vendredi 19 novembre 2010

La dignité des femmes en prison

Vous l'aurez peut-être remarqué, je lis beaucoup lemonde.fr. Le site met aussi en avant des blogs tenus par des invités. Je lis très régulièrement certains d'entre eux : l'actu en patates de Martin Vidberg, Dentelles et Tchador dArmin Arefi, le Veilleur de Jour... Ce dernier blog met en avant les nouvelles qui sont généralement tues par les médias.
D'après le Veilleur de Jour, donc, la prison pour femmes de Strasbourg propose désormais des soins de beauté aux détenues. La justification ? "Pour Alain Reymond, le directeur de la maison d’arrêt, il s’agit « de redonner aux femmes une dignité qu’elles croient avoir perdue »." Monsieur Reymond, vous me devez un café et un clavier.

Je ne suis pas sadique, et je ne pense pas qu'on doive martyriser les personnes qui se retrouvent en prison. La punition est la privation de liberté, c'est déjà très violent, plus que ce qu'on pourrait croire, et c'est pas la peine d'en rajouter. Plutôt que de mettre en place ce genre d'initiatives ponctuelles, il faudrait revoir à fond le système. Mébon, on ne vit pas au pays des Bisounours et les initiatives ponctuelles, c'est tout ce qu'on peut financer.
Alors oui, il me parait important de rendre un peu de dignité aux prisonniers. Je crains cependant de ne pas être d'accord avec M. Reymond sur ce qu'est la dignité des femmes.

Je suis heureuse que quelques chose soit fait pour ces femmes, même si autre chose aurait été sans doute plus utile et plus sain. C'est uniquement la justification du directeur de la prison qui me choque.
Etre digne, pour une femme, c'est donc être belle ? C'est se faire arracher tous les poils pour ressembler à une gamine prépubère, se tartiner la tronche de crèmes qui coutent les yeux de la tête et ne servent pas à grand-chose, se limer les ongles pour qu'ils ressemblent à des griffes handicapantes et cassantes ? Je ne vois pas ce qu'il y a de digne à se déguiser (au terme d'un processus long et douloureux) en une poupée peinte. Je perds sans doute mon sens de la mesure, mais la notion de soin esthétique m'évoque plutôt les filles qui passent des heures à se transformer pour donner à quelques sales types l'envie de m'arroser la figure de sperme, ce qui ne fait pas vraiment partie de ma conception de la dignité.
Il y quand même beaucoup de problèmes à régler pour la dignité des prisonnières avant de leur coller des concombres sur les mirettes, non ? Etre présentable, agréable à regarder, désirable, serait donc un besoin essentiel des femmes ? Et les prisonniers, alors ? Ils n'ont pas le droit ni l'envie d'être beaux ?
Il ne manquerait plus qu'elles fassent un calendrier...

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