vendredi 22 juillet 2011

Deux frères

Je suis fille unique.
C'est pas un drame, mais des fois, je me sens un peu seule. J'aurais bien aimé avoir un grand frère ou une grande soeur pour me guider. Un petit frère ou une petite soeur, curieusement, ça ne m'a jamais attiré, mais j'aurais certainement appris à l'aimer. Maintenant que je suis adulte, des fois, je me dis que j'aimerais bien avoir quelqu'un qui aurait grandi avec moi, qui aurait reçu une éducation proche de la mienne, et à qui je pourrais écrire. Je posterais des conneries sur son mur Facebook avec plein de "lol" et de ";-)" dedans (ouais, je suis lourde, sur Facebook), je lui enverrais des diaporamas à la con sur sa boîte mail pro... On échangerait des photos de nos enfants, on leur réserverait une pièce pour qu'ils jouent ensemble pendant les longs dîners de famille. On les regarderait jouer en nous souvenant de notre propre enfance, en échangeant un clin d'oeil complice et ému. Je lui poserais plein de questions sur son job, j'apprendrais plein de choses que je pourrais ressortir fièrement au boulot à la machine à café.
Enfin, c'est comme ça, je ne suis pas malheureuse et la situation a ses avantages. J'ai eu Papa et Maman pour moi toute seule. Et puis, peut-être qu'on s'entendrait pas, peut-être que je me serais retrouvée avec un beau-frère ou une belle-soeur débile.

Les frères et soeurs, pour moi, c'est une grande inconnue. J'ai beau observer les fratries, je n'arrive pas à établir une vision des frères et soeurs qui ne soit ni stéréotypée, ni fantasmée. Et puis les parents, comment ils s'organisent avec deux gosses ou plus en même temps ? Je n'ai jamais vu les miens faire, je n'ai pas de modèle. Je suis dans le flou total.
Je n'ai réalisé que j'étais un peu perdue que pendant ma seconde grossesse. Je me suis lancée dans la conception du lutin sans réfléchir, parce que moi, si je réfléchis, je ne me lance jamais. Et là, terrassée par des nausées incessantes et un épuisement total, j'ai réalisé que je ne savais absolument pas à quoi m'attendre. J'ai paniqué. Est-ce que j'arriverais à gérer les deux enfants en même temps ? Est-ce que je saurai faire cesser les inévitables chamailleries, les jalousies ? Est-ce que je saurai comprendre ce qui leur passe par la tête quand ils sont ensemble ? Et surtout, est-ce qu'ils vont s'aimer ?
On me disait que, forcément, il y aurait des jalousies, des bagarres. Qu'il ne fallait pas m'en faire, que c'était normal. Normal ou pas, l'idée de les voir se déchirer me brisait le coeur.

Mon hobbit réclamait depuis des mois un petit frère. Nous n'avons pas voulu lui annoncer ma grossesse dès le début, de peur qu'il soit déçu en cas de fausse couche. Par contre, nous souhaitions lui permettre de profiter de ma grossesse : assister aux échographies, sentir bébé bouger, lui parler... S'il le souhaitait, évidemment, sinon, on ne l'aurait pas embêté avec tout ça.
Le matin de la première échographie, nous lui avons annoncé que j'avais "un bébé dans le ventre" et qu'on allait le voir en photo dans la journée. Il savait parfaitement que les enfants grandissent dans le ventre des mamans : un de ses copains, chez sa nounou, avait eu un petit frère l'année précédente, et il avait vu grossir la mère qui a fini par venir avec le bébé dans les bras. Il a compris tout de suite ce qu'on lui expliquait (je vous ai dit qu'il était malin !). Dans les premières secondes, il n'a manifesté ni joie, ni contrariété. Il est resté les bras ballants, étonné, perdu. J'ai eu peur, et je lui ai dit la première chose qui me venait à l'esprit :" Tu veux faire un bisou au bébé ?". Son visage s'est éclairé, et, fou de joie, il s'est jeté des mes bras, plaquant un énorme baiser sur mon ventre encore plat.
Il est venu à toutes les échographies, malgré un panneau de l'hôpital qui interdisait la présence des moins de 8 ans. Les praticiens l'ont toujours fait entrer quand même et lui ont montré celui qu'il appelait déjà "MON bébé". Avec sérieux, il a écouté les conseils de la famille : faire des gestes doux avec le bébé, bien se laver les mains, ne pas lui prêter ses jouets de grand. Il nous a aidé à aménager la chambre, à acheter ce qui nous manquait ; il a fouillé dans ses affaires pour retrouver ses jouets de bébé qu'il a presque tous rangés lui-même dans la chambre de son frère à venir (je lui avait expliqué qu'il aurait toujours le droit de jouer avec, quand même). Avec tendresse, il a pris soin de moi, sans qu'on lui demande rien. Nous avons discuté du prénom tous ensemble et avons, tous les trois, craqué sur le même. Un vrai rêve.
Parallèlement, c'est à cette époque qu'il a commencé à se sentir mal à l'école. La maîtresse était inflexible : l'arrivée imminente du bébé le dérangeait forcément. Pourtant, il était si fier, si heureux, si pressé de voir bébé ! Je ne l'ai pas écoutée, je connaissais mon gamin, quand même. Je m'effrayais de cette prise en charge inadaptée du problème.

