mardi 14 août 2012

Merveilleuse Irlande 1. De Dublin au Connemara

Comme l'an dernier j'ai eu très chaud au Vietnam, j'ai demandé des vacances au frais, cette année. Nous sommes donc partis passer 8 jours en Irlande.
Le problème, c'est qu'en Irlande, il y a plein de choses à voir. Nous nous sommes donc rapidement orientés vers un voyage de type autotour. Puis, comme les prix des autotours nous paraissaient exagérés, nous avons organisé notre voyages nous-mêmes. J'ai utilisé les programmes des voyages décrits sur les sites d'agences de voyage ainsi que des sites décrivant le pays comme discover-ireland pour établir un programme, et monsieur a cherché hôtels, location de voiture et vols au meilleur prix.
C'est en comptant les heures passées à préparer le programme du voyage que j'ai découvert mon côté control freak. Nous sommes partis sans bébé, mais avec un hobbit monté sur ressorts répétant en boucle les villes que nous allions traverser, avec des bagages optimisés, une feuille de route établies par mes soins en 20 pages, le Guide du Routard 2010 emprunté en médiathèque, et une Kalista épuisée par des nuits blanches passées à vérifier qu'on avait bien tout prévu.

Nous sommes arrivés à Dublin en début d'après-midi, avec dans l'estomac un petit sandwich chichement offert par Cityjet. Mes expériences à l'aéroport Paris-Charles de Gaulle ne m'avaient pas préparée à l'efficacité de celui de Dublin. En une heure, nous avions récupéré nos bagages, loué la voiture équipée d'un GPS et d'un siège enfant, à l'autre bout de l'aéroport, et nous étions en route pour notre hôtel sur Smithfield, où trône la cheminée de l'ancienne distillerie Jameson reconvertie en tour panoramique (à droite). Cette efficacité nous a permis de gagner un temps précieux pour les visites de la journée.
Je pensais, en effet, que nous n'aurions que le temps de passer devant les monument bordant le quartier de Temple Bar : Bank of Ireland (bof), Trinity College (forcément, je suis jalouse), et le château de Dublin (une tour datant du Moyen-Age, flanquée de bâtiments Tudor assez insipides, excepté la chapelle). Mais comme l'heure de fermeture n'était pas arrivée, mon cher époux et mon adorable fils m'ont emmenée dans le bâtiment qui, ils le savaient bien, me faisait rêver depuis des mois : Old Library, dans Trinity College. On a même eu une réduction puisque nous n'avions que 30 minutes pour tout voir ; avec un hobbit survolté, c'est amplement suffisant. La visite débute par des panneaux explicatifs que nous n'avons que survolés, la fabrication des livres au Moyen Age étant le cadet des soucis du hobbit parti en courant devant. J'ai quand même réussi à l'intéresser au trésor de la bibliothèque : le livre de Kells, considéré comme le plus ancien d'Europe. Magnifiquement conservé, ce petit livret ne paye pas de mine. Je n'ai pas pu éviter de penser au Nom de la Rose, évidemment. Guillaume de Baskerville aurait été fou dans l'étage supérieur, une longue galerie tapissée de livres du sol au plafond et décorée de bustes représentant de grands hommes de lettres et de sciences. Les ouvrages les plus précieux sont exposés dans une vitrine au centre de la galerie ; une harpe ancienne, faisant partie de symboles nationaux, a retenu l'attention de mon hobbit qui faisait de gros efforts pour être sage dans ce bâtiment que sa maman avait tant envie de voir. J'y ai gagné le surnom de Barbotine. Coïncidence, à la sortie du Trinity College, une artiste de rue jouait de la harpe. Le hobbit l'a écoutée avec ravissement tout en vérifiant que, sur la façade de la Bank of Ireland, il n'y a pas de fenêtres.

Nous avons ensuite parcouru Temple Bar, ce quartier animé regorgeant de pubs. Le petit sandwich étant loin, nous avons mangé une crêpe délicieuse mais affreusement bourrative, puis bu un coup dans le charmant Temple Bar Pub : une Harp pour papa, une Murphy's pour maman, une jus de pomme pour le fiston. La soirée s'est achevée dans un bar-restau sympa où Sinead O'Connor, d'après le Routard, a fait ses débuts. Après la crèpe, je n'avais plus de place pour les pâtes baignant dans une sauce grasse, mais le hobbit a adoré avoir un coloriage pour patienter, chose qui s'est répétée dans la plupart des restaus sans prétention où nous nous sommes rendus.

