jeudi 9 juin 2011

Peau de pêche et oeil de biche

Ce matin, Olympe nous a rapporté l'existence de la journée sans maquillage au Québec.

Personnellement, je ne me maquille jamais. Quand je dis jamais, c'est bien jamais. Quand j'ai déménagé, il y a un an, j'ai retrouvé mes vernis à ongles et rouges à lèvres séchés dans mon armoire : j'ai tout balancé. Je n'ai plus qu'une palette qu'on m'a offerte (j'aime pas jeter les cadeaux) et que j'ai gardée au cas où. Je ne me maquille jamais pour les conférences, je ne me suis même pas maquillée quand j'ai soutenu ma thèse.
Je hais le maquillage. Ca fait perdre un temps précieux dans la salle de bains, c'est chiant à mettre (je ne suis pas très adroite), ça prend de la place dans les armoires, ça coûte chez si on veut de la bonne camelotte, on ne peut pas se frotter les yeux ou se gratter comme on veut, on n'a pas le droit de pleurer, et le mascara fait des traces sur les lunettes. Bref, c'est un immense gâchis de temps, d'argent et d'énergie.
Et puis je vis bien avec ma tronche, je ne ressens pas le besoin de la modifier. Quand je vois des photos de moi maquillée, j'ai l'impression de voir une caricature. Je peux comprendre une femme qui me dirait qu'elle aime bien se voir maquillée, mais je ne pourrai pas m'empêcher de me demander pourquoi et d'imaginer qu'elle est influencée par une norme nauséabonde.

Pourquoi devrait-on se maquiller ?
Je reste persuadée que l'idéal féminin est lié à l'idée qu'on se fait de la nature. J'ai esquissé cette idée à partir de mythes grecs et je continuerai de développer ma théorie. Les humains projettent sur le corps des femmes leur rapport à la nature ; en tant que porteuse de l'enfant à naître, la femme est ambassadrice de la Nature, de la Terre.
La nature est, par certains aspects qui nous procurent du plaisir, belle ; elle est aussi, par d'autres aspects, dangereuse, désagréable, laide. Il faut donc, pour en profiter sans crainte, qu'elle soit domestiquée : on dresse et parque les bêtes, on sélectionne les races les plus agréables au sein d'une espèce, on crée des jardins d'où ce qui est laid ou dangeraux est banni et où ce qui reste de la nature est taillé, entretenu. Le corps féminin doit, dans le même élan, être débarrassé des ses attibuts de bête fauve (épilation), ce qui reste en elle de naturel doit être domestiqué et entretenu (coiffure), et ce qu'il y a de charmant en lui doit être mis en évidence (maquillage et tenue à la mode).

Les yeux sont maquillés pour rappeler le regard d'un animal dont la conquète est un trophée pour le chasseur. Le regard de velours ainsi obtenu rappelle la fourrure de la bête.
Les lèvres prennent, grâce aux rouges à lèvres, une couleur et un aspect pulpeux rappelant les fruits. L'aspect humide procuré par un gloss évoque un pétale de fleur couvert de rosée. Vous pensiez à autre chose, grands dégoûtants ! ;-)
Les ongles vernis de rouge (traditionellement) évoquent les griffes ensanglantées d'une bête féroce. Bête qui est évidemment domestiquée, comme le rottweiler des voisins.
Les fond de teint et soins donnent l'aspect d'une peau de pêche, avec des coloris rappelant le sable, ou encore les fruits (abricot, noisette...) et les fleurs (rosé...).
Les parfums ont des touches florales (rose, jasmin...), animales (musc, civette, ambre gris...), de fruits (citron...).
La mode est aux produits "naturels" (on ne va pas vous dire que vous étalez sur votre peau des produits chimiques testés sur de culs de singe, quand même !), avec des composants minéraux et végétaux.


Tout ce qui compte, c'est l'apparence : il faut se montrer, plaire, et en plus on est censées aimer ça... Le marketing des marques en profite. Regardez la vitrine d'une parfumerie que j'ai vue récemment...



