mercredi 13 juillet 2011

Ces choses que je n'aurai jamais à dire...

Je n'ai que des (adorables) garçons. Comme je ne souhaite pas me reproduire de nouveau (et je vous préviens, quand on remet en question mon choix qui est mûr et réfléchi, ça m'éneeeeerve !),  normalement, je n'aurai jamais de fille. Et je n'aurai jamais à dire des choses du genre :

"Mais bien sûr que tu peux jouer avec le garage de ton frère !"
"J'aimerais trouver une robe qui ne soit pas rose, pour changer..."
"Il t'a dit "t'es qu'une fille" ? C'est pas une insulte !"
"Oui, Barbie princesse a une chouette robe, mais tu es sûre que tu ne préfères pas Barbie pédiatre ? Elle a un job, elle, au moins..."
"Pourquoi tu appelles ton frère pour déplanter l'ordinateur ? Tu ne peux pas le faire toi-même ?"
"Hé ouais, ça fait mal au bide, et ça tache... Bienvenue dans la vraie vie des femmes, ma grande ! Causons protections hygiéniques, maintenant..."
"Mais il est con ce conseiller d'orientation ! Si tu veux faire des sciences, tu peux ! Et ne me reparle pas de leurs élucubrations sur le cerveau..."
"Si tu veux apprendre à te maquiller, c'est pas moi qui vais pouvoir t'aider, hein."
"Tiens, je te prête mon épilateur. Respire bien profondément..."
"Mais non, t'es pas grosse ! Mange !"
"Même si ton copain a envie, si toi tu veux pas, tu veux pas, et il n'a qu'à aller se palucher tout seul. T'as pas à lui servir de dégorgeoir à foutre hein."
"Mais si, tu en es capable."
"Sortir toute seule le soir ? En théorie, tu devrais avoir le droit. En pratique, aucun effort n'est fait par l'Etat et la collectivité pour veiller sur ton intégrité physique. Donc il va falloir trouver un gentil couillon pour t'accompagner... Désolée."
"N'écoute pas ces crétins qui ne jurent que par Freud et le porno à deux balles. C'est le clitoris qui compte !"
"Non mais même si tu t'habilles comme un sac, il y aura toujours des types louches pour te suivre, t'aborder ou t'insulter dans la rue. C'est pas de ta faute. Sors, si tu en as envie, ne les laisse pas t'enfermer à la maison."
"Voilà le numéro d'une association d'aide aux femmes victimes de viol, pour ta copine. Rassure-moi, c'est bien d'une copine, qu'on parle ?..."
"Sois gourmande, quand tu négocieras ton salaire. Tu le mérites."
"On ne te donne pas la main de notre fille, parce que c'est à elle de choisir. Et si tu la traites mal, je t'éclate. Ah, et bienvenue dans la famille, quand même."
"N'arrête pas de bosser ! J'ai horreur de devoir dire ça, mais tu feras quoi, s'il te quitte ?"
"Mais si, tu vas l'aimer, ton bébé. Laisse-toi le temps de faire connaissance. L'instinct maternel ? C'te blague !"
"Nan mais forcément, si tu passes ton temps à sourire bêtement en réunion au lieu de causer, ils ne vont jamais te trouver crédible !"
"Mais vous l'avez fait à deux, ce môme, il peut s'en occuper, aussi !"
"Un type moins compétent que toi est mieux payé que toi ? Je vais crever les pneus de ton patron."
"Si vous aimez mon risotto, je vous donnerai la recette, cher gendre. Vous n'aurez pas besoin de demander à ma fille de vous le faire."

Je ne pense pas que ça me manquera.

Il y aurait certainement beaucoup de joies, aussi. Avec les garçons , j'aurai certainement des phrases pas marrantes à prononcer, et des idées reçues à combattre. Mais laissez-moi m'aveugler un peu. Je ne veux pas avoir de regrets.
En tout cas, ce qui est sûr, c'est que comme belle-mère, je serai infecte.

9 commentaires:

  1. Ne t'inquiète pas, avec les garçons, à mon avis, t'auras pas mal de phrases à dire aussi ! ^^

    "Tu veux faire de la danse, eh ben, vas-y"
    "Bien sûr que si tu veux, tu peux jouer à la poupée !"
    "Si tu as quelque chose sur le coeur, dis-le moi ! Ne garde pas tes chagrins pour toi"

    J'entends souvent au quotidien "ah c'est pas un vrai homme celui-là, on dirait une fille." Ya du boulot de ce côté là aussi !! ^^

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  2. Ca a déjà commencé un peu avec mon grand (4 ans depuis 2 jours, hé hé).
    Il adore les jouets "de fille". Il a demandé un aspirateur pour son anniversaire (forcément, c'est Papa qui le passe). Il rêve d'un dînette. Au début, il croyait que ces jeux étaient interdits aux garçons, vu que dans les pubs seules les filles jouent avec. On a eu une bonne discussion, ça va mieux, maintenant.
    Il commence à réaliser que les rôles des hommes et des femmes ne sont pas les mêmes. Les hommes ne portent pas de boucles d'oreille (ou très rarement), par exemple, alors qu'il en voudrait. Les femmes sont moins poilues... Et j'ai franchement l'impression que les rôles "justes", pour lui, c'est ce que font Maman et Papa. Maman ne conduit pas, donc les femmes ne peuvent pas conduire, tant pis pour les contre-exemples. Il faut qu'on fasse super gaffe à ce qu'on dit et fait, et qu'on lui explique tout, parce que ça va super vite, l'acquisition des normes.
    Quelquefois, on voit apparaître des idées qui ne peuvent pas venir de nous. Papa *doit* offrir des cadeaux tout le temps à Maman. C'est hyper dur, pour nous, de lutter contre ça, parce que ça nous fait plaisir de tenir ces rôles, parce que c'est tellement mignon un petit garçon qui gâte sa mère. Mais il *faut* le faire.

