week-end : c'est le plus grand marché de la région. Il nous a emmené dans notre nouvel hôtel, un très bel établissement pour ses deux étoiles. Nous y avons pris notre repas du soir : une soupe de pommes de terre (ah ! enfin de la variété !), des frites (les adultes ont un peu râlé, on n'est pas venus jusque là pour manger comme à Lille, mais les gosses étaient ravis), des brochettes de boeuf enveloppé dans des feuilles délicieuses, du poisson, du porc, du riz, des légumes sautés et des fruits. Après une bonne douche (oh ! un fil électrique dénudé qui pend au-dessus de la baignoire !), la nuit a été douce.
A Bac Ha, on croise aussi des Hmongs en tenue traditionnelle qui tentent de vendre leurs colifichets, mais ce sont les Hmongs "fleuris". Les costumes sont brodés de motifs multicolores exécutés au point de croix. Elles déambulent dans les rues et entre les étals du marché, chargées comme des mulets de marchandises à refiler aux touristes.
Le marché est immense. Les vendeurs sont regroupés par zone : une zone de boucherie, une zone de fruits et légumes, une zone droguerie... Les marchands d'animaux, eux aussi, étaient regroupés : une zone pour les poules, une pour les porcs, une pour les canards, une pour les chiens, une pour les bufles (ci-contre, des Hmongs fleuris au milieu des buffles à vendre), une pour les chevaux... Déambuler au milieu des bêtes est impressionant. Les petits animaux (volaille et porcelets) sont emportés dans des cages de bambous qui sont fixées sur le porte-bagage des motos. Les porcs couinent et ce débatent, ce qu'on ne peut pas leur reprocher en songeant à ce qui les attend. A la sortie du marché, nous avons trouvé une zone artisanale où nous avons acheté des nappes, des tentures, et un dragon brodé pour le Hobbit qui a eu un coup de foudre. Après une courte mais violente averse au cours de laquelle une vendeuse nous a accueillis sous sa bâche, nous avons repris le chemin de l'hôtel.
Nous avons de nouveau mangé à l'hôtel (un repas débutant par une soupe au maïs qui n'a pas vraiment eu de succès) avant de partir. Nous nous sommes arrêtés pour visiter le palais du roi des Hmongs, bâti par les colons français pour s'assurer sa coopération. Le palais est magnifique bien que la peinture jaune (le jaune colonial que l'on retrouve partout) s'écaille. Cette décrépitude donne paradoxalement un air magique au lieu, on se sent invité dans un palais perdu, caché, et ça fait rêver : si je l'achetais, si je le redécorais, si j'y vivais, si j'en faisais un hôtel...
Nous avons ensuite repris la route pour un village où nous devions embarquer pour une courte croisière sur une rivière. Le bus nous a déposés à 2 km du village. En chemin, nous avons croisé des habitations isolées d'où des enfants nous interpelaient avec une joie ingénue : "Hello ! Hello !". Il y avait des bufles (et plein de bouses sur la route) et Tata nous a fait découvrir la sensitive, une petit plante qui ne paie pas de mine mais qui se replie quand on l'effleure du doigts. Les enfants étaient fascinés (et moi aussi d'ailleurs). Les petits ont ramassé une feuille de bananier qu'ils ont agitée comme un drapeau. Il en faut peu pour s'amuser !
Lorsque nous sommes arrivés au village, il s'est mis à tomber des cordes. Le guide nous a conduits au centre culturel local (une petite maison avec des chaises et une table, quoi) pour nous abriter. La pluie est passée vite : les averses de l'été sont violentes, mais brèves. Nous sommes donc repartis sur la route maintenant boueuse vers la rivière. Nous avons croisé, au passage, un temple charmant (je kiffe les dragons sur les toits), une mare pleine de lotus superbes mais malheureusement entourée d'un chemin carrelé rendu glissant par la pluie, et des rizières où travaillaient des Vietnamiennes qui n'ont pas trop apprécié qu'on les regarde.
Après une descente acrobatique sur une pente boueuse au cours de laquelle nous avons pu voir un buffle nous doubler avec une dextérité épatante, nous avons atteint l'embarcadère. Nous sommes montés dans deux bateaux actionnés par des moteurs qui émettaient un bruit de tondeuse à gazon. La traversée m'a paru courte tant elle était agréable.
Nous sommes descendus dans un autre village, et nous avons retrouvé le bus sur le parking du bar où, à l'aller, nous avions vu le singe en cage. Il était toujours là, à la grande joie des enfants.
Nous sommes repartis pour Lao Cai. Sur la route, nous nous sommes arrêtés pour visiter une plantation de thé vert, puis, à Lao Cai, nous avons jeté un oeil sur la Chine, juste de l'autre côté d'une rivière qui marque la frontière.
Nous sommes arrivés très tôt à Lao Cai. Nous avions de longues heures à tuer avant de reprendre le train de nuit pour Hanoi. Nous les avons passées dans un restaurant, avec des bières et un bon repas. Les enfants ont beaucoup joué, et mon Hobbit a profité de son dragon tout neuf qu'il a commencé à appeler son nouveau Doudou.
Nous avons repris le train, dans la même cabine qu'à l'aller. Mon mari a tenté de chercher Doudou, sans succès : trois jours s'étaient écoulés, il ne fallait pas trop rêver...
Le retour en train m'a paru moins pénible qu'à l'aller. Peut-être qu'il n'y avait pas de surprise, que j'avais pu un peu lâcher la pression... Nous sommes arrivés à l'aube à Hanoi où il faisait plus frais qu'à notre départ : un typhon était passé par là !
Viet nous a ramenés à l'hôtel en taxi. L'hôtel, le même que nous avions quitté, a eu du mal à nous donner les chambres que nous avions réservées, et nous nous sommes retrouvés, mon mari, mon Hobbit et moi, dans une chambre pour deux personnes en attendant. Nous y avons pris une douche dans une salle de bains dans un état parfait (sans doute la seule de l'hôtel) et avons dormi entassés. La climatisation fonctionnait et nous étions si fatigués que ça n'a posé aucun problème.
Nous avons ensuite retrouvé Mamie pour manger. Elle était en forme, et nous a raconté la violence du typhon. La journée s'est déroulée tranquillement, avec une balade au marché de Hanoi (c'est immense !). Au menu du midi : tofu aux noix de cajou ; au menu du soir : bahn cuon (photo ci-contre) pris chez une cuisinière de rue et dégustés dans le hall de l'hôtel de Mamie. Le tout arrosé de Tiger beer, bien sûr !
La suite ici !
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