Hier, Georges W. Bush a fait ses adieux télévisés à ses chers compatriotes. Ca y est, c'est fait, nous sommes enfin sortis de ces 8 années de bushisme. Je me revois, le jour de sa première élection, craignant que ses bêtises ne fichent un bazar pas possible sur la planète ; je me revois quatre ans plus tard, incrédule devant les résultats de sa seconde élection. Je me revois hilare devant les photos de lui avec des jumelles obturées, dévorant les sites web recensant les bushismes, dubitative devant ceux le comparant à un chimpanzé. Comme le fait remarquer Rosa Brooks dans le Los Angeles Times, Bush a été unanimement salué pour son incompétence et peut-être même qu'il va nous manquer : "Après W, de qui va-t-on se moquer ? [...] Bush parti, qui va-t-on détester ?"
Une petite phrase prononcée au cours de ce discours relevée par Le Monde qui résume bien sa pensée sonne comme un bushisme de plus, et prêterait à sourire si elle n'avait pas coûté la vie à tant d'innocents de par le monde : "Le Bien et le Mal sont présents en ce monde et entre les deux, il ne peut pas y avoir de compromis". Tout est dit. L'alliance du manichéisme et de l'intransigeance, typiques d'un religieux, appliquée à la gestion d'une armée, a fait ses preuves.
Pointant que Bush est "un des présidents les plus impopulaires des temps modernes", le New York Times rappelle que "Mr. Bush laisse derrière lui deux guerres inachevées, et une économie dans la tourmente", avant de citer une petite phrase qui de Bush : "Vous pouvez ne pas être d'accord avec quelques-unes des décisions difficiles que j'ai prises, mais j'espère que vous pourvez accepter de dire que j'étais prêt à prendre des décisions difficiles" (traduction maison). Elu pour le courage et l'obstination dont il paraissait capable en ces temps troublés, Bush sait que sa seule chance de ne pas rester dans les annales comme un abruti obstiné est de se présenter comme la force de la nature dont l'Amérique rêvait.
Le journal présente aussi quelques chiffres résumant l'état du pays avant et après Bush. La chute vertigineuse du nombre d'adultes masculins avec un emploi (pour les femmes, c'est stable à 50%, celles qui ne gardent pas les gosses, quoi) est évidente. Le nombre de personnes protégées par une assurance maladie a baissé (ça doit venir du nombre croissant de chômeurs, puisque les employeurs paient souvent l'assurance) tandis que le coût moyen d'un traitement a augmenté. Avoir quasiment doublé le nombre de garde-frontière n'a pas empêché l'augmentation du nombre de non-anglophones. Quelle ironie !
Même Fox News (cité ici par le Monde, je ne lis pas les articles issus de ce torchon) a du mal à trouver quelque chose de positif à dire à propos de son chouchou sortant : "Bush ne peut pas être évalué selon l'esprit actuel [...], il faut attendre 50 ans pour pouvoir réellement juger historiquement". Mouarf !
C'est vrai, dans 50 ans, on verra peut-être d'un autre oeil les gaffes de Bush et de son administration (résumées par le site Mother Jones). On en rigolera, on n'arrivera pas à y croire, mais ça ne nous fera peut-être moins mal au coeur. Peut-être qu'on ne le verra plus comme le président des deux guerres, le président de la crise économique, mais seulement comme le président qui a pris le plus de vacances depuis le début de son mandant (950 jours sur 8 ans !).
En fin de compte, c'est certainement Rosa Brooks qui a raison : "Mais nous devons beaucoup à Bush aussi. Finalement, c'est Bush qui nous a apporté Obama". Ce dernier a été élu car il promet le changement, et que, manifestement, il n'a rien à voir avec son prédécesseur. Il ne fait pas pleurer les mômes, en tout cas. Pour le reste, on verra...
Une petite phrase prononcée au cours de ce discours relevée par Le Monde qui résume bien sa pensée sonne comme un bushisme de plus, et prêterait à sourire si elle n'avait pas coûté la vie à tant d'innocents de par le monde : "Le Bien et le Mal sont présents en ce monde et entre les deux, il ne peut pas y avoir de compromis". Tout est dit. L'alliance du manichéisme et de l'intransigeance, typiques d'un religieux, appliquée à la gestion d'une armée, a fait ses preuves.
Pointant que Bush est "un des présidents les plus impopulaires des temps modernes", le New York Times rappelle que "Mr. Bush laisse derrière lui deux guerres inachevées, et une économie dans la tourmente", avant de citer une petite phrase qui de Bush : "Vous pouvez ne pas être d'accord avec quelques-unes des décisions difficiles que j'ai prises, mais j'espère que vous pourvez accepter de dire que j'étais prêt à prendre des décisions difficiles" (traduction maison). Elu pour le courage et l'obstination dont il paraissait capable en ces temps troublés, Bush sait que sa seule chance de ne pas rester dans les annales comme un abruti obstiné est de se présenter comme la force de la nature dont l'Amérique rêvait.
Le journal présente aussi quelques chiffres résumant l'état du pays avant et après Bush. La chute vertigineuse du nombre d'adultes masculins avec un emploi (pour les femmes, c'est stable à 50%, celles qui ne gardent pas les gosses, quoi) est évidente. Le nombre de personnes protégées par une assurance maladie a baissé (ça doit venir du nombre croissant de chômeurs, puisque les employeurs paient souvent l'assurance) tandis que le coût moyen d'un traitement a augmenté. Avoir quasiment doublé le nombre de garde-frontière n'a pas empêché l'augmentation du nombre de non-anglophones. Quelle ironie !
Même Fox News (cité ici par le Monde, je ne lis pas les articles issus de ce torchon) a du mal à trouver quelque chose de positif à dire à propos de son chouchou sortant : "Bush ne peut pas être évalué selon l'esprit actuel [...], il faut attendre 50 ans pour pouvoir réellement juger historiquement". Mouarf !
C'est vrai, dans 50 ans, on verra peut-être d'un autre oeil les gaffes de Bush et de son administration (résumées par le site Mother Jones). On en rigolera, on n'arrivera pas à y croire, mais ça ne nous fera peut-être moins mal au coeur. Peut-être qu'on ne le verra plus comme le président des deux guerres, le président de la crise économique, mais seulement comme le président qui a pris le plus de vacances depuis le début de son mandant (950 jours sur 8 ans !).
En fin de compte, c'est certainement Rosa Brooks qui a raison : "Mais nous devons beaucoup à Bush aussi. Finalement, c'est Bush qui nous a apporté Obama". Ce dernier a été élu car il promet le changement, et que, manifestement, il n'a rien à voir avec son prédécesseur. Il ne fait pas pleurer les mômes, en tout cas. Pour le reste, on verra...
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