Le 1er mars dernier, mon lutin est venu au monde. Fils de deux adeptes du smartphone, bébé a été photographié dès ses première minutes de vie, et ces photos ont été envoyées à mon père, qui gardait le hobbit. On m'a raconté la voix attendrie de mon bonhomme lorsqu'il répétait le prénom du bébé, son sourire, son impatience en attendant les heures de visite.
Il est entré dans ma chambre pendant que je donnais le biberon. Il n'a rien dit, lui qui est plutôt bavard. Il a regardé le bébé, puis s'est jeté sur les sacs que mon père transportait pour en sortir les cadeaux prévus. Il nous a couverts de présents, simplement. J'ai compris qu'il était embarrassé, qu'il ne savait pas comment faire connaissance avec son petit frère. Alors je lui ai dit qu'il pouvait l'embrasser, le caresser, le toucher, lui parler. Il l'a embrassé tout doucement, en faisant attention (lui qui est un vrai bolide imprudent, un briseur de vases impénitent). Et puis il s'est ennuyé, et il a demandé à partir. Mes parents l'ont emmené : avoir un petit frère, c'est pas être forcé à rester dans des endroits où on s'ennuie.
Nous sommes rentrés à la maison. Mes garçons ont appris à se connaître. Mon hobbit se précipitait pour redonner au bébé sa tototte quand il la lâchait. Il lui disait "ne t'inquiète pas, bébé, je suis là, je serai toujours avec toi". Il a appris à imiter nos gestes, notre ton. Nous l'avons encouragé, lui avons montré que son petit frère l'aimait : ses premiers areu, ses premiers sourires ont été pour lui, et bébé le regarde avec admiration. Nous avons veillé à ne pas trop le responsabiliser non plus : à chaque fois qu'on lui demande un coup de main, nous lui rappelons qu'il n'était pas obligé de le faire. Il s'est senti libre de refuser et ne s'en est pas privé.
Et pendant ce temps, à l'école, c'était toujours l'enfer. Il ne voulait plus y aller, il se roulait par terre de colère, se cachait derrière les arbres... La faute du bébé, bien sûr ! Mais quand j'ai repris le travail, ça s'est calmé, comme par magie, du jour au lendemein. Ce n'était pas l'arrivée du bébé, en tout cas pas directement, qui modifiait son comportement : il voulait rester à la maison avec moi ! Le diagnostic de précocité a suivi, la maîtresse a fini par s'adapter à lui, tout en continuant à penser que l'arrivée du Lutin avait servi de catalyseur. Elle est têtue...

Je ne nie pas qu'il aie pu se poser des questions. Il m'a demandé une fois si je l'aimais toujours autant, et je l'ai rassuré. Il a eu l'air convaincu et m'a dit, quelques jours plus tard "on est tes fils, tu nous aimes tous les deux".
Nous avons reçu en cadeau des livres pour enfant où le petit héros voyait arriver un petit frère ou une petite soeur. Nos généreux donateurs ont voulu aider mon hobbit à passer le cap. Partant du principe que la naissance d'un bébé est un bouleversement et que ça lui a forcément fait quelque chose, j'ai été très contente de recevoir ces livres dont je comptais me servir pour lancer un dialogue. Alors que je lui en lisait un, Hobbit m'a demandé :
"Maman, c'est quoi, être jaloux ?
- C'est vouloir quelque chose qu'un autre a. Là, Hugo voudrait que sa maman passe plus de temps avec lui, vu qu'elle s'occupe beaucoup du bébé."
La réponse a été rapide, spontanée, scandalisée : "Mais il est BETE !"

