Amis militants des mêmes droits pour tous, ne ratez pas Milk, de Gus Van Sant. C'est un vrai beau film comme on en voit peu, servi par d'excellents acteurs, et basé sur l'histoire d'un homme d'exception - trop peu connu en France.
J'ai tenu à le voir à la fois pour apprécier la performance oscarisée de Sean Penn (il a battu Rourke qui avait déjà fait un excellent travail, il fallait que je voie ça) et pour découvrir l'histoire d'Harvey Milk, militant pour les droits des homosexuels, martyr de la cause. J'en suis ressortie bouleversée (sacré Gus ! il me fera chialer à chaque film, celui-là...).
Le film débute sur la nouvelle de l'assassinat de Milk. Pas de suspense donc, on connait déjà la fin. Ce pauvre Harvey a du être la cible d'un sniper homophobe déséquilibré. A moins que...
Le film se poursuit, jouant avec le temps, sur une scène dans la cuisine d'Harvey Milk. Il est seul et enregitre dans un magnétophone (antédiluvien, ce qui ajoute à l'ambiance) ses mémoires. La voix est triste, lasse, désabusée.
L'histoire d'Harvey Milk débute le jour de son quarantième anniversaire, avec sa rencontre avec Scott (l'adorable James Franco) dans le métro newyorkais. Gus Van Sant filme avec tendresse et grâce le coup de foudre des deux hommes qui décident de quitter la grande pomme où les homosexuels sont persécutés pour le Castro, un quartier de 6 pâtés de maisons à San Francisco. Les deux tourtereaux ouvrent un magasin de photographie qui devient rapidement le point de rencontre des militants pour les droits des gays.
Car ces droits sont menacés, dans le sweet land of freedom. Sous l'impulsion d'Anita Bryant, une ancienne chanteuse de pubs pour jus d'orange lobotomisée par les églises chrétiennes, les comtés américains abrogent un à un les loi garantissant l'égalité des droits entre homos et hétéros. Harvey Milk décide donc de se présenter au poste de superviseur à la mairie de San Francisco. Il deviendra le premier homosexuel élu dans une administration américaine.
La réalisation de Gus Van Sant est égale à elle-même, relatant froidement les faits jusqu'au climax plein de poésie et d'émotion. La marche du tueur dans la lumière crue fait penser à l'avancée des tueurs de Colombine dans Elephant. L'inéluctable dénouement approche, prévisible menaçant, implacable comme un rouleau compresseur piloté par un aveugle.
L'interprétation de Sean Penn est bluffante. Son Harvey est attachant, beau dans sa révolte, émouvant dans ses amours. Sensible, paternel, tendre, il se bat pour les siens plus que pour lui-même, encaisse les coups avec humour, combat la haine avec le sourire. Un Oscar, rien de moins.
J'ai tenu à le voir à la fois pour apprécier la performance oscarisée de Sean Penn (il a battu Rourke qui avait déjà fait un excellent travail, il fallait que je voie ça) et pour découvrir l'histoire d'Harvey Milk, militant pour les droits des homosexuels, martyr de la cause. J'en suis ressortie bouleversée (sacré Gus ! il me fera chialer à chaque film, celui-là...).
Le film débute sur la nouvelle de l'assassinat de Milk. Pas de suspense donc, on connait déjà la fin. Ce pauvre Harvey a du être la cible d'un sniper homophobe déséquilibré. A moins que...
Le film se poursuit, jouant avec le temps, sur une scène dans la cuisine d'Harvey Milk. Il est seul et enregitre dans un magnétophone (antédiluvien, ce qui ajoute à l'ambiance) ses mémoires. La voix est triste, lasse, désabusée.
L'histoire d'Harvey Milk débute le jour de son quarantième anniversaire, avec sa rencontre avec Scott (l'adorable James Franco) dans le métro newyorkais. Gus Van Sant filme avec tendresse et grâce le coup de foudre des deux hommes qui décident de quitter la grande pomme où les homosexuels sont persécutés pour le Castro, un quartier de 6 pâtés de maisons à San Francisco. Les deux tourtereaux ouvrent un magasin de photographie qui devient rapidement le point de rencontre des militants pour les droits des gays.
Car ces droits sont menacés, dans le sweet land of freedom. Sous l'impulsion d'Anita Bryant, une ancienne chanteuse de pubs pour jus d'orange lobotomisée par les églises chrétiennes, les comtés américains abrogent un à un les loi garantissant l'égalité des droits entre homos et hétéros. Harvey Milk décide donc de se présenter au poste de superviseur à la mairie de San Francisco. Il deviendra le premier homosexuel élu dans une administration américaine.
La réalisation de Gus Van Sant est égale à elle-même, relatant froidement les faits jusqu'au climax plein de poésie et d'émotion. La marche du tueur dans la lumière crue fait penser à l'avancée des tueurs de Colombine dans Elephant. L'inéluctable dénouement approche, prévisible menaçant, implacable comme un rouleau compresseur piloté par un aveugle.
