vendredi 15 juillet 2011

L'Amour en Plus

Je n'ai jamais cru en l'instinct maternel, même avant d'avoir mes enfants. Cet instinct ressemble plus à un fantasme de pouvoirs surnaturels qu'à une caractéristique aux causes physiologiques établies. A la naissance de mes enfants, je n'ai pas gagné de capacités extrasensorielles. Si, quelquefois, j'ai réagi plus vite que mon mari, c'était clairement par habitude des poupons et des discussions sur les bébés avec les mamans. Je n'avais donc aucun doute quant à l'inexistence de l'instinct maternel quand j'ai ouvert L'Amour en plus d'Elisabeth Badinter. Je cherchais des arguments et des faits pour casser les machos qui sous-entendent toujours que mon intérêt pour mes enfants est instinctif (pas besoin d'instinct pour aimer mes merveilles !). Et puis j'étais curieuse de lire Badinter ; je ne sais pas à quoi ressemblent ses autres livres même si j'en ai beaucoup entendu parler (pas en bien !), mais celui-ci, je l'ai bien aimé.
Badinter ne parle pas d'instinct maternel, mais d'amour, cet amour absolu, naturel, de la mère pour son enfant. S'il est naturel, s'il apparaît automatiquement dès la naissance de l'enfant, il a dû se manifester chez toutes les mères, tout au long de l'histoire. Et s'il est absolu, toutes les mères ont dû se sacrifier pour le bien-être et la sécurité de leur enfant.

La première partie de l'ouvrage démontre, chiffres et témoignages d'époque à l'appui, que sous l'Ancien Régime les mères ne se sont pas sacrifiées pour leurs petits. Peu désireuses de pouponner (dans cette société, les enfants font peur, ils sont méprisés, traités comme des jouets), elles les ont massivement abandonnés à des nourrices chez qui ils étaient en grand danger de mort, et en toute connaissance de cause. Les jeunes survivants étaient, selon les moyens des parents, éduqués par des précepteurs, des gouvernantes, des collèges, des couvents, mais rarement par leurs parents, et donc pas par leurs mères.
Ceci ne veut pas dire que l'amour maternel n'existe pas, mais qu'il n'est pas absolu. Ceci étant, on pourrait croire que l'amour maternel a été étouffé sous l'Ancien Régime : l'abandon étant la norme sociale, les conditions n'étaient pas propices à la naissance de sentiments, quelqu'ils soient.

La seconde partie de l'ouvrage montre comment les hommes politiques de la fin de l'Ancien Régime ont réalisé la situation dramatique des enfants mis en nourrice. Pour diminuer la mortalité infantile, il était clair que les enfants devaient rester auprès de leurs parents. On a donc choisi de responsabiliser les mères, et une grande campagne de sensibilisation a été menée. L'amour maternel a été érigé en valeur féminine par excellence. Les philosophes du siècle des Lumières, Rousseau en tête, a promis aux "bonnes mères" des joies inégalées, et une catastrophe familiale pour les autres.
Si l'amour maternel est naturel et naît automatiquement quand la mère tient son nourrisson dans les bras, si l'on n'arrache pas les nourrissons aux bras de leurs mères, l'amour devrait triompher. Il ne devrait pas avoir besoin d'être encouragé, valorisé ; les mères ne devraient pas avoir besoin de manuel, ni de modèles. S'il est naturel d'aimer son enfant à la folie et de tout sacrifier pour lui, pourquoi ce penchant a-t-il dû être autant encouragé ? Pourquoi le résultat n'a-t-il pas été immédiat ?

La troisième partie expose comment les conseils de Rousseau et les théories de Freud ont permis de mettre en place une image de la mère idéale et de culpabiliser toutes celles qui ne collaient pas parfaitement au modèle.
Pour Rousseau et ses successeurs, la Nature, qui est belle et parfaite (les virus, les bactéries, les ouragans, c'est top), a donné à la femme toutes les ressources pour être une bonne mère. Tourner le dos à son destin de mère, c'est tourner le dos à sa nature, c'est être un monstre. Et pour ne pas tenter la Femme de tourner le dos à sa Nature, on lui donne une éducation spécifique, lui du raisonnement, des sciences, on lui donne le goût du sacrifice...  C'est à peine contradictoire. Si l'amour maternel est naturel, il n'y a pas besoin de l'encourager par des moyens lourds comme l'éducation donnée à Sophie ni de menaces les mères comme le fait Ida Sée qui promet aux femmes qui travaillent que leur famille sera détruite, parce qu'elles ne peuvent pas faire cuire la soupe à petit feu !
On en vient à Freud. Et là, arg. La "mauvaise mère" n'est plus seulement dénaturée, elle est malade. Contagieuse, si elle ne se plie pas à la psychanalyse, ses enfants seront malades aussi. La description de la psychologie féminine fait vraiment froid dans le dos.