Illustrations :
Jeune suédoise de 19 ans avec du maquillage (source)
Photo © Bourjois (source)
Colours (source)
Devanture d'une boutique Sephora (©une tof de moi)

12 commentaires:

  1. Ouuuh, j'aime j'aime j'aime!!!! Et particulièrement le paragraphe "Pourquoi devrait-on se maquiller?"

    Je ne me maquille jamais non plus. Enfin, si, de temps en temps, mais je n'ai que deux choses: un tube de fond de teint et un mascara. Rien d'autre. Ca me soûle pour les mêmes raisons que toi et au quotidien c'est juste hors de question. Par contre, des fois quand je sors, qu'on a un dîner ou un truc comme ça, j'aime bien de temps en temps me mettre du mascara: j'ai les yeux bleus et ça les mets en valeur, c'est vrai. Mais c'est vraiment de temps en temps: il y a plus de sorties où je ne me maquille pas que de sorties où je me maquille.

    Et puis, Mr chéri aime beaucoup quand je mets du mascara alors, une fois de temps, pour lui faire plaisir..."Oh super, t'as mis tes yeux", qu'il me dit^^.

    Super article. Je partage aussi sur FB ;)

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  2. Je me maquille, mais avant tout j'essaie de prendre soin de ma peau. J'admire les femmes qui ne se maquillent pas, je suis trop complexée (et peut-être conditionnée) pour ça!

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  3. Le maquillage comme l'épilation et comme le choix de ses fringues c'est personnel. Pourquoi est-ce qu'il "faut" se maquiller, s'épiler, mettre une jupe à un endroit et pas à un autre sous peine de se voir justifier une agression.
    Dégoûtant.
    Je partage donc ton billet. par contre là où je ne partage pas c'est que tu sembles dire que si les femmes se maquillent c'est pour obéir à la règle de plaire aux hommes.
    C'est sûrement vrai pour beaucoup de femmes mais certainement pas toutes.
    Les femmes peuvent se maquiller, s'habiller, etc pour elles.
    Je me maquille assez souvent et ça ne m'arrive pas que pour sortir. Je me maquille aussi parfois même si je sais que ça va être journéee coocooning toute seule à la maison (on peut même pas dire que je le fais pour mon compagnon quand il est pas là et de toute façon il n'aime pas spécialement le maquillage) et parfois je sors ni coiffée ni maquillée. Pourquoi? parce que j'ai envie de me plaire à moi. Rien qu'à moi. Je me trouve bien sans maquillage mais je me trouve bien aussi avec et ça m'amuse de me maquiller. je considère ça un peu comme un art de mélanger les couleurs.
    Tout comme pour les jupes ou les jolies fringues en général (y'a des pantalons bien plus sexy que certaines jupes). J'estime que je ne mérite pas un sac de patates, j'ai envie d'avoir de jolies choses POUR MOI. J'insiste parce que j'ai souvent des remarques comme quoi en tant que féministes je devrais me contenter d'un T-Shirt 3 fois trop grand et d'un jean troué et délavé à force d'être porté. Ben pourquoi? Pourquoi est-ce si tabou de reconnaître que les femmes peuvent vouloir se plaire à elles? Parce qu'elles n'ont pas le droit de penser à elle selon notre éducation basée sur le "sacrifice" des femmes qui se doivent être oublieuses d'elles-mêmes? Parce qu'elles n'existent pas hors du regard du mâle? Ben si, j'existe et je ne me considère pas comme égoiste parce que je pense être un être humain et pas un paillasson.
    On ne dit rien à un homme qui porte un costard-cravate et se rase de près tous les jours. Les hommes ont le droit de tout eux, de s'habiller n'importe comment ou de bien se saper. Dans les 2 cas on respecte leur choix.
    Pourquoi pas pareil pour les femmes?
    Attention, je ne m'adresse pas à toi, je ne dis pas que tu ne respectes pas hein,je comprends bien le sens de ton billet. Je parle d'un point de vue général.

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  4. @ Working Mama : merci encore pour tous ces compliments. Tu me diras combien je te dois ! ;-)

    @ Aggie : tu sais, je suis assez complexée, moi aussi. Je me suis longtemps maquillé lourdement les yeux (le seul truc que je trouve pas trop moche chez moi) pour faire oublier mon pif (que je déteste). Mon mari adorait ça, d'ailleurs. Mais j'ai fini par accepter mon pif, c'est le mien, après tout. Et j'ai cessé de me maquiller pour toutes les raisons que j'ai développées ici (le mascara sur les culs de bouteille qui me servent de lunettes a été déterminant).
    Chacune a un rapport particulier avec son corps et avec son visage. C'est à toi de voir ce que tu veux en faire, et quelles influences extérieurs sont significatives dans ce rapport. Personne n'a le droit de porter un jugement là-dessus.