Aujourd'hui, le lutin apprend à jouer sous le regard ému, attendri et fier de son grand frère. Je lui explique comment fonctionnent les bébés, je lui dis qu'il apprend peu à peu à se servir de ses mains, de ses pieds... Hobbit m'a un jour sauté au cou en hurlant de joie : "Maman ! Il a réussi à attrapper son doudou !" Grand frère fait d'immense câlins à son bébé, et râle quand bébé lui bave sur les joues : "c'est pas comme ça, les bisous !". Quand on rencontre quelqu'un, il lui présente toujours lui-même son petit frère, avec solennité : "Ca, c'est mon petit frère, il s'appelle Lutin". Il rayonne de fierté quand on lui dit que bébé est costaud, mais quand on dit qu'il est mignon il hausse les épaules : "ben oui, hein, il est beau, mon petit frère". C'est tellement évident. ;-)

Oui, l'arrivée du bébé a été un bouleversement pour mon bonhomme. Je ne savais pas à quoi m'attendre, et tout le monde m'a annoncé de la jalousie, de la violence, de la colère. J'avais peur. Finalement, ce que j'ai vu, c'est la naissance d'un amour immense, d'une complicité attendrissante qui m'étonne et me charme.
Je ne sais pas ce que ça donnera plus tard. La vie n'est pas un long fleuve tranquille, tout ne sera pas parfait. Leurs rapports futurs ne seront sans doute pas aussi beaux que ceux dont je rêve, mais quand même, ça promet. C'est la preuve, s'il en fallait encore une, qu'il ne faut pas croire les clichés.


PS : je pars en vacances dans quelques jours, je tenterai de passer pour répondre aux commentaires, s'il y en a, mais je ne vous promets rien ! :-)

6 commentaires:

  1. Ca c'est un très joli article. Qui me touche d'autant plus que la fratrie...je connais ça sur le bout des doigts. Nous sommes 5, et je suis la seule fille (deuxième de la liste). J'ai un grand frère de 30 ans (qui a deux enfants maintenant), moi j'ai 28 donc, Paul aura 21 ans en novembre, Antonin aura 19 ans ce samedi 23 juillet(d'ailleurs faut surtout pas que j'oublie de l'appeler...), et Hugo aura 16 ans en septembre. Ca en fait du monde hein :-)

    Il me semble, du moins c'est ce que nous avons vécu nous, ça se comprend dans ce que tu écris, et je vois comment s'est passé l'arrivée de mon neveu (qui a un an et demi) pour ma nièce de 3 ans et demi à l'époque: la manière dont les parents préparent le terrain est importante. Je me rappelle, quand Paul est né, j'avais 7 ans (entre temps il y avait eu le remariage de ma mère etc, mes trois petits frères sont de cette seconde union). Pendant toute sa grossesse, Maman nous avait beaucoup impliqués dans l'arrivée du bambin. Mais comme toi, en faisant cela "naturellement", sans nous forcer. Et puis pour ma part, j'avais tellement hâte de pouvoir jouer avec une vraie poupée à cet âge^^. Elle avait acheté une BD à destination des enfants, dont je me souviens presque par coeur tant elle me l'a lue et relue, à ma demande: "On va avoir un bébé". Ca racontait l'histoire d'une famille qui attendait son deuxième enfant, en expliquant au passage ce que c'était la grossesse, comment se développait le bébé, ce que pouvait ressentir la maman dans son corps, ce que pouvait penser le papa, et ce que pouvait ressentir les frères et soeurs. Quelques jours avant la naissance, je demandais à ma mère "et là, tu penses qu'il a la tête en bas alors?", je me rappelle très très bien de tout ça.

    Pendant l'année scolaire de cette grossesse, j'étais la seule de la classe (en CE1), à attendre un petit nouveau dans la famille. La maîtresse en avait profité pour aborder le sujet des bébés, de façon simple. Elle avait installé une immense frise sur le mur de la classe, qui prenait presque deux murs! De septembre à novembre, on notait les évolutions du foetus, on épinglait les échographies. Et puis après la naissance et pendant toute l'année, on traçait les courbes de croissances, on punaisait des photos de Paul à ses différents âges, on notait ce qu'il mangeait...il a été le fil conducteur de la classe pour aborder plein de domaines d'apprentissages, je te laisse imaginer comme j'étais fière^^. J'en ai un souvenir indélébile d'ailleurs. Et puis les autres sont arrivés, je m'en suis toujours beaucoup occupé. Comme ils étaient très rapprochés (2 ans d'écart à chaque fois), ça a été délicat les quelques premiers jours après la naissance car il fallait le temps que le plus grand comprenne que le plus petit ne lui volait pas sa maman mais qu'il fallait apprendre à la partager, mais après...ça a roulé tout seul.