L'ouvrage se termine sur des constatations sur l'évolution de la famille dans les années 70. Les choses changeaient, les pères commençaient à s'impliquer dans les tâches familiales, les mères à  s'émanciper...


Depuis l'Ancien Régime, la philosophie et la psychanalyse se sont succédés pour inciter les femmes à se complaire dans un rôle de mères-courage. Et aujourd'hui ? Ces discours forment une trame diffuse dans nos esprits, ils nous influencent toujours, mais ils sont tempérés par notre désir de travailler, de produire, d'être des individus productifs à part entière. Sommes-nous libérées ? Je ne crois pas. Je crains que nous ne tombions sous un nouveau joug : celui de la biologie. Le lait maternel est bien meilleur pour l'enfant, mais culpabiliser celles qui ne peuvent ou ne veulent pas allaiter, parce qu'elles privent leurs enfants de ce lait est un abus. Porter son enfant est naturel, imposer* aux femmes de l'avoir tout le temps dans les bras, handicapant leur mobilité, ne l'est pas. Je n'ai pas le sentiment que la pression exercée sur les mères soit immense, mais je crois qu'il faut rester vigilants pour qu'elle ne le devienne jamais.
Comprenons-nous bien : tout n'est pas à jeter dans la philosophie rousseauiste, tout n'est pas à jeter dans la psychanalyse, tout n'est pas à jeter dans la biologie. Dans ces trois cas, des vérités ont été mises à jour et un réel progrès humain en est ressorti. Néanmoins, les idées ressortant de ces disciplines ont été utilisées par certains spécialistes pour enfermer les femmes dans leur rôle de mère.
Qu'une mère aime ses enfants, c'est bien normal. Etre forcée à les aimer jusqu'à s'oublier ne l'est pas : comment un enfant peut-il être épanoui avec une mère épuisée ? Se voir nier un quelconque autre rôle ne l'est pas. Nier le rôle du père ne l'est pas. En revanche, allaiter ou porter son enfant si on le souhaite, quand on le souhaite,  comme on le souhaite, en étant correctement informés, sans encourir de jugement, en collaboration étroite avec le père qui supporte 50% de l'effort, dans le respect, là, j'aurais rien à redire.

Assez de mères courage ! Vivent les parents bonheur ! Les enfants ont tout à y gagner...

* Attention à la signification du mot "imposer". Personne n'a la baïonnette dans le dos, mais tout le monde est soumis à des images idéalisées, imposées, qui orientent nos choix.


Edit : Ma copine Working-Mama vient de sortir l'article dont elle nous parlait dans les commentaires : Mais c'est quoi, l'instinct maternel ? Un article très chouette !


Illustrations :
La couverture de L'Amour en plus d'Elisabeth Badinter, paru au Livre de Poche en 1980.
Anne d'Autriche avec le Dauphin et la reine Marie-Thérèse, auteur inconnu, 1662.
Firmin Baes, Doux rêves, date inconnue.
Pierre-Auguste Renoir, La jeune mère, 1898.
Une lionne et ses petits (source)

10 commentaires:

  1. J'aime décidément beaucoup ta façon très documentée d'amener les choses, tout en y mêlant tes propres avis. C'est très intéressant.

    Je me demande en fait si la question ne tient pas dans ce qu'on entend par le terme "instinct maternel". Pour ma part je ne crois pas non plus à l'apparition de supers pouvoirs^^. Notamment, je pense qu'il est faux de dire qu'une mère sait directement, instinctivement, dès la première fois, que les pleurs de son bébé sont des pleurs de faim. Je pense en revanche qu'elle apprend très vite à discerner un pleur de faim d'un pleur de douleur chez son nourrisson. Donc dans ce cas par exemple ce n'est pas de l'instinct.