Le lendemain matin, nous avons pris la direction de Christ Church. Cette charmante cathédrale gothique a marqué le hobbit car elle contient la tombe de Richard de Clare dit Strongbow, le conquérant anglo-normand de Dublin. C'est pas tous les jours qu'on salue un chevalier.
Le musée historique Dublinia est relié à la cathédrale pas une galerie enjambant la rue. Le Routard nous le signalait comme bien adapté aux enfants : c'était vrai. L'histoire de Dublin y est contée à travers des reconstitutions fidèles de la vie des Vikings qui ont fondé la ville et de la vie au Moyen-Age, avec des ateliers ludiques. Franchement à faire !
Avant de quitter Dublin, nous n'avons pas voulu rater le Brazen Head, le plus vieux pub d'Irlande. Nous y avons dégusté nos premiers fish and chips que nous avons accompagnés de notre première Guiness. Moi qui croyais ne pas aimer cette bière... Ce fut une révélation ! Notre hobbit a reconnu avec étonnement la harpe qu'il avait vue la veille dans la bibliothèque sur la bouteille.
Abandonnant l'idée de visiter la cathédrale Saint Patrick (une église dans la journée, ça suffit, non ?), nous avons pris la route pour Galway et le Connemara.
Nous avons logé à Kinvarra, à une demi-heure de Galway, nous n'avions par trouvé plus près. Nous n'avons pas regretté ce manque de chance, puisque Kinvarra est un charmant port de pêche qui était sur la route de la suite de notre périple.

Je n'avais pas réussi à choisir entre les différentes merveilles à voir dans le Connemara. J'ai donc laissé les locaux choisir pour nous, en réservant une excursion auprès d'un organisateur de Galway. Nous avons donc laissé la voiture à Galway pour grimper dans un bus confortable et nous laisser balader pour la journée. Le top !
L'excursion a commencé par un parcours dans Galway avec description de ses monuments. Ceci ne m'a guère donné envie d'y rester pour dîner, à vrai dire. Il n'y a pas grand-chose, à Galway. Nous avons ensuite pris la route de la côte pour découvrir le village de Spiddal où nous avons pu nous promener sur une plage de galets avec vue sur le Burren, de l'autre côté de la baie de Galway, sur les îles d'Aran. Ca fait rêver. Puis le bus a quitté la côte pour plonger dans le Connemara.
Le chauffeur nous a fait passer dans des villages typiques de l'époque où les Anglais dominaient l'île. Les Irlandais étaient réduits à louer des habitations aux seigneurs anglais ; ces maisonnettes exiguës au toit de chaume, sans fenêtres ou presque, avec un âtre ouvert, trônaient sur des petits terrains où ils pouvaient cultiver quelques patates. Si l'Irlandais ne pouvait plus payer son loyer, le propriétaire anglais l'expropriait en brûlant le toit de la maison. Le chauffeur a également évoqué la Grande Famine qui a provoqué un million de victimes et a conduit un autre million de personnes à immigrer aux Etats-Unis.
Après cette visite bouleversante, nous avons abordé les plaines sauvages du Connemara. Terre noire des tourbières, lacs obscurs, herbes rêches poussant sur des territoires vallonnés, rochers grisâtres avec au loin les Twelve Bens couronnées de nuages... Si je n'avais pas eu en tête cette chanson idiote de Sardou, j'aurais été au paradis. Nous nous sommes arrêtés près d'une petite chute d'eau. Les eaux noires de tourbe tourbillonnaient sous une écume blanche rappelant vaguement une délicieuse boisson locale...

A midi, nous nous sommes arrêtés à Kylemore Abbey. Le site aurait mérité une journée de visite à lui seul. L'abbaye, tenue par des nonnes bénédictines, est un bâtiment construit par un riche anglais pour son épouse adorée qui était tombée amoureuse des lieux lors de leur voyage de noces. Après le décès de celle-ci, l'Anglais a fait construire une très belle église et un petit mausolée près de la maison qu'il a vendue.
Les paysages vus dans l'après-midi étaient moins intéressants. Nous avons longé un fjord puis le lac Corrib avant de rejoindre Galway.
Après tout cela, une bonne nuit s'imposait ! Les jours suivants promettaient d'être un peu plus fatigants... A lire ICI !



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