L'interprétation de Sean Penn est bluffante. Son Harvey est attachant, beau dans sa révolte, émouvant dans ses amours. Sensible, paternel, tendre, il se bat pour les siens plus que pour lui-même, encaisse les coups avec humour, combat la haine avec le sourire. Un Oscar, rien de moins.
A gauche, le vrai Harvey Milk, à droite, le vrai Sean Penn
Littéralement (désolée de ne pas l'enjoliver, j'ai peur de perdre le sens) : Si une balle devait entrer dans mon cerveau, qu'elle détruise toutes les portes de placard. Car ce qu'Harvey Milk pensait, et qui parait si évident quand on le dit, c'est que si tous les homosexuels sortaient du placard, les autres seraient forcés de reconnaitre qu'ils ne sont pas différents, et encore moins monstrueux.
Milk ne s'est pas battu que contre les homophobes, il a du se battre aussi contre les homosexuels qui refusaient de se montrer, soit par fatalisme (comme Cleve Jones au début du film), soit par peur de bousculer l'opinion publique qui, craignaient-on, le ferait payer aussitôt. Pour changer le monde, il faut commencer par se changer soi-même, il faut accepter de se battre et de prendre le risque de souffrir.
J'ai été surprise par cette citation, à vrai dire. Qu'un homme ou une femme passe ses nuits en compagnie d'un sexe, de l'autre, voire des deux, ça ne regarde personne. Le savoir n'a rien d'important, ni d'intéressant, à moins d'être voyeur. Il serait nécessaire d'en parler si quelqu'un en souffrait, mais il n'est question que de plaisir et d'amour. Je déteste qu'on parle de sortir du placard car c'est un effort qu'on ne devrait imposer à personne. Un monde idéal serait celui où on ne se poserait pas la question de savoir comment et qui on aime. Mais nous ne sommes pas dans un monde idéal. Il faut, hélas, que les homosexuels, les bisexuels, les transgenres, et tous ceux que les sans-cervelle culottés considèrent comme dégénérés se montrent, pour prouver (et c'est si moche qu'on aie besoin de le prouver !) qu'ils sont juste humains.
Regardez-le, ce Milk. Il avait l'air si sympathique. Si humain avec son sourire et ses pattes d'oie.
Il ne faut pas oublier les seconds rôles. Outre James Franco pris à contre-emploi (on est loin du méchant fils-à-papa de Spiderman), campant le charmant compagnon de Milk avec sensibilité et délicatesse, toute la bande de militants entourant le politicien sonne juste. Le jeune Cleve Jones, joué par Emile Hirsch est particulièrement remarquable, ainsi qu'Anne Kronenberg, la directrice de campagne lesbienne interprétée par Alison Pill (d'ailleurs, vous avez remarqué comme, quand on parle d'homosexualité, on excepte les lesbiennes ? il y a matière à gueuler, là-dessus).
Le film se termine par une célèbre citation d'Harvey Milk, si émouvante, qui est inscrite place Harvey Milk à San Francisco :
Le film se termine par une célèbre citation d'Harvey Milk, si émouvante, qui est inscrite place Harvey Milk à San Francisco :
Littéralement (désolée de ne pas l'enjoliver, j'ai peur de perdre le sens) : Si une balle devait entrer dans mon cerveau, qu'elle détruise toutes les portes de placard. Car ce qu'Harvey Milk pensait, et qui parait si évident quand on le dit, c'est que si tous les homosexuels sortaient du placard, les autres seraient forcés de reconnaitre qu'ils ne sont pas différents, et encore moins monstrueux.
Milk ne s'est pas battu que contre les homophobes, il a du se battre aussi contre les homosexuels qui refusaient de se montrer, soit par fatalisme (comme Cleve Jones au début du film), soit par peur de bousculer l'opinion publique qui, craignaient-on, le ferait payer aussitôt. Pour changer le monde, il faut commencer par se changer soi-même, il faut accepter de se battre et de prendre le risque de souffrir.
J'ai été surprise par cette citation, à vrai dire. Qu'un homme ou une femme passe ses nuits en compagnie d'un sexe, de l'autre, voire des deux, ça ne regarde personne. Le savoir n'a rien d'important, ni d'intéressant, à moins d'être voyeur. Il serait nécessaire d'en parler si quelqu'un en souffrait, mais il n'est question que de plaisir et d'amour. Je déteste qu'on parle de sortir du placard car c'est un effort qu'on ne devrait imposer à personne. Un monde idéal serait celui où on ne se poserait pas la question de savoir comment et qui on aime. Mais nous ne sommes pas dans un monde idéal. Il faut, hélas, que les homosexuels, les bisexuels, les transgenres, et tous ceux que les sans-cervelle culottés considèrent comme dégénérés se montrent, pour prouver (et c'est si moche qu'on aie besoin de le prouver !) qu'ils sont juste humains.
Regardez-le, ce Milk. Il avait l'air si sympathique. Si humain avec son sourire et ses pattes d'oie.
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