    Par contre, je crois en l'instinct de protection, par exemple, que partagent les mammifères, dont nous faisons partie. Ce serait long à expliquer et c'est de plus tout à fait discutable, alors ce que je vais faire, c'est plutôt rédiger un article en réponse au tien, ça sera plus simple :-)

    Bon week-end!

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  2. Merci ! Je pense que ça doit être l'habitude des articles scientifiques. Ma directrice de thèse était intraitable là-dessus. Elle m'a formatée... et j'en suis très contente, vu comme je l'admire !
    Non seulement cet instinct n'existe pas, mais les femmes qui y croyaient et se rendent compte qu'elles ne l'ont pas en souffrent... Tu as assez gardé de gosses pour savoir comme il est facile de faire connaissance, qu'on soit mère, père, nounou ou parent adoptif, pour peu qu'on s'y intéresse. C'est juste avoir un cerveau et un coeur, pas un instinct.
    Je suis d'accord avec toi sur la protection. Quand mon aîné était bébé, j'ai ressenti ça : il était dépendant, si je ne le nourrissais pas il mourrait de faim, ça m'a secouée et attachée à lui très puissamment.
    Je suis pressée de te lire, encore une fois (mais finis ton histoire sur les rupins d'abord, je trépigne !).

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  3. Bon ben cet échange d'article va être intéressant je sens :-)

    Mais oui oui, je finis d'abord la Rupin's Story, of course! C'est surréaliste hein? :P

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  4. Il n'y a qu'à voir comment les dénis de grossesse et les femmes qui tuent leurs nouveaux-nés (cf. affaire Courjault, par exemple) suscitent l'effroi pour mesurer à quel point la maternité est encore amplement sacralisée. Ces femmes sont qualifiées de monstres quand même. Quant aux psys, ils/elles ont fait souffrir quantité de femmes avec leurs discours culpabilisateurs et c'est à mes yeux une double peine: non seulement la tâche d'élever les enfants leur revient exclusivement mais elles vivent avec l'épée de Damoclès d'être coupables de tous les maux dont pourraient souffrir leurs enfants. C'est terrible ...
    Ca me rappelle un médecin homéopathe que j'avais consulté pour ma fille aînée qui dormait mal la nuit. Il n'a rien trouvé de mieux à me dire que JE ne luis donnais pas assez d'amour. J'étais très jeune, je n'ai pas pensé sur le coup:
    - qu'il n'en savait rien
    - qu'il se basait sur des présupposés pour faire le lien entre les insomnies et le manque d'affection
    Il s'est avéré que cette petite avait faim: nous serrions trop ses biberons et l'appel d'air ne faisait plus, du coup elle ne parvenait pas à tirer les quantités nécessaires à son rassasiement (en plus d'être jeunes, nous étions un peu courges !). C'est une personne de notre entourage qui nous l'a fait remarquer et le problème s'est réglé immédiatement ...

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  5. J'ai eu un collègue qui m'a sorti récemment, le plus naturellement du monde, que je m'inquiétais pour mon fils parce que j'étais sa mère, que je me faisais du souci pour rien et que c'était naturel. L'amour maternel débordant nous rend connes. Donc, visiblement, je n'étais pas crédible, et il a coupé court à la conversation : pourquoi parler avec un mère qui est forcément pas objective ? Pas de bol pour lui, j'avais vraiment des raisons de m'inquiéter (c'était juste avant la détection de la précocité de mon loulou), il fallait bien un diagnostic pour gérer le problème, donc prendre au sérieux la maman. La maman foldingue avait raison, et la maman foldingue a tout ce qu'il faut pour gérer ça avec papa foldingue, merci bien.
    Le coup du biberon, c'est arrivé à une baby-sitter que j'ai eue. Je suis rentrée, elle essayait vainement de nourrir mon bébé qui hurlait (quand ils ne sont pas nourris, mes bonshommes, ils deviennent dingues ;-) ). Je lui ai expliqué et j'ai pris la suite. Elle était toute gênée, mais comment elle aurait pu savoir, si personne ne le lui avait dit ? J'ai la chance d'avoir eu ma mère à mes côtés qui m'avait prévenue dès le début, mais c'est pas le cas de tout le monde. Faudrait peut-être avoir un instinct pour sentir l'écoulement correct des fluides dans les biberons ? Ou alors se fouetter continuellement pour se punir de ne pas allaiter ?

