mercredi 6 octobre 2010

Revue de web

Quelques articles et billets intéressants que j'ai trouvés ces derniers jours.

- D'après Le Monde, la délinquance des filles est en hausse. Malgré cette déclaration tonitruante qui laisse craindre l'invasion d'hystériques dénaturées (bah oui, les filles, c'est gentil de nature, c'est bien connu), le quotidien refuse qu'on parle d'explosion : d'après Sébastian Roché, interrogé par le journal, "La frontière entre les genres est moins imperméable, l'égalisation des conditions et des styles de vie adolescents pouvant aider les filles à faire 'comme les garçons' car s'identifiant à leurs modèles de rôle". En gros, les filles veulent imiter les mecs ? J'aurais plutôt pensé qu'elles se lâchent, car rien ne prouve qu'elles soient naturellement moins violentes que les garçons. La société leur accordant peu à peu le droit d'être elles-mêmes, le grand public réalise avec effroi que les filles sont aussi bêtes et méchantes que les garçons. Ben oui, c'est ça aussi l'égalité !
Coline Tardi, sociologue interrogée par Le Monde pour apporter quelques précisions sur les chiffres, relativise l'augmentation, le chiffre global restant faible. C'est la tolérance à la violence, en particulier des femmes, qui baisse. Les policiers, la reconnaissant enfin, arrêtent les femmes plus volontiers (tant mieux, il faut que justice soit faite pour tout le monde) et les médias montent les affaires en épingle.

- Le retour de Bertrand Cantat sur scène ne cesse de faire couler l'encre. A chaque article, les réactions des lecteurs sont d'une virulence peu commune. D'un côté, nous avons les fans qui réclament l'oubli, croyant dur comme fer à la thèse de l'accident, et veulent que leur idole puisse bosser tranquille, de l'autre côté ceux qui l'appellent meurtrier et voudraient bien qu'il passe sa vie fouetté en prison (qu'il paye pour tous les autres !). Evidemment, Cantat, c'est du pain bénit pour les médias qui sont sûrs, étant donné l'émotion que suscite l'affaire, de faire de l'audience.
Tout le problème est le traitement de cette affaire. La justice a reconnu que l'homicide était involontaire : de là, certains (les fans d'une part, les machos qui refusent de considérer l'ampleur des violences conjugales) souhaitent faire croire à un simple accident, un truc banal qui peut arriver à tout le monde. L'étape suivante dans la mauvaise foi est de dénoncer l'acharnement médiatique dont il a été victime et d'encenser son courage quand il remonte la pente. Un bon article des Nouvelles News (site indispensable, à bookmarquer d'urgence !), et un billet paru sur Rue89 résument très bien cette situation.
Cantat a purgé sa peine, justice a été faite, il a le droit de recommencer à vivre, c'est comme ça. Personne n'a le droit de dire quoi que ce soit. On peut cependant reconnaître que, moralement (justice et morale sont deux choses différentes), il devrait se faire discret par respect pour la famille de sa victime, par respect pour toutes les victimes de violence conjugale et pour ne pas banaliser son acte. Il a le droit de travailler, mais les métiers du spectacle ne sont pas des métiers comme les autres, ils impliquent une visibilité qui leur permet d'atteindre une grand nombre de personnes : il a choisi ce métier, qu'il en assume les conséquences. Rien ne l'y oblige légalement, néanmoins, et s'il refuse de comprendre ce que signifie le mot respect, c'est aux médias de faire preuve de modération et au public de le traiter comme il le mérite, sans en faire un héros, ni un martyr, ni un punching-ball. Je comprends que les fans l'aiment, mais il a tué, c'est un fait, et s'il a payé légalement, rien ne peut effacer son acte. D'un autre côté, s'acharner contre lui ne fera pas revenir Marie Trintignant.

- Les viols de lesbiennes en Afrique du Sud sont dénoncés par ce blog. Il s'agirait de les remettre dans le "droit chemin" à coup de bite. Combien, en France, blaguent sur ce principe ? Combien d'hommes se croient détenteurs d'une baguette magique générant automatiquement des gémissements de plaisir (sauf chez les frigides) et garante de l'ordre social ?

- Le sexe pas si libéré des Américains fait l'objet d'un court article dans Le Monde. Les USA ont la chance d'avoir vu paraître le rapport Kinsey par le passé pour étudier leur sexualité. Une nouvelle étude montre que les temps ont changé. Cependant, si l'on croyait les femmes enfin maîtresses de leur corps, on se trompait : "Ainsi, 85 % des hommes affirment que leur partenaire a eu un orgasme lors du dernier acte sexuel, contre seulement 64 % des femmes. Par ailleurs, un tiers des femmes, mais seulement 5 % des hommes, assurent avoir subi des douleurs génitales la dernière fois qu’elles ont fait l’amour". Notre jouissance reste rare, et la douleur n'appartient pas au passé. Ben oui, un vagin n'est pas en béton armé, on n'y rentre pas comme dans le couloir du métro !

- La campagne de publicité de Canal+ pour sa nouvelle série Maison Close fait scandale chez les féministes. Les Nouvelles News citent le Mouvement du Nid (dont le site web est ici), et la Meute réagit. C+ utilise l'iconographie trash de la prostitution pour vendre : elles sont belles, et désespérées. Cosette est à vendre !
Si je suis tout à fait d'accord avec les arguments des sites que je viens de citer, j'aimerais tout de même voir la série avant de crier au loup. La pub est dégueu, certes, comme plein d'autres, il suffit de consulter le site de la Meute. Cependant, le peu que j'ai lu sur la série me donne l'espoir de voir enfin les Maisons Closes traitées non pas comme les lieux classe où tout le monde s'éclate dans un décor enchanteur, mais la prison que c'était, où l'on pratiquait une activité d'une atroce barbarie. Si quelqu'un-e l'a vu, merci de me laisser un commentaire !!!

1 commentaire:

  1. bonsoir Kalista, très intéressant tous ces liens.
    au sujet de maison close, je ne l'ai pas vu mais mon compagnon oui.
    alors: apparemment le scénario montre sans fards tout ce que l'univers des maisons closes à de glauque: les filles qui ne peuvent pas s'enfuir, forcées évidemment d'avoir des rapports, livrées aux clients parfois brutaux. d'après lui, ceux qui cherchaient des froufrous et des orgies aux chandelles en seraient pour leur frais.

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