    Aujourd'hui ils sont tous grands, mon grand-frère est papa. Nos relations ont évolués selon les périodes, certaines ont été plus creuses que d'autres, plus riches que d'autres...l'effervescence des vies en somme. Mais nous sommes très unis, malgré des choses difficiles qui ont pu nous séparer par moments. C'est la loi de la vie, et la famille n'y échappe pas. Mais les frères et soeurs, c'est vraiment quelque chose de sensas'. Et il est vrai que moi, ayant grandi dans ce bain là, j'ai du mal à m'imaginer avec moins de trois enfants par exemple. Et encore, quatre, je préférerais. Mais on ne fait pas toujours ce qu'on veut d'une part, il faut avoir les moyens de l'élever d'autre part.

    Et puis surtout, avant d'en avoir quatre, je vais d'abord m'atteler à faire le premier, ne mettons pas la charrue avant les boeufs :-)

    Merci pour ce bel article, je te souhaite de très bonnes vacances!

    Biz biz

    WM.

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  2. (rho la vache, le pavé! Je m'étais pas rendue compte...sorry^^)

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  3. Je vais faire plus court que Working Mama ... lol.

    Je n'ai qu'une soeur (c'est déjà bien tu dois te dire !) et je me fais souvent la réflexion que je n'aurais pas aimé avoir de frère pour la simple et bonne raison qu'il nous aurait éclipsées ma soeur et moi face à nos parents. J'observe souvent les familles dans lesquelles la fratrie est mixte et je note systématiquement ou presque des différences de traitement avec une admiration sans borne pour le.s garçon.s de la famille. Il n'y a à ma connaissance aucune étude sur le parcours de vie des femmes ayant eu des frères ou pas mais je suis sûre que ça fait la différence dans la façon de se positionner dans la société et de s'y épanouir ou pas. Finalement, tu as peut-être eu beaucoup de chance d'être fille unique !

    PS: moi aussi, j'ai une page Facebook sur laquelle je fais pas mal l'andouille. Si ça te dit, envoie-moi par mail le nom que tu utilises sur ton compte afin que l'on devienne "amies" !

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  4. C'est un très bel article, très attendrissant. Ici la loupiotte a le même comportement avec sa petite soeur et ça m'émeut toujours!
    Et je trouve génial le fait que vous ayez tous les 3 craqué sur le même prénom. Ca fera une belle anecdote à raconter à petit lutin.

    Bonnes vacances.

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  5. Pfiou, j'ai un peu de temps pour vous causer avant de partir. J'aurai peut-être quelques minutes demain soir, puis il y aura le wifi à l'hôtel mais je ne sais pas si je pourrai en profiter beaucoup.

    @ Working-Mama : Les livres adaptés à l'âge de mon Loulou ne sont pas très précis sur le développement in utero du bébé. Quand il a appris qu'il avait la tête en bas, à la fin, ça l'a étonné. Il a eu l'air très fier que son petit frère soit déjà un acrobate.
    Il y a eu une tripotée de naissances dans la classe de mon fils, cette année. Les petits en ont beaucoup parlé, ils connaissent tous les noms des petits frères et des petites soeurs. Les maîtresses ont contribué à cet échange, par leur enthousiasme à connaître les petits qu'elles auront vraisemblablement dans leurs classes d'ici 3 ans !
    Faire des plans sur le nombre d'enfants, c'est bien, tant que ça reste au conditionnel. Mes parents voulaient 4 enfants, ils n'ont eu que moi pour raison de santé. J'ai connu des couples qui voulaient une tripotée de gosses et se sont arrêtés à 1 parce que finalement ça leur suffisait. Nous voulions 2 gosses, on en a fait 2, et ça va aller. Il y a des choses qui ne se planifient pas trop, en fait.

