dimanche 9 janvier 2011

Laïcité sélective bis : le halal

La Cène, Léonard de Vinci : ils ont mangé casher, non ?

Je poursuis ici mes réflexions initiées dans le billet précédent.

Tout récemment, une campagne de la Fondation Brigitte Bardot qui dénonce l'abattage rituel (comprendre halal et casher) comme provoquant des douleurs innommables chez la bête m'a interpelée. Venant de Bardot, on peut se demander si c'est bien de protection des animaux qu'il s'agit, d'autant plus que d'autres méthodes d'abattage couramment utilisées en France (notamment l'abattage du cochon) ou les conditions d'élevage des volailles pour le foie gras n'ont jamais été dénoncées par la Fondation avec une telle vigueur.
Après une recherche rapide sur les conditions d'abattage des animaux, j'ai bien l'impression que l'abattage rituel n'est pas le seul type d'abattage qui pose problème. Pour le bien des animaux qui est censé être l'objectif de la Fondation, il est indispensable de lancer une réflexion de fond sur la question. Mais voilà, quand il s'agit de bouffe comme pour le reste, c'est deux poids, deux mesures : pas touche à notre patrimoine boustifaillesque, pas de remise en question, alors que quand il s'agit du halal et du casher (notez que les Juifs prennent aussi au passage, comme quoi l'antisémitisme fait encore des étincelles), les critiques fusent. Que ces critiques soient justifiées ou non, je n'en sais rien, et ce n'est pas la question : si c'est vrai, il faut aussi dénoncer le reste, c'est tout ce que je demande.

Autres polémiques visant directement les musulmans : le service de viande halal dans certains Quick et dans les cantines. Là, le tollé est provoqué par ceux qui considèrent que le halal leur est imposé et qui réclament le libre choix. J'imagine que, si c'était possible, halal et non halal cohabiteraient en cuisine, je suppose donc que les cuistots ne sont pas stupides et que, si un restau fait du halal, il ne doit faire que ça. Si j'ai tort, je reconnais que mon raisonnement ci-dessous ne tient pas.
Sans halal dans les Quick, particulièrement ceux implantés dans des zones où une grande partie de la population est musulmane, ce sont les musulmans qui n'ont pas le choix : pas de Quick pour eux ! Le libre choix du non-musulman est-il donc plus important que celui du musulman ? C'est d'autant plus absurde que, face au Quick halal, le non-musulman amateur de burgers a toujours le choix : manger un burger halal qui, comme disait mon grand-père, ne va tout de même pas lui boucher le trou du c*l (les artères, je dis pas...), aller dans un Quick non halal, ou aller chez un concurrent. Ca fait 3 alternatives : dire que le halal s'oppose au libre choix est quand même culotté.
Dans les cantines, même chose : vaut-il mieux laisser les gamins musulmans jeûner ou servir du halal ? D'ailleurs, en parlant de cantine, je consulte régulièrement le menu de la cantine de mon fils : dans ma ville, la cantine sert du poisson tous les vendredis. C'est bien utile pour les petits chrétiens qui peuvent manger autre chose que des légumes le vendredi, mais rien que pour faire ch*er le monde, j'ai bien envie de me plaindre pour que, au nom du libre choix, on aie de la viande le vendredi, ou le choix entre les deux. Il n'y a pas de raison que les chrétiens imposent leurs habitudes alimentaires à ma famille ! Ici encore, deux poids, deux mesures ! Sur le poisson le vendredi à la cantine, silence radio, alors qu'un steak halal provoque un tollé.

De toute façon, le seul régime alimentaire qui soit vraiment bon pour l'esprit, c'est le régime pastafarien.


1 commentaire:

  1. Quelques remarques : l'abattage rituel halal et casher c'est la même chose : l'animal est égorgé sans étourdissement préalable (étourdissement : électro-narcose pour les volailles et les porcs ou matador-pistolet pour les bovins ; les cochons sont épargnés par ce mode d'abattage puisque leur "viande" est considérée haram/illicite). Le problème et il y en a un, c'est la démocratie : la France a voulu se doter via sa représentation nationale -le parlement- de lois "humanisant" la mise à mort des animaux dans les abattoirs, et ce depuis la fin du XIXème siècle ; ces lois ont été voulues par le peuple et ses représentants et je t'assure que la France n'est pas en pointe en matière de protection animale, loin de là ! Comme les observants de l'Islam ne mangent pas toutes les parties des animaux, il faut savoir que ces morceaux sont recyclés vers la consommation courante sans AUCUN étiquetage et du coup, ça devient un problème d'information et de démocratie ; si les lois sont applicables ou non quand ça arrange et sans qu'on sache ni où ni quand, moi ça me pose question. Enfin, et sans vouloir être lourde ou technique, sache que l'abattage halal/casher est strictement contrôlé avec places contingentées dans les abattoirs et qu'il est DEROGATOIRE à la loi française, ce qui est bien le moins ! Les abattages clandestins sont STRICTEMENT interdits pour des raisons SANITAIRES, et j'espère un peu pour les animaux. Enfin, dans certaines municipalités rhône-alpines, les restaurants collectifs (écoles notamment) servent deux menus végétariens par semaine le midi : ces jours-là ils font le plein de petits musulmans et de petits israélites qui mangent de bon appétit ! Dernière remarque, on ne fait pas autant de cas des végéta*iens (végétarienne depuis 11 ans, je peux en témoigner) qui eux mangent sans souffrance et sans violence envers les animaux, à empreinte réduite sur les ressources de la planète, et qu'on traite comme minorité négligeable et en se gaussant. Finalement, le relativisme culturel marche avec quelques-uns mais pas avec les autres ! Je termine en citant le Recteur de la Mosquée de Paris qui ne voit aucun inconvénient "canonique" à ce que les animaux soient étourdis avant saignée. Pourquoi ne pas l'écouter et le soutenir ?

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