    Encore une incohérence, d'ailleurs : si nous sommes gouvernées par nos émotions, incapables de raisonner, pourquoi nous confier les enfants qui sont la chose la plus importante au monde ?

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  6. "si nous sommes gouvernées par nos émotions, incapables de raisonner, pourquoi nous confier les enfants qui sont la chose la plus importante au monde ?"
    Peut-être parce que, justement, quand on se laisse porter par nos émotions au lieu de s'imposer un raisonnement selon la mode du moment, on agit de manière plus adaptée aux besoins de l'enfant ?

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  7. Moi qui suis très cartésienne de nature, ne fonctionnant quasiment jamais à l'instinct, controle freak et tutti quanti, je te dis pas comme je flippais pendant ma grossesse et les premiers mois de Crapouillette Ière. Tout le monde me disait "Mais non, tu verras, laisse faire ton instinct maternel, ça viendra tout seul!"
    Ben non. Rien de ce côté là.
    Par contre, beaucoup d'amour, de protection de sa progéniture (comme maman loup), d'observation et d'analyse (bah oui, on ne se refait pas) m'ont permis de comprendre les braillements de ce petit être vulnérable, et d'en prendre soin !
    Quant à Rousseau, le grand donneur de leçons, il a abandonné tous ses gamins. Il est gentil, lui, le grand philosophe de l'éducation !!!

    PS: je fais copier coller ce comm' pour le blog de working mama qui m'a amené chez toi !

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  8. @ Anonyme : J'aurais tendance à croire le contraire, que les émotions peuvent, dans la majorité des cas, conduire à de mauvaises décisions, mais je n'ai pas d'argument ni de preuve. Faut que je cherche un peu de ce côté-là... Si tu as un contre argument de ton côté, il sera le bienvenu !

    @ Arsinoe : Je fonctionne comme toi et j'ai flippé aussi. Je n'avais jamais eu d'enfant des les bras avant...
    Un truc qu'on devrait dire aux mamans cartésiennes plus souvent, c'est que s'occuper d'un enfant, c'est pas si compliqué (sauf cas particulier, évidemment). Les couches, le biberon ou le nibard, le portage, le bain, le dépliage de la poussette, c'est fatigant, long, faut penser à tout (ce qui met la pression), c'est épuisant nerveusement, mais c'est pas compliqué.
    En tout cas, c'est l'impression que j'ai eue avec mes crapouilles, qui sont des bébés faciles d'après mon entourage. Je me fourvoie peut-être !
    Le bouquin de Badinter parle beaucoup de Rousseau, et l'auteure ne se prive pas de le casser sur l'abandon des mômes. Si encore il n'avait pas eu d'enfants, il pourrait avoir un avis extérieur, mais là... Il a agi en totale contradiction avec ce qu'il prônait. Dire que son discours a eu un impact énorme !