    @ Alice : Je n'ai pas développé le fond de ma pensée là-dessus, car mon objectif ici est d'exposer ce que symbolise, à mon avis, un visage maquillé.
    J'ai dit que je "ne pouvais pas m'empêcher" de penser qu'une femme maquillée est influencée par la norme. Je vois ça comme une déficience de ma part : je ne sais pas imaginer autre chose. Peut-être que personne n'a pu me prouver que ça pouvait être autre chose.
    A mon avis, on se maquille pour plaire aux autres (pas seulement le compagnon, mais aussi le collègues, les amis...) et se plaire à soi-même (c'est important de ne pas avoir envie de fuir quand on croise un miroir !). Là où la norme intervient, c'est dans la définition de "plaire". Je pense (je suis ouverte à la contradiction) que plaire (à soi et aux autres), c'est coller à la norme. Je propose l'hypothèse que cette norme repose sur ce que je développe ici : un lien à la nature.
    La norme me dégoûte, je pense que c'est clair pour tout le monde =] . Mais il y a une chose que je n'ai jamais pris le temps de dire (et je te remercie de me fournir l'occasion) c'est que je ne vois pas le mal qu'il y a à jouer avec la norme. Toi, tu te maquilles, très bien, si tu aimes ça ! Nous sommes *libres* de choisir. Ce que je demande, c'est que le choix puisse être fait en connaissance de cause, que nos vies ne se résument pas à un effort pour coller à la norme, et que la norme ne serve pas de justificatif pour nous agresser.
    Je joue avec les normes à ma manière aussi. Je ne me maquille pas, mais j'aime bien de temps en temps porter des jupes longues. J'adore sentir des froufrous autour de mes chevilles, ça me fait me sentir comme une princesse. Pas très féministe, comme symbole, hein ? ;-)

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  5. "Ce que je demande, c'est que le choix puisse être fait en connaissance de cause, que nos vies ne se résument pas à un effort pour coller à la norme, et que la norme ne serve pas de justificatif pour nous agresser."

    Tout à fait d'accord!

    (pis si tu aimes les frousfrous sur tes chevilles tu as raison d'en profiter :-) )

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  6. Tu ne sais pas a ce que sert le maquillage ?

    A marier les moche pardi.

    Et une fois marier, elle peuvent trouver enfin a travail a leurs capacité, s'occuper des gosses.

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  7. J'aime me maquiller pour ma part, et pas à cause d'une norme... Je vais t'expliquer en tout cas.
    Alors, moi, je suis plutôt jeune.
    Je parle de sujets dérangeants, apparemment. Le féminisme, en tout cas, l'est.
    Que fait-on alors, selon toi ?
    Les gens à qui je parle n'ont pas d'arguments, alors que moi, oui ; je suis féministe, et bien souvent les personnes à qui je parle ( des adultes, pour ce qui est des personnes de mon âge, je n'essaie même pas ) sont... Normales.
    Disons que, sans maquillage ( et quand je dis maquillage, c'est juste un trait noir sous les yeux voire un peu de noir ou de brun sur les paupières si l'envie m'en prend, et seulement le week-end ), il est bien simple de me repousser. " Tu es trop jeune, tu ne sais pas ". Combien de fois ai-je entendu cette phrase, fusant alors même que je n'avais fait qu'émettre mon point de vue, me coupant la parole alors que j'amorçais une tentative pour que les gens comprennent pourquoi j'avais ces positions ? Combien de fois au milieu d'un groupe d'adulte ai-je été humiliée et rabaissée en raison de mon âge ? Combien de fois ai-je dû ravaler du dégoût et des larmes devant des amis de mes parents, par exemple, qui, ayant un avis contraire au mien, avaient pris le parti de me faire taire en me rabaissant et en se moquant de moi ?
    Peut-êre vas-tu penser que ce que je dis est excessif. Mais ces moqueries, dites " gentilles " alors qu'elles étaient loin de l'être, n'ont jamais cessé de me blesser.