    Mais j'avoue que, si mes garçons devaient adopter un comportement stéréotypé plus tard, ça ne me ferait pas trop de peine : ils seraient en position de dominant, avec plein d'avantages. Et ça ne me renverrait pas à mes propres frustrations, je n'en souffrirais pas tant personnellement. Bon, c'est pas une raison pour en faire des petits machos. Après tout, un petit féministe, c'est chou aussi : "le monsieur qui a fait la pub Pulco, Maman va lui mettre une fessée !"

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  3. Ce qu'il faudrait expliquer aux garçons, c'est que l'espace public ne leur appartient pas et qu'il se partage. Dans mon square, ils jouaient au foot entre eux dans une grande tolérance de la part de leurs parents dont leurs mères font partie ; je précise que les jeux de ballon sont interdits par le règlement d'habitation dans les allées et les squares. Il a fallu la semaine dernière un mail assez sanglant envoyé aux bons endroits (les décideurs, avec copie à la moitié de la planète) pour que la situation change. Je ne me fais aucune illusion, dans 10 jours tout sera à recommencer. Mais depuis qu'ils ne sont plus là, je revois de la biodiversité : des vieilles dames à cannes avec des petits chiens, des bébés dans des poussettes, des petites filles jouant avec leurs mères, des chats, etc..., toutes choses impossibles à voir avant. Quand ils sont là, ils sont les seuls à disposer de l'espace, on se prend des jets de n'importe quoi dans le dos si on veut ABSOLUMENT PASSER (ce que la majorité ne fait pas, il n'y a que moi qui m'impose de passer à mes risques et périls), ils n'écoutent, n'entendent et ne voient personne, et leurs soeurs sont invisibles ( car à la cuisine, je suppose avec leurs mères ?). Et tout cela nous habitue à ne voir qu'eux, et à tout tolérer, notamment l'arrogance et l'omniprésence des garçons. C'est une sinistre habitude de la société à leur égard.

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  4. Il parait que les garçons ont une énergie débordante qu'il faut les laisser exprimer. Comme les hommes adultes qui ont de besoins soi-disant impossible à réprimer... Alors on laisse faire les petits monstres, pour qu'ils deviennent des guerriers, des conquérants, pleins de qualités viriles. Beurk.

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  5. Je découvre ton blog et me reconnaît dans certains billets dont celui-là... sauf que je suis de 'l'autre côté'. J'ai deux filles (3 ans et 3 semaines) et je me bats déjà contre les stéréotypes ! Notamment à cause de certains membres de la famille qui offrent des 'cadeaux' que je n'apprécie pas du tout (kit de la parfait ménagère, kit de la future maman - non pas que je ne veuille pas que mes filles aient des enfants mais pour moi la maternité n'est pas une fin en soi). Le conditionnement démarre tôt mais je lutte quand même !

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  6. Hé bien je te souhaite bon courage Soso ! Et bienvenue !

    A mon humble avis, les kits de ménagère ne sont pas un mal en soi : faut bien apprendre les gestes de la vie quotidienne. C'est limiter les jouets de fille à ce type de jouets et empêcher les garçons d'y toucher qui me gêne.

    Je me bats pour que mes fils aient aussi des jouets "de fille", pour qu'ils apprennent, et pour qu'ils fassent leur part de boulot plus tard. Tu fais comment, avec tes filles ?

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  7. Ben en fait, je bannis les jouets trop typés 'filles' (de toute façon, la grande y a accès chez sa nounou et je préfère que les activités type ménage ou cuisine, elle les fasse avec moi plutôt que via des jouets).
    A Noël dernier, je lui ai offert une voiture télécommandée (bon, une Hello K. rose tout de même. eh bien, même ce type de modèle était au rayon garçon).
    Bref, je préfère ce qui reste unisexe et ludique (jouets en bois, de logique, manuel ...). Je ne sais pas si c'est la meilleure solution, on va dire qu'on improvise au fur et à mesure...

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  8. Poussin fait la cuisine avec moi et le ménage avec son père. Il nous a tannés pour avoirles jouets qui lui permettraient de le faire tout seul alors, un jour qu'il avait été très sage, il les a eus. C'est assez génial de le voir cuisiner des gaufres aux saucisses (il est créatif, nous dirons !) et passer l'aspirateur avec sérieux dans sa chambre.
    Il ne doit pas y avoir de solution parfaite. Le mieux qu'on puisse faire, c'est s'adapter à l'enfant. Ils ont tous leur caractère, et notre boulot c'est de leur ouvrir les portes pour qu'ils puissent s'exprimer et d'épanouir. Si elles veulent des bagnoles, s'ils veulent des dînettes, il faut leur montrer qu'ils peuvent les avoir. Si les enfants veulent des jouets que la société impose à leur sexe, je ne vois pas non plus de raison de les en priver, mais ça mérite une petite explication.

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  9. Hé, hé, j'aime bien la chute! Pareil, je n'ai que deux (adorables) garçons... ;)

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