vendredi 15 avril 2011

Top cheffe

Quelle est la différence entre un cuisinier et une cuisinière ?
Un cuisinier, c'est un type dont le métier est de faire la cuisine. C'est un métier noble et exigeant.
Une cuisinière, c'est un appareil électroménager.

C'est marrant, tout de même, dans les familles, ce sont en majorité les femmes qui font la bouffe, mais quand ça devient sérieux, professionnel, ça devient un truc de mâles.

Heureusement, la profession se féminise. Et cette année, les deux finalistes de l'émission Top Chef étaient des femmes. Comble du bonheur, elles ont été présentées comme des pros et non comme des gonzesses arrivistes, mesquines et leur physique n'a pas été mis en avant.

Le hasard a voulu que je revoie Ratatouille juste après la finale de Top Chef. J'adore les films de Pixar et Ratatouille est un de mes favoris (il a contribué à me donner envie de me mettre à la cuisine). Je n'ai jamais été objective avec ce film, et je n'avais pas remarqué, jusqu'alors, à quel point le personnage de Colette était stéréotypé. Au contraire, elle exerce un métier d'hommes et fait de la moto, ça a suffi à me convaincre. Mais les clichés se glissent partout. On dénonce souvent les stéréotypes sexistes dans les livres pour enfant et les magazines, mais les dessins animés sont gratinés aussi.
Colette est jolie, d'abord. Sa première apparition charme le héros. Son tablier seyant épouse ses formes en bouteille de Coca toutes droites issues des fantasmes d'un geek de chez Pixar.
Mais elle n'est pas commode. Lors de sa première discussion avec le héros, elle est terriblement agressive. "Combien de femmes tu vois ici ? Je suis la seule !" Colette a réussi parce qu'elle a une volonté de fer et qu'elle a travaillé dur. On est en plein dans le bon vieux cliché qui veut qu'une femme ne peut réussir dans un métier d'hommes sans être une harpye arriviste. Son caractère est souligné par le fait qu'elle soit motarde.
Colette forme le héros : forcément, l'éducation est affaire de femmes ! Elle avoue être bavarde : lorsque le héros la remercie pour ses conseils, elle lui répond "merci de m'avoir écoutée !".
Pire que tout, lorsque le héros l'embrasse de force, elle se défend mollement pour finalement céder. Ce baiser imposé lui révèle ce qu'elle voulait "vraiment"...
Enfin, Colette ne sait pas créer. Elle ne fait que reproduire "au mot près" les recettes du chef Gusteau (un homme, forcément), sans s'autoriser la moindre fantaisie. Lorsque le héros improvise, elle s'oppose à lui avant de l'accompagner comme une bonne petite compagne. Elle défend la mémoire de Gusteau, au contraire du chef nain dont je ne me rappelle jamais le nom, transmet les habitudes et traditions du métier, mais n'apporte rien d'autre qu'un savoir-faire appris pas coeur.

Bon, ce n'est pas le seul cliché du film. Pourquoi toutes les bagnoles du film sont-elles antédiluviennes alors que la moto rutilante de Colette prouve que la scène a lieu au XXIème siècle ?

Ce film a quand même du bon, quelque part : mon hobbit est fou de cuisine, il ne voit pas ça comme un truc de filles. On passe de super moments à faire des pizzas et des gâteaux, tous les deux !

2 commentaires:

  1. Cuisiner en duo homme/femme c'est toujours sympa. J'aime aussi énormément.
    Sinon: super ton analyse de la cuisinière dans "Ratatouille" !

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  2. Merci pour le compliment !

    Personnellement je débute en cuisine. J'ai découvert très récemment que ça me plaisait (je ferai peut-être un billet là-dessus un jour, c'était marrant). Avant, seul mon mari cuisinait, maintenant, c'est plutôt moi, mais on aime bien se faire de bons petits plats le week-end tous ensemble, papa, maman et le petit marmiton. Quelle que soit l'activité, c'est toujours meilleur en famille !

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