    Lorsque je me maquille, c'est du maquillage noir. Cela va peut-être également sembler excessif, mais lorsque j'en porte, je suis plus imposante, plus crédible. Et les adultes cessent de m'humilier, ils m'écoutent. S'ils font des blagues, celles-ci sont moins blessantes ; ils n'ont rien à reprocher à mon argumentation lorsqu'ils ne connaissent pas mon âge. Avec du maquillage, peu certes mais néanmoins assez pour me plaire ( cela est également un facteur très important pour moi, et ce doit aussi être pour ça que lorsque j'en porte je suis moins timide ), on me respecte plus. Et si on connaît mon âge, qu'importe ! On a tendance, inconsciemment, à juger sur l'apparence. Et ça m'arrange bien, des fois.

    Enfin, quand je mets du maquilage, je me sens plus " moi" . Parce qu'il est noir, et que j'aime beaucoup ça, premièrement. Mais aussi parce que j'ai l'impression qu'en ayant ce reflet dans le miroir, je vois également quelque chose de plus ressemblant à ce que je suis dedans.
    J'ai le sentiment ( peut-êre erroné, mais souvent certanes remarques le confirment ) que je suis (bien) plus mature que la plupart des gens de mon âge. Physiquement aussi, même sans maquillage. Mais ce n'est pas la même chose.

    Beaucoup désapprouvent mon maquillage. Ils disent que je devrais mettre plus de couleurs...
    ( Décidément, le noir ne plait pas à beaucoup de monde... Et je l'ai payé très,très, très cher, non seulement parce que j'en portais mais parce que j'étais de sexe féminin... Et que j'étais seule )


    Je ne suis pas si jeune que ça. Néanmois, j'ai la tare de l'être un peu, un peu trop sans doute aux yeux des gens qui n'aiment pas mes paroles.

    Enfin, cela ne m'empêche pas de comprendre ta position ! =)

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  8. @ Emily : si je comprends bien, tu te maquilles pour coller à une image d'une femme adulte ? te donner une image de maturité ?
    Comme je le disais à Alice, maquille-toi si tu veux, où est le problème ? Au moins, toi, tu sais pourquoi tu le fais...

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  9. De femme adulte, n'exagérons rien. Et pas pour y coller, mais pour renvoyer cette image afin que si on s'oppose à mes arguments, on en aie des vrais également... Pour qu'on me juge sans avoir mon âge en principal facteur. Parce que je sais que dans tous les cas, on me juge, et qu'on ne me donnera de vrais arguments que si on me considère presque comme une égale ( pas tout à fait, ce serait inquiétant ) et que l'apparence physique ( et je suis la première à le déplorer ) compte beaucoup pour... La plupart des gens ? Ceux que je connais en tout cas.


    Oui... Enfin après certaines se maquillent effectivement pour coller à la norme, et ça, ça m'énerve assez, mais elles font comme elles veulent...

    Désolée, je n'ai pas lu les autres commentaires...
    C'était juste pour dire, comme ça, que ce n'est pas forcément la norme qui pousse à se maquiller, avec un exemple.