    @ Hélo : J'ai constaté ça aussi. Mes parents sont conscients des inégalités, mais on ne peut pas savoir comment aurait été notre vie s'ils avaient pu avoir le garçon dont ma mère rêvait. Je me suis toujours demandée si elle ne m'avait pas élevé comme un garçon manqué parce qu'elle en voulait un...
    On est ce qu'on est, et ce qui est sûr, c'est qu'un frère aurait été un bouleversement qui aurait tout changé. Je ferais peut-être un blog mode (vision d'horreur !) :-p
    Pour Facebook, j'ai pour principe de ne contacter que les gens que je connais IRL, vu qu'il y a plein de photos de mes mômes, de ma baraque... Ca fait un certain temps que je réfléchis à créer un profil "Kalista" pour contacter des personnes comme toi. Je me demandais si ça intéresserait quelqu'un, visiblement oui. On verra ça à mon retour de vacances ! (j'aime bien ton utilisation des guillemets ;-) )

    @ Aggie : Oui, j'ai lu tes articles, et ça m'a fait vraiment plaisir de voir que je n'étais pas la seule à avoir une fratrie sans haine. Ca m'a confortée dans mon avis sur les soucis de mon gamin. Merci pour ça ! :-)
    Le prénom était déjà dans l'air pour le premier, mais on a opté pour un autre qui était porté par un personnage historique que j'adore. On a beaucoup hésité, pour le lutin, j'avais l'impression de lui donner un prénom de second choix. Puis on a réalisé qu'on n'arriverait jamais à trouver mieux. Pendant ce temps, le hobbit s'est fait un super pote à l'école, qui avait un petit frère portant ce fameux prénom. Il a voulu lui donner le même et m'en a parlé devant la maman du copain ! Je lui ai dit qu'on y réfléchirait, pour lui faire une surprise. La maman du copain a bien rigolé quand elle l'a su, après la naissance.
    Ce sera super, pour le petit, de savoir que son prénom a été choisi par nous 3. Il a été désiré et attendu par 3 personnes, c'est rare !

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  6. @ Hélo, il faut pas être défaitiste à ce point. Une majorité de parents aiment autant les filles que les garçons, parfois plus les filles parfois plus les garçons. Ils ont souvent des clichés inconscients mais ne font pas consciemment de différenciation d'encouragement.
    Mais certes, la place dans une fratrie, le genre, le nombre exerce une influence.
    Une étude américaine avait noté que les filles en école non mixte avaient de biens meilleurs résultats que les filles en école mixte (qui ont elles-mêmes de meilleurs résultats que les garçons). Et qu'en tête du peloton, il y avait les filles uniques ou n'ayant que des sœurs...
    Je ne pense pas que ce soit uniquement la faute des parents, qui inconsciemment encouragent plus leurs garçons à être combatif, les soeurs doivent elles-mêmes plus se conformer aux rôles que leur attribue la société quand elles peuvent se comparer à un frère.
    Bien sûr cette statistique fait la niaque à ceux qui veulent supprimer la mixité pour "sauver" les garçons car les filles seraient encore plus fortes. Je suis contre la fin de la mixité car nous vivons dans une société mixte où on ne doit pas genrer les relations et les comportements, les garçons doivent apprendre à se mettre en compétition avec les filles sans estimer qu'ils perdent doublement si une personne est meilleure qu'eux parce que ce n'est qu'une "fille"(et donc ne pas abandonner les bons résultats aux filles pour ne pas risquer de perdre la compétition en prenant une posture "je m'en foutiste" par rapport au "sérieux et calme" natuel des filles).
    Et les filles doivent aussi apprendre à s'affirmer devant des garçons, à parler, à donner leurs avis, à s'assumer.
    En maternelle et primaire, la société dit aux filles qu'il faut être douce et gentille, que ce n'est pas normal de crier et de se chamailler. Du coup, elles connaissent la contrainte de devoir rester tranquilles à une table et à faire leurs devoirs. Les garçons eux, on les laisse se chamailler, courir, crier, du coup ils ne sont pas habitués à rester tranquilles plusieurs heures et à faire tranquillement leurs devoirs. Et de chacun de dire ah bah c'est normal c'est une "vraie" fille ou c'est un "vrai" garçon et le cercle vicieux recommence.
    Au collège, au début des premiers émois, les adolescents se conforment beaucoup plus aux rôles "traditionnels". j'ai ainsi remarqué que les filles bonnes élèves avaient plus souvent des copains à l'extérieur de leur collège et de leur lycée, avec quelqu'un qui n'est donc pas directement en compétition intellectuelle, la virilité est sauve.
    Et si on regarde les statistiques avec le prisme de la catégorie socio-professionnelle des parents, on remarque que dans les professions dites "supérieures" les garçons réussissent aussi bien voir bien mieux que les filles, c'est bien donc une question de culture et non pas de nature.

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