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  9. Désolée ce que raconte Badinter n'est pas du tout exact. Elle parle de sa caste (les ploutocrates) chez lesquels on mettait les enfants en nourrice surtout pour que les femmes continuent d'enfanter (il fallait ABSOLUMENT faire des fils qui deviendraient chefs d'armée ou évêques), pour ce qui est de la classe populaire, bien sûr que les femmes allaitaient leurs enfants ! Elle est bien bonne ! Où auraient-elles trouver l'argent pour payer une nourrice ?
    quant aux chiffres, elle se moque du monde puisqu'il est impossible de chiffrer quoi que ce soit de ces périodes. Aucun compte n'était tenu pour des raisons superstitieuses et parce que mis à part quelques astronomes connus, les gens étaient très nuls en comptabilité. A un point inimaginable (lire Lucien Febvre sur la question).
    Où va t-elle chercher des chiffres qui n'existent pas ?
    D'autre part, les "hommes politiques" qui s'alarment du mauvais traitement des enfants ? C'est une blague ou quoi ? Pas plus aujourd'hui qu'hier les hommes, politiques ou non, ne se sont préoccupés plus que ca de l'état des enfants. Leur inquiétude était d'un autre ordre. IL y avait un domaine qu'ils contrôlaient mal, c'est l'éducation des enfants mais d'un autre côté ils n'avaient aucune envie de voir les hommes prendre en charge cette "corvée" et ils voulaient que les femmes se concentrent sur leur progéniture plutôt que sur la politique, donc ils se sont mis à expliquer ce que les femmes devaient faire, à leur donner des lecons.
    Ensuite elle parle de l'amour maternel évident etc.. A part qu'il y a plein d'enfants désaimés (petit détail sans intérêt sans doute).
    Il ya des enfants qui ne sont pas désirés, qui servent de souffre-douleur à leur mère. Lire "Vipère au poing" de Bazin, etc...Et il est loin d'être le seul à avoir eu droit à une mère sadique. De plus il y a les enfants qui ont droit aux deux parents sadiques. Alors les généralisations de Mame Badinter......
    Désolée mais je n'ai même pas la curiosité de la lire. Surtout depuis le discours qu'elle a tenu sur les féministes, histoire de montrer comme elle, elle est solidaire en tant que multimillionnaire de sa copine Anne Sinclair et sûrement pas du misérable ver de terre qu'est à ses yeux une femme de chambre.
    Ce livre rend aussi compte de ce mépris pour le peuple qui représente pourtant la plus grosse partie de l'humanité.
    Une partie dont elle ne fait pas partie, il faut le conserver à l'esprit à chaque phrase énoncée par elle.

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  10. @ Euterpe : J'ai pas envie de taper sur Badinter parce que c'est Badinter ni de considérer que, parce qu'elle a dit des très grosses conneries récemment et qu'elle a des sous, absolument toute son oeuvre est à jeter. J'ai tenté, pour voir. J'ose pas trop lire ses derniers bouquins, je sens que ça va m'énerver. ;-)
    N'empêche que, mes connaissances historiques étant réduites (Wikipedia m'a plus appris que l'école, c'est moche), j'attendais avec impatience ton avis !

    "pour ce qui est de la classe populaire, bien sûr que les femmes allaitaient leurs enfants" => les chiffres recueillis à l'époque sur la mise en nourrice en fonction de la classe sociale des parents sont donnés dans la première partie du livre. Je fais confiance à tes connaissances et à ton esprit critique pour juger de la pertinence des sources et de l'analyse qui en est faite dans le livre.

    "Aucun compte n'était tenu pour des raisons superstitieuses et parce que mis à part quelques astronomes connus, les gens étaient très nuls en comptabilité. A un point inimaginable (lire Lucien Febvre sur la question)." => à titre personnel (j'aime bien les statistiques, à petite dose), ça m'intéresse. Tu as plus d'éléments à me fournir ? :-)

    "Pas plus aujourd'hui qu'hier les hommes, politiques ou non, ne se sont préoccupés plus que ca de l'état des enfants." => J'ai pas dit que c'était par humanisme. Ils étaient dans le trip "une nation forte a une démographie vigoureuse". Ca se discute, d'ailleurs !

    "Ensuite elle parle de l'amour maternel évident etc.. A part qu'il y a plein d'enfants désaimés (petit détail sans intérêt sans doute)." => Non, elle parle d'amour maternel qui *semble* évident aujourd'hui. Elle cite plein d'exemples de mères indignes. L'idée est justement de montrer que l'amour n'est pas automatique. Je crois me souvenir qu'elle cite Vipère au poing, justement.

    C'est dommage que tu n'aies pas le courage de le lire, j'aimerais bien avoir ton avis sur la rigueur historique dont elle fait preuve. C'est dur d'en juger, pour moi. Elle cite plein de sources, mais sont-elles fiables ? Si un jour tu passes en région parisienne, je te le prêterai, si tu veux, ça t'évitera de l'acheter !
    En tout cas, dans le fond, dans les idées, l'ouvrage m'a fait plaisir. Ca arrive, des fois, qu'une personne plutôt détestable aie des éclairs de génie. En tout cas, j'aime penser qu'on ne peut pas se planter tout le temps !

    PS : je pars en vacances dans quelques jours, pardonne-moi si je ne te réponds pas dans l'immédiat ! ;-)

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