Aujourd'hui 25 novembre, c'est la journée internationale contre la violence faite aux femmes. Je suis toujours un peu dubitative quant à l'utilité des "journées internationales contre ceci-cela", mais bon, tout est bon à prendre pour marteler (encore) le message.
Petite revue de presse, d'abord.
Le Monde propose un article qui rappelle l'état des lieux. "654 000 femmes ont déclaré avoir subi des violences physiques ou sexuelles en 2009, près de 20 000 de plus qu'en 2008. Et pour la moitié d'entre elles, ces violences ont eu lieu au sein même de leur foyer, selon les chiffres de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales. L'an passé, 140 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint, selon le ministère de l'intérieur. Soit une femme tuée tous les deux jours et demi." La campagne nationale contre le viol et la campagne lancée par Ni Putes Ni Soumises (la journée de la jupe) sont citées.
Libération aborde également le sujet du point de vue des victimes, citant des progrès qui ont été faits dans la lutte contre les violences conjugales et la nécessité de ne pas abandonner le combat.
Des spots pas mal du tout sont visibles sur le site Publigeekaire (lien que j'ai trouvé par le blog Plafond de Verre).
Deux initiatives font donc parler en ce 25 novembre. La campagne La honte doit changer de camp dont je parlais hier, et la journée de la jupe.
La première est l'objet d'un franc succès, la pétition recueille à ce jour plus de 10000 signatures (la preuve que ça marche, le serveur est surchargé). Il y a bien sûr quelques réserves (comme celles d'Anaïs en commentaire à mon billet précédent), que ce soit de personnes craignant qu'on mette tous les hommes dans le même panier, de personnes refusant qu'on tombe dans la victimisation à outrance, voire de vrais salauds (des fois, je lis encore les commentaires des articles du Monde pour voir à quel point certains peuvent être cons).
La seconde a l'air de bien marcher aussi, près de 150000 personnes ont déclaré, sur la page Facebook, participer à l'événement. Une tribune de Sihem Habchi, présidente de Ni Putes Ni Soumises, dans Le Monde, explique le pourquoi du comment. Il s'agit de porter une jupe en solidarité pour les filles des banlieues (celles que l'association défend) qui se font insulter, voire battre, lorsqu'elles osent montrer leurs jambes. Cette initiative est très décriée. J'en veux pour preuve un billet de Sandrine Goldschmidt : le vraie libération n'est pas de conquérir le droit de mettre une jupe mais de s'habiller comme on veut. L'appel à porter un symbole de féminité dont les femmes ont longtemps cherché à se libérer n'est guère heureux si on le sort de son contexte. L'erreur de NPNS est à mon sens de ne pas assez rappeler leur contexte de lutte et de ne pas tenter d'inscrire ce contexte dans le schéma social global du système patriarcal qui est dénoncé depuis plusieurs décennies par les mouvements féministes.
Personnellement, je suis restée en pantalon. D'une part parce que ça caille sévère, d'autre part parce que j'ai horreur des jupes et que je ne supporte pas qu'on m'emmerde pour en mettre une. La pression pour être féminine, j'en bouffe tous les jours. Alors me geler les miches, me faire reluquer les jambes et me prendre des remarques à la con, non merci. Je ne crois pas que ce soit une initiative constructive : la plupart des gens connaissent la gravité de la situation en banlieue et s'en foutent. On n'a pas besoin d'interpeler le grand public mais de le responsabiliser. Alors filez-moi toutes les pétitions que vous voudrez, je signe, envoyez-moi des infos, je relaye, mais ce genre de gestes inutiles et non constructifs, non merci.
Petite revue de presse, d'abord.
Le Monde propose un article qui rappelle l'état des lieux. "654 000 femmes ont déclaré avoir subi des violences physiques ou sexuelles en 2009, près de 20 000 de plus qu'en 2008. Et pour la moitié d'entre elles, ces violences ont eu lieu au sein même de leur foyer, selon les chiffres de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales. L'an passé, 140 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint, selon le ministère de l'intérieur. Soit une femme tuée tous les deux jours et demi." La campagne nationale contre le viol et la campagne lancée par Ni Putes Ni Soumises (la journée de la jupe) sont citées.
Libération aborde également le sujet du point de vue des victimes, citant des progrès qui ont été faits dans la lutte contre les violences conjugales et la nécessité de ne pas abandonner le combat.
Des spots pas mal du tout sont visibles sur le site Publigeekaire (lien que j'ai trouvé par le blog Plafond de Verre).
Deux initiatives font donc parler en ce 25 novembre. La campagne La honte doit changer de camp dont je parlais hier, et la journée de la jupe.
La première est l'objet d'un franc succès, la pétition recueille à ce jour plus de 10000 signatures (la preuve que ça marche, le serveur est surchargé). Il y a bien sûr quelques réserves (comme celles d'Anaïs en commentaire à mon billet précédent), que ce soit de personnes craignant qu'on mette tous les hommes dans le même panier, de personnes refusant qu'on tombe dans la victimisation à outrance, voire de vrais salauds (des fois, je lis encore les commentaires des articles du Monde pour voir à quel point certains peuvent être cons).
La seconde a l'air de bien marcher aussi, près de 150000 personnes ont déclaré, sur la page Facebook, participer à l'événement. Une tribune de Sihem Habchi, présidente de Ni Putes Ni Soumises, dans Le Monde, explique le pourquoi du comment. Il s'agit de porter une jupe en solidarité pour les filles des banlieues (celles que l'association défend) qui se font insulter, voire battre, lorsqu'elles osent montrer leurs jambes. Cette initiative est très décriée. J'en veux pour preuve un billet de Sandrine Goldschmidt : le vraie libération n'est pas de conquérir le droit de mettre une jupe mais de s'habiller comme on veut. L'appel à porter un symbole de féminité dont les femmes ont longtemps cherché à se libérer n'est guère heureux si on le sort de son contexte. L'erreur de NPNS est à mon sens de ne pas assez rappeler leur contexte de lutte et de ne pas tenter d'inscrire ce contexte dans le schéma social global du système patriarcal qui est dénoncé depuis plusieurs décennies par les mouvements féministes.
Personnellement, je suis restée en pantalon. D'une part parce que ça caille sévère, d'autre part parce que j'ai horreur des jupes et que je ne supporte pas qu'on m'emmerde pour en mettre une. La pression pour être féminine, j'en bouffe tous les jours. Alors me geler les miches, me faire reluquer les jambes et me prendre des remarques à la con, non merci. Je ne crois pas que ce soit une initiative constructive : la plupart des gens connaissent la gravité de la situation en banlieue et s'en foutent. On n'a pas besoin d'interpeler le grand public mais de le responsabiliser. Alors filez-moi toutes les pétitions que vous voudrez, je signe, envoyez-moi des infos, je relaye, mais ce genre de gestes inutiles et non constructifs, non merci.
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