Je disais il y a deux jours que le sexisme ne naissait pas de la misère, il est universel. Mais il faut bien reconnaître que la misère favorise l'expression de formes extrêmes du sexisme.
Olympe a relevé, dans un article du Figaro sur les migrants arrivant à Lampedusa, un tout petit paragraphe sur lequel le journaliste n'a pas insisté mais qui est tout de même lourd de sens : "Tous, exclusivement des hommes jeunes, plutôt pauvres et rarement francophones, racontent la même histoire. Comme Tarek, 20 ans, parti il y a vingt jours de Kairouan. «Nous étions entassés à 150 dans un bateau prévu pour 60, explique le garçon. Au cours du trajet pour Lampedusa, douze filles ont été jetées à la mer."
Douze filles tuées dans des conditions épouvantables. Une phrase, puis silence radio. Douze vies valent-elles si peu ?
A ce propos, dans les commentaires du billet d'Olympe, cultive ton jardin propose un lien vers le site de MSF qui relève que ce genre d'événement n'est pas exceptionnel. Elle rappelle aussi que le sujet a (brillamment à mon avis) été développé par Marie N'Diaye dans Trois Femmes Puissantes à travers le personnage de Khady Demba. A part dans ce livre, je n'avais jamais entendu parler de ce phénomène. Pourtant, ça n'a rien de surprenant, quand on y pense. Quand l'argent manque, quand le danger guette, le groupe sacrifie les femmes. Petites filles recevant moins de nourriture et de soins médicaux que leurs frères, mères mourant en couches fautes de soins, inertie des autorités face aux violences (je pense, en rédigeant cette liste, aux violences dénoncées dans Le Livre Noir de la Condition des Femmes)... Même en France, l'argent public est plus dépensé dans des activités profitant aux garçons qu'aux filles. Ces choix ne sont pas forcément conscients, mais le résultat est là. Nous sommes le lest qu'on lâche lorsque l'homme ne parvient pas à atteindre le ciel.
Olympe a relevé, dans un article du Figaro sur les migrants arrivant à Lampedusa, un tout petit paragraphe sur lequel le journaliste n'a pas insisté mais qui est tout de même lourd de sens : "Tous, exclusivement des hommes jeunes, plutôt pauvres et rarement francophones, racontent la même histoire. Comme Tarek, 20 ans, parti il y a vingt jours de Kairouan. «Nous étions entassés à 150 dans un bateau prévu pour 60, explique le garçon. Au cours du trajet pour Lampedusa, douze filles ont été jetées à la mer."
Douze filles tuées dans des conditions épouvantables. Une phrase, puis silence radio. Douze vies valent-elles si peu ?
A ce propos, dans les commentaires du billet d'Olympe, cultive ton jardin propose un lien vers le site de MSF qui relève que ce genre d'événement n'est pas exceptionnel. Elle rappelle aussi que le sujet a (brillamment à mon avis) été développé par Marie N'Diaye dans Trois Femmes Puissantes à travers le personnage de Khady Demba. A part dans ce livre, je n'avais jamais entendu parler de ce phénomène. Pourtant, ça n'a rien de surprenant, quand on y pense. Quand l'argent manque, quand le danger guette, le groupe sacrifie les femmes. Petites filles recevant moins de nourriture et de soins médicaux que leurs frères, mères mourant en couches fautes de soins, inertie des autorités face aux violences (je pense, en rédigeant cette liste, aux violences dénoncées dans Le Livre Noir de la Condition des Femmes)... Même en France, l'argent public est plus dépensé dans des activités profitant aux garçons qu'aux filles. Ces choix ne sont pas forcément conscients, mais le résultat est là. Nous sommes le lest qu'on lâche lorsque l'homme ne parvient pas à atteindre le ciel.
Illustration parue dans le Journal des Dames et des Modes en 1797, accompagnant l'article intitulé Rapport sur le premier voyage aérien du Citoyen Garnerin avec la Citoyenne Henri.
A lire d'urgence! "L'assrvissement des femmes" de Stuart Mill! Ca date de 1869 et c'est formidable, venant d'un homme qui alla au bout de ses idées et dont la femme fut extraordinaire...on purra ire aussi De la nature, du même auteur: ça décoiffe!
RépondreSupprimer*
Orlando
Les femmes, ces indésirables ... je suis en plein dedans moi aussi. La réflexion sur la blogosphère féministe est vraiment une histoire collective.
RépondreSupprimerEt je suis en train de lire "Trois femmes puissantes" mais je n'en suis pas encore à l'histoire de Khady Demba. La première partie m'a bouleversée, j'ai hâte d'en être à celle dont tu parles.