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  10. Très bel article bien pertinent.
    Personnellement, je me maquille, et je m'épile (pas en ce moment parce que je suis célibataire et que ça m'emmerde et que ça coute cher et que ça fait mal, oh la la tout ça ^^ et je le fais quand même quand j'ai un mec!).
    Je suis féministe, je suis une féministe engagée et radicale, j'assume et je me tape tous les poncifs sur la féministe hystérique (n'étant pas muette), les "tu as un problème avec les hommes" (n'étant pas mariée avec 2 enfants). Alors, là où j'ai l'avantage, c'est que je suis "jolie", je correspond aux critères sociétaux sur la fille séduisante physiquement. Donc je n'ai pas droit au "t'es féministe parce que personne ne veut te b*****". C'est une chance parce que ça me serait surement difficile à supporter, en plus du reste.
    Et je voulais témoigner, je ne pense pas me maquiller pour moi, d'ailleurs quand j'ai la flemme, je ne le fait pas. Mais je le fait systématiquement si je sors et voit des gens de mon entourage. Comprenez, je sors le chien le matin la gueule à l'envers et sans maquillage, mais parce que je ne vais croiser que des anonymes pour moi, donc je m'en fout...
    Et si je me maquille c'est pour les autres, pour les hommes, et pour les femmes. Parce que j'ai très bien intérioriser le si tu veux plaire aux hommes, il faut montrer par tout un tas d'actes de soumission (maquillage épilation, talons hauts et tout ce qui va avec la "féminité" sociale) que je suis prête à jouer le jeu. C'est clairement une aliénation, je le sais, et même, je le dis à mes amoureux qui me disent en général, mais non, mais pas du tout... Parce qu'ils ne veulent pas que j'arrête de me maquiller et de m'épiler, mais qu'ils ne veulent pas non plus se voir comme ses types qui "m'obligent" à tous ces actes de soumission. Donc ils me disent, que ce n'est pas de la soumission, sinon ça signifierait domination volontaire de leur part. Bref, ils sont aussi dans un rapport du regard d'autrui, c'est à dire déjà qu'ils sont avec une nana casse couille qui la ramène sur le féminisme tout le temps, il faut au moins qu'elle soit jolie à regarder, histoire que les autres hommes ne se foutent pas trop de leur gueule (c'est elle qui porte la culotte dis-donc hein ahahahah!).

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  11. (suite)Bref, je vis dans la terreur de ne pas être aimée si je ne me soumet pas au diktat social de la féminité. Je trouve ça injuste, pathétique, moche, minable contraignant et sommes toute humiliant, mais moins pire que de me retrouver seule parce que pas assez soumise. Ainsi, je "paye" en quelque sorte mes velléités et toute mon attitude féministe avec un acte de soumission à coté qui permet d'atténuer de compenser en quelque sorte. C'est assez pathétique, cela me provoque un peu d'inconfort intellectuel pour cause de manque de cohérence entre cette attitude (maquillage) et mes valeurs (égalité homme-femme) mais on fait allé. Je le vis quand même bien, hein faut pas déconner, ça ne m'empêche pas de dormir la nuit ^^
    Mais je trouve qu'il faut tout de même être honnête avec soi-même et reconnaitre que ben non, on ne se maquille pas pour soi. Mais bien pour les autres, et plus précisément pour être compliante et se soumettre au regard masculin qui dicte ce qui est "beau". C'est à dire que j'ai totalement intériorisé la règle matraquée depuis mon enfance qui est que si tu veux qu'un homme t'aime, ben il faut qu'il te trouve à son gout. Après, il pourra t'aimer en plus vraiment pour la personne que tu es, pour ta personnalité, mais avant, viens en premier, le fait que tu le fasses bander. Il ne bande pas, il ne t'aimera pas. Et le corolaire, chez une femme, ce qui fait bander, ce n'est pas l'intelligence, la réussite professionnelle, etc, c'est le physique. Un point c'est tout. Si tu veux qu'on t'aime, sois belle.
    Faut arrêter de se mentir, c'est de là que ça vient (pour moi) et pas d'ailleurs.
    C'était long, long, long et je m'en excuse. Et ça n'engage que moi, ce n'est que mon avis.

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  12. Merci Bérénice pour ce commentaire avec lequel je suis à 100% d'accord ! :-)
    Je n'irais pas jusqu'à parler d'aliénation : tu as choisi de te conformer au comportement attendu d'une femme, c'est ton droit, je ne le critiquerai même pas puisque, si je ne me maquille pas, je fais plein d'autres trucs pas très contestataires. Je veux avoir le choix. Tu as fait ton choix, tu sais clairement ce que tu fais, c'est cool, épicétou. Et puis il faut bien faire des choix, dans la vie. Si tu te maquilles, tu es dans le stéréotype de la femme coquette, sinon, dans celui du thon négligé. Entre la peste et le choléra...
    Chez la plupart des femmes se plient au cliché pour constater l'effet qu'elles ont sur les autres et apprécier l'image qu'ils leurs rendent d'elles-mêmes. Même par anticipation, en se regardant dans le miroir, elles se disent "oh, ils vont me trouver belle". On est toujours dans le regard de l'autre, ou au moins dans une image de la beauté qui suivent des canons qui schlinguent...

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